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Neil Carswell
Copperhead
Interview par Luc Brunot.
Traduction par Dominique Turgot et Luc Brunot.
Publié dans Bands Of Dixie n°53 (novembre - décembre 2006)
Bands Of Dixie n°53
Neil Carswell vient de sortir un premier disque solo très intéressant. Ce superbe chanteur, qui a déjà en préparation deux disques à sortir, pourrait bien devenir un des artistes sudistes les plus en vue dans les années à venir. Bands of Dixie se devait de le rencontrer afin de discuter avec lui, de l'interroger sur son album "Good Man's Journey" et bien entendu d'en savoir plus sur l'aventure Copperhead.
Bonjour Neil,
Je suis heureux de vous interviewer. J'aime tant votre voix ! Commençons par le commencement. Je crois que vous êtes de Caroline du Nord ?
Oui, Lake Charles, Caroline du Nord.
Le Sud avait une mauvaise réputation avec la ségrégation raciale. Est-ce que ce problème existait toujours en Caroline du Nord quand vous étiez jeune et, plus précisément, écoutiez-vous des artistes noirs à la radio ou en concert ?
Oui, la discrimination raciale existait toujours mais on ne l'encourageait pas dans notre musique. Souvent, il y a eu de la confusion au sujet du drapeau sudiste que nous utilisions mais c'était pour représenter notre héritage sudiste. J'écoutais to les artistes Motown et de Memphis : Marvin Gaye, les Temptations, Al Green, Ray Charles, Aretha Franklin et Otis Redding.
Neil Carswell
Certains ont-ils été une influence pour vous ?
Al Green, Ray Charles, Otis Redding ont influencé mon style vocal mais je peux seulement espérer avoir autant d'âme dans la voix qu'ils en ont. Je veux incorporer plus de leur style dans ma musique.
Quelles ont été vos autres influences ?
J'aimais écourter Jim Croce, Paul Rodgers, Bob Seger, Burt Cummings, Rod Stewart, John Prine et, bien sûr, Lynyrd Skynyrd, Charlie Daniels, les Allman Brothers, Bob Dylan, les Beatles et Led Zeppelin...
Comment avez-vous commencé à chanter et jouer de la guitare dans votre jeunesse ?
J'ai commencé à chanter très jeune et j'ai pris la guitare à douze ans. J'ai commencé à jouer du gospel à l'église...
Quelle a été votre histoire avant l'époque Copperhead ?
J'ai commencé à écrire des chansons au collège et au lycée en essayant d'abord d'apprendre comment jouer tous les morceaux classiques de rock que je pouvais étudier. J'ai aussi joué au football à l'école et ça m'a aidé à mieux me discipliner et à être plus exigeant envers mes objectifs.
Quand a été formé Copperhead ?
J'ai rencontré John Byrd au lycée, en première, et on a commencé un groupe qui s'appelait "The Past". Ce nom parce qu'il représentait bien le rock classique du passé que nous jouions. On a rencontré le manager Dirk Peterson qui nous a suggéré de trouver un meilleur nom au groupe. Ceci afin de nous aider à ce que les gens s'attende à tomber sur un groupe original alors que celui-ci commençait à écrire sa propre musique.
D'où viennent les musiciens et comment se sont-ils rencontrés ?
Nous sommes tous diplômés du lycée de Caroline du Nord et on a commencé en jouant dans pas mal d'endroits mais on s'est fait jeter dehors de beaucoup par ce qu'on jouait trop fort. Ha ha ha !
Quelles étaient les principales influences du groupe et des musiciens ?
Les mêmes groupes classiques de rock : Led Zeppelin, Pink Floyd, Marshall Tucker, etc.
Quels sont les principaux épisodes de la vie du groupe avant votre enregistrement Mercury ?
On a commencé à faire des démonstrations avec notre avocat Charlie Phillips d'Atlanta. Notre manager a contacté Atco Records à New York et on est entrés en contact avec Derek Oliver qui nous a mis en contact avec Ely Bail à Memphis, ce qui a amené le groupe à enregistrer une démo quatre titres à soumettre au représentant musical de Fred Davis, le fils de Clive Davis.
Le premier album de Copperhead
Avez-vous enregistré quelque chose avant de le faire pour Mercury ?
