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Charlie Starr
Blackberry Smoke
Interview par Luc Brunot.
Traduction par Dominique Turgot et Luc Brunot.
Publié dans Bands Of Dixie n°71 (novembre - décembre 2009)
Bands Of Dixie n°71
Les Allman Brothers, Lynyrd Skynyrd, les Georgia Satellites, les Black Crowes, Gov't Mule, etc. Le rock du Sud voit surgir plus ou moins régulièrement des locomotives. Il se pourrait bien que la nouvelle s'appelle Blackberry Smoke. Et, quelle chance, les voici bientôt chez nous ! Rencontre avec leur guitariste / chanteur / leader : Charlie Starr.
Bonjour,
De quand date la création de Blackberry Smoke ?
Si je me souviens bien, on a monté le groupe en 2001.
Blackberry Smoke
Pourquoi ce nom ?
Chris Robinson des Black Crowes nous l'a suggéré.
Vous êtes proches de Chris Robinson et des Black Crowes ?
Oui, on a grandi dans le comté de Cobb, en Géorgie.
Pourquoi vous a-t-il suggéré ce nom et pourquoi l'avoir adopté ? Cela a-t-il une signification cachée ?
On a demandé de l'aide pour choisir un nom qui ne soit pas déjà utilisé et il nous a aidés avec ce nom. Il n'y a pas de signification cachée.
Quelle est la composition du groupe ?
Richard Turner à la basse et aux choeurs, Brit Turner à la batterie, Brandon Still aux claviers, Paul Jackson à la guitare et aux choeurs, Charlie Starr au chant et à la guitare.
Je vous croyais quatre. Depuis quand Brandon Still a-t-il intégré le groupe ?
Dès qu'on a senti qu'on avait le niveau pour avoir un pianiste/organiste avec nous... on a sauté sur l'occasion.
Pourquoi rajouter un clavier ?
On a toujours voulu ajouter ce son à notre musique.
Quel a été votre environnement musical lors de votre enfance et adolescence ?
J'ai grandi en jouant du bluegrass, de la country et du gospel. J'ai été sévèrement mordu par le rock 'n' roll.
Quel a été votre itinéraire en tant que musicien avant Blackberry Smoke ?
J'ai joué dans pas mal de groupes aux alentours de LaGrange et Atlanta en Géorgie.
Quelles sont les principales influences de chacun de vous ?
J'aime Bill Monroe, Hank Williams, les Stanley Bros., Jimmy Martin, Flatt n Scruggs, les Stones, Skynyrd, Gram Parsons, les Allman Bros., le Marshall Tucker Band, Little Feat, les Faces, Aerosmith, Waylon Jennings, Steve Earle, AC/DC, etc. Seulement les bonnes choses !
Comment vous êtes vous rencontrés ?
On s'est rencontré dans différents bars aux alentours d'Atlanta, par des amis et des connaissances communes.
Vous avez deux guitaristes, comment se partagent les rôles au niveau des solos, de la guitare rythmique, de la slide ?
Je suppose que je suis parfois un maniaque autoritaire du contrôle. Je suis donc celui qui décide qui va prendre les solos de guitare. Et je suis le seul qui joue de la slide. Nous essayons de garder des guitares qui tendent, dans leur travail, à aller toutes les deux vers le même objectif. Moins c'est finalement plus et tout ça c'est comme décorer me sapin, lequel est la chanson.
Bad Luck Ain't No Crime
"Bad Luck Ain't No Crime" en 2003 était-il votre premier album ?
Oui.
Pourquoi y avoir choisi de reprendre le "Another Chance" des Georgia Satellites et le "Freeborn Man" qu'on connaît ici par les Outlaws ?
Jim Zumwalt nous a demandé d'enregistrer "Another Chance" et on a été d'accord parce qu'on l'aimait bien sûr et qu'on est d'immenses fans des Satellites. Bien que nous aimions aussi la version des Outlaws de "Freeborn Man", notre interprétation est plus un coup de chapeau à la vieille version bluegrass flamboyante de Jimmy Martin.
Qui est Jim Zumwalt ?
C'était un avocat dont on voulait qu'il nous représente à cette époque.
Les neuf autres morceaux sont-ils de votre composition ?
Oui.
Qui compose dans le groupe ? Comment cela se passe-t-il ?
