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The Days Of Love & Blood
par Robert Nix
Candymen
Atlanta Rhythm Section
Traduction par Dominique Turgot et Luc Brunot.
Publié dans Bands Of Dixie n°64 (septembre - octobre 2008)
Robert Nix
Si l'Atlanta Rhythm Section est aujourd'hui toujours vivante, il faut bien dire que son étoile a bien pâlie depuis l'âge d'or des seventies. Pour parler de cette glorieuse époque, nous avons rencontré Robert Nix, son batteur, celui qui n'a pas voulu vivre le déclin de l'ARS et l'a quitté au sommet de sa célébrité. La carrière de Robert Nix ne s'arrête pas là puisqu'il a par exemple joué pour Roy Orbison avec les Candymen, qu'il a côtoyé les plus grands noms de la musique et qu'il fut proche de Ronnie Van Zant. Avant d'aborder, dans le prochain numéro, l'interview proprement dite, nous vous proposons "The Days Of Love & Blood", un texte composé par Robert Nix et qui n'est autre que le résumé d'un livre qu'il est en train d'écrire.



C'était le milieu des années soixante à Jacksonville en Floride. J'avais dix-huit ans et je jouais de la batterie avec un groupe local dans un club qui s'appelait le Golden Gate Lounge. Il y avait beaucoup d'agitation à l'entrée de la salle. J'ai levé les yeux pour voir un homme portant un chapeau noir comme jais et des lunettes de soleil encore plus sombres et il était minuit. Il est entré avec son groupe pour voir ce batteur dont ils avaient entendu parler. Le batteur, c'était moi et l'homme en noir, c'était Roy Orbison, le chanteur pop/rock masculin numéro un dans le monde à l'époque. Il m'a écouté jouer moi et mon groupe pendant un quart d'heure. Ensuite, Roy Orbison m'a demandé, à moi Robert Nix, de me joindre à lui et aux Candymen pour une tournée en Angleterre. Jai accepté l'offre avec plaisir. Ça a été vraiment le départ de ma carrière dans le monde professionnel de la musique.

Après une seconde tournée en Angleterre, en Irlande et sur le continent Européen avec Roy Orbison, nous sommes revenus en première classe à New York. J'étais assis au côté de Roy et j'ai remarqué deux types qui s'asseyaient derrière nous. C'était Otis Redding et Phil Walden, le manager d'Otis. Otis et moi échangeâmes nos sièges afin qu'il puisse parler avec Roy. C'était incroyable ! J'avais les deux grand O assis ensemble pour la première et pour la dernière fois. Ils m'ont signé des autographes sur mon billet d'avion, les 2 grands O en noir et blanc. C'étaient à l'époque les deux plus grands chanteurs sur la terre. J'ai commencé une relation d'amitié avec Phil Walden qui allait s'entrelacer avec ma vie pendant les trente prochaines années
The Candymen

Plus tard, quand les Candymen étaient en train d'enregistrer un album à Atlanta, j'allais à l'hôtel Marriott avec un ami à moi animateur radio, Johnny Bee. Nous allâmes nous promener en voiture avec Otis Redding. Otis me dit qu'il avait un morceau qu'il avait écrit pour nous. Il a commencé à frapper la mesure sur le tableau de bord et secouer entièrement la voiture en chantant "cos, cos, I'm a love man." Plus tard, Otis eu un gros hit avec ce même morceau. [NDLR : "Love Man"]

Après avoir tourné en Angleterre et sur la majeure partie du continent Européen, je suis revenu à Jacksonville. The Classics IV, the Bitter Ind., The Second Coming, les membres futurs de l'Atlanta Rhythm Section et plusieurs autres groupes de rock comme Lynyrd Skynyrd et Molly Hatchet commençaient à manger, à dormir er à boire rock 'n roll. D'autres groupes comme Blackfoot allaient vite suivre. Le rock sudiste était en gestation et Jacksonville en était la mère.

Pendant que je jouais avec Roy Orbison et les Candymen, nous devions jouer un spectacle avec l'affiche la plus unique dont j'ai jamais entendu parler. Nous avons fait une tournée au Texas avec The Four Tops, BJ Thomas, Sonny James, Willie Nelson, Rick Derringer and The McCoys et une fournée d'autres artistes. C'était fou mais amusant ! Je me souviens un soir à San Antonio Roy me dire "Big Bob, viens avec moi tôt pour le spectacle. Tu es en train de devenir un grand auteur compositeur et je veux que tu vois quelqu'un qui écrit des chansons dingues mais c'est le plus grand." Il n'avait pas de groupe, juste une guitare. Il avait les chevaux courts, portait un costume avec une cravate très fine et était magnifique. C'était Willie Nelson. Il m'a sidéré. Lui et Roy Orbison ont eu un impact incroyable sur moi en tant qu'auteur compositeur.