Oui, c'était cette démo quatre titres qui les a mis sur le cul.
Comment avez-vous passé contrat avec Mercury ?
Fred Davis et Charlie, un avocat d'Atlanta, négocièrent un contrat pour huit albums.
Comment est-il arrivé que le légendaire Tom Dowd produise votre disque Mercury ?
Après avoir signé, nous avons eu besoin d'un producteur et je suis allé à Los Angeles pour discuter avec quelques producteurs. Notre manager a appelé Tom Dowd à tout hasard et il a été intéressé de travailler avec le groupe. Il nous a rappelé pour nous dire qu'il voulait nous produire. On est donc allé à Miami avec l'ingénieur John Hannlin, qui a travaillé avec le grand David Briggs, producteur de Crosby, Stills, Nash & Young...
Pouvez-vous nous décrire les sessions d'enregistrement ?
Tom Dowd était très exigeant et il était assez stressant mais il m'a appris pas mal de choses sur moi-même et comment enregistrer. Dowd était un type très psychologique et philosophique. Étant jeune homme à l'époque, il était dur de comprendre ce qu'il nous apprenait. J'ai commencé à travailler avec lui au b a ba et c'est devenu très enrichissant de parler avec lui sur tout ce qui arrivait alors. Tom Dowd est devenu un mentor pour moi et je n'oublierais jamais cette opportunité que j'ai eu de travailler avec lui. En fait, l'enregistrement m'a mené jusqu'au croisement où j'ai presque perdu l'esprit. "Un moment fou..."
John Byrd était le lead guitariste mais vous êtes tous les deux crédités à la slide. Comment était la répartition du jeu de slide ?
Une partie de la slide était prise live et John Byrd jouait la plupart de la slide rajoutée en studio en overdubs. Je jouais de la slide sur "My Tear to Dry".
Vous ne jouiez aucun solo de guitare sur disque ou en concert ?
Si, j'en ai joué en studio mais j'en faisais d'avantage quand on jouait "live".
Copperhead
Je regarde le livret du CD et je vois que Brad Durden, le clavier, est aussi crédité en lead vocals. Qu'a-t-il chanté ?
Brad a chanté avec moi "Highway" où on partageait le chant. Je pensais qu'il était un très bon chanteur et qu'il devait le faire d'avantage avec le groupe. J'ai eu l'idée de faire un duo vocal à partir du morceau de Lynyrd Skynyrd "You Got That Right" et j'ai dis à Tom Dowd que je voulais un morceau comme ça sur le disque de Copperhead.
Vous avez écrit toutes les paroles et la musique était composée par vous, parfois seul, parfois avec d'autres. Comment étaient créées les chansons ?
J'ai écris la majorité du répertoire et parfois je collaborais avec John Byrd. Mais c'était principalement de ma composition. J'ai co-écris avec Brad Durden, Eric Suttlymer et Tony Hawkins.
Que racontent vos chansons ?
J'écrivais au sujet de mes expériences d'enfance, sur les ruptures de mes liaisons, la perte de mes relations familiales, la vie sur la route, le rock'n roll quoi.
Ont-elles étaient écrites avant les sessions d'enregistrement ou pendant ces sessions ?
La plupart datent d'avant mais trois d'entre elles furent écrites durant les sessions : "Highway", "Hard Living", "Lazy Days".
Quels sont vos morceaux favoris ?
Sur ce disque de Copperhead, j'aime vraiment "Lazy Days". Mes préférées de mon nouveau disque solo "Good Man's Journey" sont "Cane Preacher" et "Good Man's Journey" mais je les aime vraiment toutes. Le CD à venir, en 2007, s'appelle "Southwind" et ma chanson favorite est "After Call".
Une chose que j'aime vraiment beaucoup sur le disque est le solo de guitare sur "Where Will I Be". Vous souvenez-vous comment John Byrd le créa ?
C'était un des premiers morceaux qu'on avait écrit ensemble et il a vraiment travaillé dur pour trouver un solo mélodique que j'aime vraiment et c'est ce qu'il a inventé pour la chanson.
Copperhead - Live & Lost
Si je ne me trompe pas, les pistes studio de "Live & Lost" datent des mêmes sessions que le CD chez Mercury. Combien de titres avez-vous enregistré ?