Je fais beaucoup de la composition mais on collabore assez souvent ensemble. Parfois un morceau peut être terminé quand je l'apporte en répétition. D'autres fois, on prend une idée et on la développe ensemble. On a aussi coécrit des chansons avec quelques amis.
Quel a été l'accueil pour ce disque ?
Jusqu'ici, ça va.
New Honky Tonk Bootlegs
Alors que "Bad Luck Ain't No Crime" était un disque de rock très musclé, l'an passé vous proposiez un EP aux sonorités country. Pourquoi ce changement de style ?
On ne veut pas rester prisonniers d'une boite musicale. "New Honky Tonk Bootlegs", c'était notre façon de jouer le type de country qu'on aime.
Et pourquoi ce format EP avec seulement six morceaux ? Vous n'aviez rien composé d'autre en cinq ans ?
On avait bien sûr écrit d'autres morceaux. Chaque fois qu'on était prêt à sortir un nouvel album complet, on rencontrait un autre groupe de gens qui voulaient s'impliquer dans l'enregistrement et/ou dans la sortie du disque. On a mis les bouchées doubles sur environ vingt chansons, dont on a fait des démos, avant de les réenregistrer pour le nouvel album avec Dan Huff. "Bootlegs" a été enregistré comme un remerciement à nos fans qui attendaient avec patience la sortie d'un nouvel album.
Le EP s'est-il bien vendu ?
Ça c'est sûr ! On en est très fier.
Jouez-vous dans ce style en concert ?
Chaque soir.
Pourquoi n'avez-vous rien enregistré entre 2003 et 2008 ?
On a enregistré entre vingt et trente chansons; On a pas mal tourné mais on allait en studio quelques fois quand on avait des trous.
Vous sortez maintenant "Little Piece Of Dixie". Si je ne me trompe pas vous n'aviez pas de label jusqu'à présent. Pourquoi avoir signé avec Big Karma ?
On a maintenant signé avec BamaJam Records, qui est une division de Sroudavarious Records. Notre cher ami, Monsieur Jim Slaton, qui dirigeait Big Kama Records est récemment décédé. Il nous manque vraiment beaucoup et on prie pour sa famille.
Little Piece Of Dixie
Qu'est ce que cela change pour vous d'avoir signé avec un label ?
C'est super d'avoir une équipe qui travaille avec nous, qui croit dans notre musique et partage notre vision.
L'enregistrement s'est-il passé de manière différente des autres disques ?
Jusque là, on n'a pas pu bénéficier du luxe d'avoir du temps pour faire des expériences en studio. On a dû travailler de manière très efficace car on a des contraintes de temps du fait d'un emploi du temps chargé. Je suis très fier de ce qu'on a enregistré du fait que ça a été très spontané.
Vous aimez ce côté enregistrement live in the studio ou préfèreriez- vous pouvoir prendre plus de temps pour fignoler un disque ?
On aime enregistrer live en studio.
"Little Piece Of Dixie" est peut-être un peu moins violent que "Bad Luck Ain't No Crime". Est-ce que votre style évolue ?
Je pense que nous ajoutons juste des textures à notre paysage musical. Tant que nous continuons à grandir, nous n'avons pas à nous répéter musicalement.
Brandon Still a-t-il participé à l'enregistrement du disque ?
Non, mais nous sommes en train d'enregistrer avec lui maintenant.
Tous les morceaux sont-ils de votre composition ?
Sept des chansons ont été écrites ou coécrites par nous. Quatre ont été composées par d'autres.
Est-ce que ce sont des morceaux écrits pour le disque ou des reprises ?
Ce sont des morceaux écrits pour l'occasion.
Pourquoi faire appel à des compositeurs extérieurs ?
On a eu l'occasion d'écrire des morceaux avec quelques grands auteurs compositeurs par le biais de notre maison d'édition. Ça a été une grande expérience.
Est-ce que d'autres artistes vous demandent de leur écrire des morceaux ?
Oui, on nous a demandé d'écrire avec d'autres compositeurs et artistes. Tous ces trucs de ce style, c'est un grand compliment. On apprécie ça vraiment beaucoup.
Blackberry Smoke
Quelques noms ?
Darrell Brown, Leroy Parnell, David Lee Murphy, Randy Houser, Rob Hatch.
Quelle est votre set-list en concert : des morceaux des différents disques ? Des reprises ? Des compositions non enregistrées ?