Lorsque je ne tournais pas avec Roy Orbison, nous; les Candymen, on jouait dans les clubs et faisaient des concerts avec des groupes comme les Allman Joys partout dans le Sud. Je savais déjà alors que Duane et Gregg avaient quelque chose de spécial. Le temps passant, the Candymen eurent un contrat discographique tout en jouant sur la route et en studio avec Roy Orbison. Ça a été une période euphorique et grisante pour moi. On traînait avec les Beatles, les Rolling Stones, Graham Nash, Jeff Beck, Rod Stewart, Tom Jones, Jimmy Page, Jimi Hendrix, les Yardbirds et on tournait dans le monde entier. J'ai été à Los Angeles jouer au Whiskey-A-Go-Go, rencontrant Stephen Stills, Neil Young et Dewey Martin du Buffalo Springfield. Gregg Allman bourrait ma pièce de cigarettes et d'alcool car il y arrivait difficilement avec son groupe de la côte Ouest, les Hour Glass. Pendant ce temps, Duane était en studio (Muscle Shoals et Miami) pour enregistrer avec Wilson Pickett et Aretha Franklin. Wilson Pickett enregistra "Hey Jude" des Beatles sur l'insistance de Duane Allman. Aretha fit "The Weight". Plus tard, j'étais à Jacksonville pour découvrir que Gregg, Duane et compagnie créchaient au dessus du R&R Liquor Store dans Main Street. C'était un vieil appartement puant avec rien sinon des matelas et de la musique. C'étaient les vrais débuts du rock sudiste.

L'Allman Brothers Band était né. Duane enregistra ensuite Derek & The Dominos avec Eric Clapton. Eric demanda à Duane d'être un membre permanent du groupe. Ce à quoi Duane répondit "Non mon vieux, Gregg, moi et les Brothers, on va essayer de faire notre propre truc ". À cette époque, nous, l'Atlanta Rhythm Section, nous étions un groupe majeur de studio. Nous jouions sur tous les enregistrements à Atlanta. Nous avions un grand succès commercial à enregistrer et à écrire des morceaux pour pas mal d'artistes différents (Joe South, Dennis Yost et les Classics IV, Billy Joe Royal, BJ Thomas, The Tams). Ça avait du succès mais on ne s'accomplissait pas en tant que musiciens et artistes. Quelqu'un a suggéré qu'on enregistre nos propres morceaux. Nous le fîmes et c'est devenu l'Atlanta Rhythm Section.

À cette époque, un vieil ami de New York vint à Atlanta et voyant le potentiel local, il lança sa propre compagnie discographique, MCA le distribuant. Son nom était Al Kooper. Son label, c'était Sounds Of The South. Notre studio, Studio One, fut là où tout fut enregistré et le reste, c'est l'histoire.

Al signa un autre groupe de voyous de Jacksonville, le Lynyrd Skynyrd Band. Al Kooper et Ronnie Van Zant me demandèrent de jouer sur "Tuesday's Gone" et mon amitié avec Ronnie Van Zant commença.
Alison Heafner, Robert Nix et Lynyrd Skynyrd

Ronnie était infatigable. Il pouvait enregistrer toute la journée avec Skynyrd et Al Kooper. Ensuite, la nuit, il pouvait être avec nous quand on travaillait à notre projet. Une nuit, alors qu'il nous regardait répéter, Ronnie a dit "Putain les gars, vous êtes le meilleur groupe que j'ai jamais vu. Il faut absolument que le public vous découvre". Plus tard, on a eu cette chance. On a ouvert pour Skynyrd et quelle virée ! On a tourné ensemble partout dans le Sud. Je me souviens de Mobile dans l'Alabama, au Coliseum, et Ronnie me demandant de sortir de scène et de revenir avec le groupe pour un rappel. Le public devenait cinglé. Ronnie a jeté un coup d'oeil à Allen Collins et a dit "Ok, Allen, tu entends quelle chanson ils réclament à corps et à cris ? C'est "Free Bird". Remuez-vous le cul et tuez-les" J'imagine que ce devait être comme dans un vestiaire au Super Bowl.