Non, tous les enregistrements studio ont été mis en boite dans les studios Southern Tracks et The Tree à Atlanta mais aussi avec une studio mobile dans des clubs et lors de répétitions.
Sur "Live And Lost", sorti en 2002, il y a quatre chansons qui figuraient sur le disque Mercury. Jouiez-vous sur scène tous les titres de votre disque ? Faisiez-vous des reprises ? Peut-être certaines de vos chansons non enregistrées ?
Oui, on jouait tout le répertoire de Copperhead mais aussi des reprises de "Whiskey Mama" de ZZ Top et "Drift Away" de Dobie Gray.
Pourquoi n'avez-vous pas sorti un album live complet ?
On y pensait parce que tous les morceaux avaient été enregistrés live mais le groupe s'est séparé avant qu'on ne puisse finaliser tout ça. On a donc décidé de réaliser un mélange de studio et de live pour créer ce titre "Live & Lost"...
Pouvez-vous nous raconter la vie sur la route et les concerts ?
Beaucoup de haut et de bas, une vie dure et des femmes aux moeurs légères. Là où on choisissait d'aller, ça dépendait en fait des endroits où ça marchait fort pour nous à la radio. Copperhead était constamment sur la route.
Avec quels groupes Copperhead a-t-il partagé la scène ?
On a ouvert pour Lynyrd Skynyrd, Blackfoot, Molly Hatchet, 38 Special et Foreigner... Kentucky Headhunters et 38 Special sont ceux avec lesquels on a travaillé le plus souvent.
Copperhead
Quand et pourquoi Copperhead s'est il séparé ?
On a splitté en 1995 parce que j'étais dans une démarche de recherche spirituelle et que le groupe ne l'a pas compris et qu'il est devenu jaloux de toute l'attention qu'on m'accordait en tant que chanteur et auteur-compositeur. On est arrivé au carrefour où le groupe voulait aller dans une direction autre que celle que je souhaitais. Il était donc temps de cesser de nous affronter, eux et moi.
Êtes-vous toujours en contact avec les musiciens de Copperhead ?
Pas vraiment, je sais qu'ils continuent à travailler en Caroline du Nord...
Que font-ils maintenant ?
John Byrd et Tony Hawkins jouent, localement, ensemble avec le groupe maison ("Corporate Rock Band") dans quelques clubs et soirées privées.
Y a-t-il une chance que Copperhead se reforme ?
Non, pas actuellement. Mais si tous les membres sont d'accord, je suis ouvert pour faire quelque chose de ce type dans le futur.
Qu'avez-vous fait après Copperhead ?
J'ai voyagé comme un vagabond et j'ai écrit des chansons. Je suis venu en Europe skier dans les alpes suisses, j'ai eu plusieurs liaisons et j'ai écris d'avantage de chansons. "J'ai fais tout ce qu'il fallait pour rester en vie".
Neil Carswell - Good Man's Journey
Votre album solo "Good's Man Journey" est sorti cette année mais les morceaux proviennent de différentes sessions. Ont-elles été créées et enregistrées durant la même période ? Quand ?
Oui certaines chansons ont été écrites et enregistrées il y a quelques années et d'autres l'ont été à Nashville où j'ai déménagé en début d'année.
Votre voix, avec Copperhead, était puissante et bonne mais sur ce nouveau disque, elle est plus sonore et belle ; c'est incroyable. Comment s'est produite cette maturation ? L'avez-vous travaillée ?
Je pense que vous pourriez dire qu'elle a évoluée du fait que j'ai pris de l'âge et que je suis devenu plus mature au plan de l'écriture et au plant du chant...
Comment est-il arrivé que Johnny Neel et Chris Anderson jouent sur la plupart des titres ? Comment les avez-vous rencontré ?
Je travaillais avec la section rythmique de Travis Tritt et ils m'ont présenté à Johnny Neel et ensuite Johnny m'a présenté Chris Anderson. On a travaillé sur "Ruby Jane", "Glasses of Wine" et "Good Man's Journey" et j'ai pensé que ce serait une superbe équipe avec laquelle travailler à mes projets solo.