Par-dessus tout, on aime mettre en place des sets en tenant compte d'un certain rythme, avec des temps forts et d'autres plus détendus. Mais jouer quelques unes de nos reprises favorites de temps en temps est aussi un chouette changement.
Quelles sont les reprises qu'on peut alors écouter dans vos concerts ?
"Don't Do It" du Band, "Tuesday's Gone" de Lynyrd Skynyrd, "I Got The Blues" des Rolling Stones.
Combien de concert donnez-vous chaque année ?
Plus de cent cinquante.
Sur quel secteur tournez-vous habituellement ?
On joue partout aux Etats-Unis. À partir de décembre, partout en Europe !
Beaucoup d'artistes trouvent que le public est différent (attitudes, réactions) en Europe par rapport aux Etats-Unis mais est-ce que le public est partout le même aux Etats-Unis ?
Non, ça dépend juste de là où vous allez et de la qualité de la réaction du public le soir précédent.
Quel public avez-vous (en âge, en nombre de spectateurs, etc.) ?
De dix huit à quatre vingt ans. Et ça va de petits publics à de grandes affluences, avec tous les intermédiaires.
Vous avez participé cette année à la Simple Man Cruise 2009 avec d'autres groupes de rock sudiste. Comment êtes-vous arrivés là ?
On a été approchés par des représentants de Sixthman, la société qui s'occupe des croisières. Cette année, ce sera notre quatrième croisière Simple Man consécutive.
Blackberry Smoke : poster tournée européenne 2009
Quels en sont vos souvenirs ?
Avoir Rickey Medlocke qui vient jouer avec nous sur scène ! Rencontrer tant de merveilleuses personnes qui viennent de partout dans le monde. De superbes concerts de Skynyrd, du Marshall Tucker Band, etc.
Avec votre programme si chargé, avez-vous le temps d'écouter les disques d'autres artistes ? Est-ce une chose important pour vous et votre musique ?
Oui, on écoute de la musique vingt quatre heures sur vingt quatre.
Qu'écoutez-vous ces temps-ci ?
Little Feat, The Band, Hank Williams Sr., Jamey Johnson ou les Black Crowes.
Vous y avez côtoyé quelques légendes comme Lynyrd Skynyrd, 38 Special, le Marshall Tucker Band ou Molly Hatchet. En dehors de cette croisière, avec quelles formations avez-vous partagé la scène ?
On a joué avec tous ces groupes pendant la croisière et en dehors.
Quels sont vos souvenirs les plus marquants en concert ?
Chaque concert où je n'oublie pas de paroles ! (rires)
Le rock sudiste est fameux pour ses longs soli de guitares, ce qui sur disque s'entend assez rarement chez vous. Vous n'aimez pas trop ça ?
On aime vraiment ça. Jusque là, nos enregistrements ont vraiment été orientés côté chansons. À ce point de notre carrière, nous bénéficions de la chance de pouvoir étirer d'avantage les morceaux en concert que sur disque.
Une tournée européenne est prévue en décembre. Est-le première en dehors des États-Unis ?
Oui. On est impatient de saisir cette opportunité de venir jouer pour vous !
On voit rarement des groupes sudistes en Europe et même Lynyrd Skynyrd ne me semble pas venir jouer autant de dates que vous allez le faire. Comment avez-vous réussi à mettre sur pied une tournée aussi longue ?
Il faut remercier Teenage Head Music pour avoir monté cette tournée. Ce sont des types super !
Comment définiriez-vous le rock sudiste ?
Je n'ai pas vraiment une définition pour ça. Je dirais simplement que les groupes qui ont créé le genre tel que nous connaissons sont des groupes originaires du Sud qui n'avaient pas peur de jouer du rock 'n' roll avec des ajouts de country, de delta blues, de Chicago blues et d'un peu de jazz. Ou peut-être beaucoup de jazz. Et peut-être qu'ils aimaient tous faire un boucan d'enfer de temps en temps.
Quels sont vos disques favoris de rock sudiste ?
Lynyrd Skynyrd : Second Helping ;
The Allman Brothers At Fillmore East ;
Marshall Tucker Band - Searchin' For A Rainbow ;
The Outlaws - The Outlaws ;
Georgia Satellites - In The Land Of Salvation And Sin.
Il y en a trop pour faire une liste !
Merci.
Blackberry Smoke
Radio Blues Intense Sweet Home RBA All Blues Dixie Rock