À cette époque, on en a eu marre d'être l'Atlanta Rhythm Section ouvrant pour Marshall Tucker ou Charlie Daniels ou qui que ce soit. On les aimait mais on était prêts à être tête d'affiche. On a décidé de faire ce qu'on connaissait le mieux : enregistrer un hit à sélectionner à partir d'un album. Ça augmenterait évidemment notre position dans les charts, nos ventes discographiques et notre popularité à la radio. Alors, Dean Daughtry, notre clavier, moi et Buddy Buie notre manager, on est allés dans une petite cabane sur le lac Eufaula dans l'Alabama et on a écrit le single "So Into You". Ça a eu un retentissement immense du jour au lendemain. Nos ventes de disques sont montées en flèche. Notre disque est devenu disque d'or immédiatement. On est passé de 3 500 dollars la soirée à 35 000 plus un pourcentage par spectacle. Ce que l'on voulait venait d'arriver.

Plus tard, on a joué au Capital Theatre de Passaic, dans le New Jersey. L'affiche, c'était Lynyrd Skynyrd, l'Atlanta Rhythm Section, Eddie Money et .38 Special. C'était la dernière date d'une tournée qu'on avait eu avec Skynyrd. J'ai fait le trajet jusqu'au lieu du spectacle dans une limousine avec Ronnie Van Zant et Gary Rossington. Ronnie m'a dit qu'il voulait me parler. Ronnie était une fripouille, un déconneur mais quand il s'agissait de surveiller les affaires, il devenait vraiment sérieux. Après le concert, l'Atlanta Rhythm Section devait aller à Portland dans le Maine et commencer une tournée en tête d'affiche. Le groupe en première partie, c'était .38 Special. Ronnie me saisit le bras et me dit "Robert, regarde-moi dans les yeux. Skynyrd a aidé l'ARS, maintenant il est temps de rendre la monnaie de la pièce. Nix, tu ferais bien de prendre soin du groupe de mon petit frère". Pour tout le monde, ils étaient .38 Special mais pour Ronnie Van Zant, c'était le groupe de son frère Donnie. .38 Special n'avait pas vraiment besoin de l'aide de quiconque. Ils cassaient la baraque sur scène. Ils étaient sur le point d'atteindre le top 40 et plusieurs albums multi-platines. Jusqu'à aujourd'hui, .38 Special est un groupe de scène.

Nous tournions sans cesse avec tous les groupes de rock sudiste. Il y avait Wet Willie avec le multi talentueux Jimmy Hall. Je me souviens un soir à Thibodeaux en Louisiane. Il a sauté sur scène avec nous et a jammé à l'harmonica et au sax. C'était un événement très chaud. Le public est devenu fou.

Le Charlie Daniels Band était toujours un grand groupe de concert qui faisait des grands disques. Charlie a beaucoup de talents musicaux mais j'aime la manière dont il écrit ses chansons. Sur la route, je voulais tout le temps être en coulisses où leur très hospitalier road manager, High Lonesome, était toujours allongé dans un caisson de matériel et me tendait une bouteille de whisky Crown Royal. J'ai vraiment beaucoup aimé ces moments là. Je pense que vous pourriez dire que j'ai reçu un traitement "royal".

J'ai aimé le Marshall Tucker Band faisant leur hit "Can't You See". Je pensais que Toy Caldwell avait vraiment beaucoup de talent, que c'était un chanteur, un auteur-compositeur et un guitariste original et unique. En tournée, parfois, c'était un peu routinier : faire la balance dans l'après-midi, retourner à l'hôtel, se préparer pour le show, prendre une limousine pour la salle de concert, pendre ses vêtements dans la loge, parler aux animateurs radio et à la presse, boire son poison favori Jack Daniels, champagne, Crown Royal ou bière, parfois un peu de tout à cause du trac) mais quand un groupe comme le Marshall Tucker Band jouait sur scène un titre comme "Can't You See", c'était tout sauf de la routine. C'était la magie du rock sudiste à son meilleur niveau. Je me trouvais toujours à roder autour de la scène pour rester proche du lieu d'action. C'était vraiment un temps fort en Dixie.
Atlanta Rhythm Section

Il y avait une grande blague sur nous après qu'on ait écrit et enregistré "Imaginery Lover". Il semble qu'un type de la promo chez Polydor records et un disque jockey de Dalla au Texas ait pris notre disque et l'aient passé de 45 à 78 tours. Ça sonnait exactement comme Stevie Nicks et Fleetwood Mac ! Quelqu'un à Los Angeles l'a donné à Mick Fleetwood et lui a annoncé que Stevie Nicks était dans un autre groupe. Il n'a pas été très content jusqu'à ce qu'ils lui disent que c'était une blague. Ça aurait pu être vraiment très amusant mais quelqu'un a commencé à la diffuser avant que la vraie version ne le soit. Je me souviens avoir apporté des bouteilles de brandy et de champagne aux animateurs radios pour rétablir cette situation difficile. "Imaginery Lover" est devenu un hit gigantesque et figure sur l'album de platine "Champagne Jam". Le magazine Rolling Stone a pensé que cette histoire valait le coup d'être publiée. Ils ont écrit un grand article sur cette blague ! Finalement, ça a fait du bon papier pour nous !