Pouvez-vous nous dire quelques mots des autres musiciens ?
J'ai rencontré Barry Goudreau par un ami et il était le nouveau lead guitariste de Boston. Il je lui ai demandé d'enregistrer des trucs avec lui, comme "Cane Preacher" qui contient cette lead guitare avec son son si caractéristique. Il figurera également sur mon projet à venir en 2008. Stu Kimball, du Bob Dylan Band, je l'ai rencontré après la dissolution de Copperhead et on a écrit "Righteous Side", une chanson sur la séparation de Copperhead. Stu travaille avec moi à mes projets en solo.
Le début du disque est plus rock alors que la fin est plus country et douce. Est-ce une évolution intentionnelle ?
Oui, c'est quelque peu intentionnel. J'explore mon propre son et ma carrière solo avec cet enregistrement.
Quelles ont été les principales caractéristiques de l'élaboration de cet album ?
Prendre le temps de réunir le matériel passé et présent et créer un lien commun pour établir ma direction. C'est pourquoi, on a appelé ça "Good Man's Journey"...
Neil Carswell avec Chris Anderson. Quad Studios à Nashville
Êtes-vous satisfait des ventes et des critiques ?
Oui, il a reçu de super critiques et j'espère réunir des nouveaux et des anciens fans, qui achèteront mes CDs sur mon site web www.neilcarswell.com ou alors en allant sur CD Baby...
Êtes-vous diffusé à la radio ?
Oui, les radios commencent à jouer le CD "Good Man's Journey" en Europe, au Canada et aux USA.
Vous vendez principalement en Caroline du Nord, dans le reste des Etats-Unis ou en Europe ?
On a de bonnes ventes en Europe et aux Etats-Unis.
Je suppose que vous faites toujours des concerts. Comment est formé votre groupe ?
Je prépare un nouveau line up et je fais des prestations en solo.
Tournez-vous après le disque pour le présenter ? Où ? Y a-t-il une chance que vous veniez en Europe ?
Je vais tourner ici, aux USA, et je vais préparer, pour 2007, une tournée en Europe pour le promouvoir... Oh oui, très bientôt j'espère. "Je veux venir skier de nouveau dans les Alpes Suisse. " Ha, ha, ha !
Quels sont maintenant les projets à venir ?
Je travaille sur un deuxième disque solo pour 2007, que je suis très fier d'intituler "Southwind". J'ai un troisième enregistrement en boite pour 2008. Je vais donc être occupé...
Neil Carswell
Dans le livret, vous remerciez Dieu. La religion est-elle importante pour vous ? Jouez-vous aussi de la musique chrétienne ?
Oui, mes influences dues au fait que je jouais à l'église m'ont porté pour traverser les moments difficiles et Dieu m'a toujours béni avec l'opportunité de m'exprimer moi-même avec la musique.
Je sais que la France n'avait pas bonne réputation aux Etats-Unis après la guerre en Irak. Est-ce toujours la même situation et, vous, que pensez-vous de nous, les Français ?
Il me semble que les Français supportent la guerre contre le terrorisme mais je ne connais pas vraiment le coeur de la population française au sujet de l'Irak., dont ils entendent juste parler et au sujet de laquelle ils suivent ce que leur gouvernement décide, d'avantage qu'ici aux Etats-Unis. Je ne suis jamais allé en France ; je ne connais donc pas vraiment le peuple Français.
Qu'est-ce que pour vous que le rock sudiste ?
Du fait de grandir dans le Sud, il était naturel pour moi d'avoir ce son et ces influences dans ma musique. J'aime vraiment les paroles et l'atmosphère de la guitare qui rocke.
On ne connaît pas trop de groupes de Caroline du Nord. Pouvez-vous nous sonner quelques informations sur eux ?
Bon, et bien je sais que James Taylor et Cry Of Love sont de Caroline du Nord. Il y a beaucoup de très bons musiciens là-bas. Il faut juste que vous creusiez plus profond pour trouver le bon pétrole. Ha ha ha !
Ma dernière question est : quels sont vos disques favoris de rock sudiste ?
"Street Survivors" de Lynyrd Skynyrd, "Eat A Peach" des Allman Brothers, "Greatest Hits" de Marshall Tucker...
Merci.
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