On a commencé à être de plus en plus souvent en tête d'affiche. Quand on ouvrait, c'était en sandwich avec un groupe comme les Rolling Stones dans un stade de 80 000 personnes. On jouait dans les grands stades après ce succès dans les charts. Je me rappelle un après midi où on jouait au Mile High Stadium de Denver avec Foghat, Heart, Foreigner, Dickie Betts, les Outlaws et plusieurs autres groupes devant plus de 78 000 personnes. On est revenus en coulisses et, avec une escorte policière, on s'est éclipsés pour un avion qui nous attendait pour Calgary au Canada. Cette nuit là, on jouait un autre concert à guichets fermés avec Alice Cooper. Une des dates les plus folles qu'on ait jamais jouée était à St Louis, au Beal Auditorium avec Kiss pour la nuit d'Halloween. Imaginez ça ! Après cette période d'euphorie totale, ça a commencé à s'assombrir. Il y avait pas mal d'alcool, de drogues, de sexe et de rock 'n roll. Il y a eu la mort d'Elvis Presley et le crash de Lynyrd Skynyrd.

Ça a été une terrible période pour moi personnellement parce que j''étais totalement un fan d'Elvis et que j'étais devenu très proche de Ronnie Van Zant. J'ai su que Ronnie avait été tué avant même que sa femme Judy ne soit au courant. J'avais un ami qui connaissait un neurochirurgien à Jackson, Mississippi. Il m'a appelé et m'a parlé des victimes de l'accident avant même que les membres des familles ne l'apprennent. C'est mentionné dans le livre "Freebirds (The Lynyrd Skynyrd Story)". J'ai appelé Judy et elle a dit que que Ronnie s'en était sorti. Je n'ai rien pu faire pour lui dire que je savais que la vérité était toute autre. Finalement, j'ai essayé d'aider Judy autant que possible. J'ai même acheté la propriété de Judy et Ronnie sur le rivière St John à Jacksonville. Depuis, elle est devenue une Lady pleine de bon sens et ayant rencontré beaucoup de succès dans plusieurs projets, dont un parc à la mémoire de Skynyrd et la Freebird Foundation qui vise à secourir avec des bourses scolaires et d'autres aides.

On a d'abord rencontré Jimmy Carter quand il était gouverneur de Géorgie. Il était très accessible et il aimait notre style de musique. Plus tard, lors de la course à la présidentielle, on l'a aidé avec quelques autres groupes de rock sudiste à réunir des millions de dollars pour l'aider dans sa campagne. Jimmy Carter nous a renvoyé l'ascenseur en invitant l'Atlanta Rhythm Section à jouer à la Maison Blanche. C'était en octobre 1978. Cette date est aussi importante du fait de la signature des accords de Camp David. Je n'ai jamais oublié ce vendredi après-midi alors qu'on faisait une balance sur la pelouse quand le président à atterrit avec Marine one, son hélicoptère Il était tout sourire et très excité. Il a sauté hors de l'appareil et nous a salués. Il nous a dit qu'il nous verrait plus tard ce soir là au concert. Il nous a présenté en disant "l'Atlanta Rhythm Section et moi avons pas mal de choses en commun. Quand nous avons commencé, tous les critiques et commentateurs disaient qu'on n'y arriverait pas". Il a ensuite passé ses bras autour de nous, il a ri et a dit "Mais on y est arrivé !". Les membres du Congrès, leurs familles, la presse, les radios et les télévisions sont devenus comme fous. C'était un moment que je n'oublierais jamais. Plus tard on a été l'hôte de l'émission télé "Midnight Special". Wolfman Jack nous a présenté en montrant une vidéo de nous à la Maison Blanche avec le président Carter sur la télévision nationale.

On a eu l'honneur d'avoir joué le seul concert de rock sur la pelouse de la Maison Blanche. Ceci jusqu'à ce que le Secrétaire de l'intérieur, James Watts, sous la présidence de Ronald Reagan ne veuille pas permette un concert des Beach Boys un 4 juillet [NDLR : jour de la fête nationale] au monument Washington. Il disait que les Beach Boys pollueraient un tel symbole américain. C'est marrant, j'ai toujours pensé que la musique des Beach Boys était très américaine. Quand Nancy Reagan a entendu ça, elle était vraiment très vexée Elle a invité tous les " Américains" Beach Boys à jouer sur la "très américaine" pelouse Sud de la Maison Blanche. Donc maintenant, on partage cet honneur avec les Beach Boys. Merci beaucoup au Secrétaire Watt !!
Robert Nix

On a joué les quelques années suivantes dans beaucoup de stades et de festivals en plein air. Ils étaient tous super pour différentes raisons mais l'un des plus marquants fut The Granddaddy. C'était à 70 miles de Londres, en Angleterre, dans un vieux château. L'affiche était constituée de Genesis, l'Atlanta Rhythm Section, Tom Petty and The Heartbreakers et en ouverture, Devo (ils ont reçu plein de bouteilles de whisky et de fruits pourris). J'ai été désolé pour eux; Il y avait 250 000 fanatiques qui hurlaient, une mer de blue jeans par une belle journée avec un vieux château anglais en arrière plan. Quand on a joué, tout ce qu'on pouvait voir c'était des drapeaux confédérés flottant partout en plein milieu de l'Angleterre. C'était un véritable choc culturel, spécialement pour nous !

Un autre sommet de ma carrière s'est produit quand un bon ami à moi, Pepper Rodgers, qui était alors un amoureux du rock sudiste, entraîneur chef à Georgia Tech, m'a invité à venir avec mon groupe et à faire un grand concert au Grant Field Stadium. Georgia Tech a toujours été une école très conservatrice. On les a littéralement explosés quand on a joué devant 73 000 personnes "Champagne Jam". Vous pouvez imaginer que chaque artiste voulait faire partie du show et on était tête d'affiche dans note fief, du nom duquel on avait baptisé notre groupe. L'Atlanta Constitution nous avait bien traité quand on s'est réveillé le dimanche matin. Il y avait une photo de nous sur scène, les mains jointes victorieusement dans les airs. Le gros titre disait "Atlanta appartient à la Rhythm Section". C'était un sentiment incroyable.

Avec ces milliers de concerts, ces millions de fans, ces récompenses pour des morceaux, ces disques plusieurs fois d'or ou de platine, ces trop nombreux amis pour tous les mentionner, ça a été un sacré voyage. En 1978, on a joué 262 concerts, on a écrit tous les morceaux de l'album "Champagne Jam" et enregistré le disque en un an. Je n'ai pas vraiment vu ma famille sauf deux à trois fois en l'espace de quelques mois. On a fait beaucoup de sacrifices pour ce rêve. J'ai perdu pas mal d'amis le long du chemin. Qui pourrait croire que quelque chose d'aussi simple que faire de la musique puisse devenir si complexe et dangereux ? Qui pourrait croire qu'un jeune musicien, auteur-compositeur, une rock star puisse commencer avec des managers et des éditeurs, juste une grande famille heureuse, rêvant ensemble de simplement se disputer pour des copyrights et des plagiats, comme des ennemis mortels.

En regardant en arrière, cette époque du rock sudiste fut une époque d'amour et de sang.

On commençait, on avait tellement de bonnes intentions,
Et il n'y a pas de doute qu'on croyait en notre invention.
On chantait nos chansons et tout le monde suivait.
On avait été si profond pour finir de manière tellement creuse.
On prévoyait un événement mais ça ne s'est pas produit comme on avait prévu.
Et il y avait un temps, oui, je me souviens bien,
Et je ne peux oublier comme c'était le paradis et comme c'était l'enfer.
On était juste des enfants qui faisions de la musique dans la boue.
On était en train de changer le monde pendant les Jours d'Amour et de Sang.
On prévoyait un événement mais ça ne s'est pas produit comme on avait prévu.
(Tiré de la chanson "The Days of Love and Blood", écrite par Robert Nix, Alison Heafner et Rick Christian).
Robert Nix

Une chose est certaine, le rock sudiste ne mourra jamais. Il peut le mieux se résumer dans les paroles d'un morceau intitulé "The End Of The Line" (La fin de la route)

Je me souviens quand Elvis est mort,
Et quand Van Zant est tombé,
Chacun disait "Le rock 'N Roll est mort".
Mais il était juste relié au paradis.
Ouais, ils pensaient qu'il était cuit.
Ils se sont sentis mis à l'écart,
Mais, oh, ce n'était pas la fin de la route.

Et la route continue à jamais
Et la lumière toujours brillera
Et la chanson jamais ne terminera
Tu n'atteindras jamais le bout de la route
(Tiré de la chanson "The End of the Line ", écrite par Robert Nix, Alison Heafner et Wayne Perkins).
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