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Jimmy Hall
Wet Willie
Interview par Luc Brunot.
Traduction par Dominique Turgot et Luc Brunot.
Publié dans Bands Of Dixie n°58 (septembre - octobre 2007)
Bands Of Dixie n°58
Qui ne connaît pas le nom de Wet Willie, formation légendaire du rock Sudiste et un des piliers de l'écurie Capricorn ? Si le nom est connu, l'histoire du groupe l'est peut-être moins, surtout en Europe. La carrière de Jimmy Hall, son leader, est par ailleurs loin de se résumer à Wet Willie : Il a tourné et enregistré avec Dickey Betts, Jeff Beck ou encore Hank Williams Jr. sans compter ses propres disques. Il y avait donc plein de questions à lui poser et Jimmy s'est prêté à notre interrogatoire avec beaucoup de gentillesse.
Bonjour Jimmy,
On aimerait parler, tout d'abord, des débuts de Wet Willie. Autant que je le sache, vous avez formé auparavant à Mobile, dans l'Alabama, un groupe nommé Fox. Quand a donc été formé Fox ? Étaient-ce les mêmes musiciens que ceux de Wet Willie ?
Wet Willie en 1971
Fox a été formé par moi-même, Jimmy Hall, Jack Hall et Rick Hirsch. Avec John Anthony aux claviers et à la guitare et Lewis Ross à la batterie, nous étions les cinq membres originaux de ce qui allait devenir Wet Willie un an plus tard.
Le style de Fox était-il similaire à celui de Wet Willie ?
Le style de Fox était similaire à celui de Wet Willie uniquement dans le sens où on expérimentait notre son et on le peaufinait. On faisait plus de reprises avec Fox du fait qu'on jouait dans pas mal de clubs et de lieux qui nous demandaient ça.
Musicalement, à cette époque, qui vous influençait vous et les autres musiciens ?
Parmi nos influences à cette époque de la fin des sixties, il y avait Electric Flag (avec Buddy Miles et Mike Bloomfield), Taj Mahal, Johnny Winter, Muddy Waters, The Allman Brothers (premier album), James Cotton, James Brown, Otis Redding, Sons Of Champlin, Van Morrison, Little Walter Jacobs, B.B. King, etc.
Wet Willie
Avez-vous enregistré quelque chose avec Fox ?
En tant que Fox, on a juste enregistré quelques démos. On pouvait utiliser un petit studio à Mobile, dans l'Alabama, que possédait un couple d'auteurs compositeurs amateurs. On devait enregistrer les morceaux qu'ils composaient et leur servir de groupe de studio. En retour, on pouvait expérimenter notre son dans le studio.
D'après ce que j'ai lu, vous avez déménagé à Macon, en Géorgie, quand vous avez changé de nom. Pourquoi avoir changé de nom et déménagé ?
En 1970, on a déménagé à Macon, Géorgie, alors que nous étions inspirés par la musique des Allman Brothers. Ils avaient déjà signé avec Capricorn mais on connaissait Frank Friedman là-bas. On nous a donné l'opportunité d'une audition et très vite après ça, on a été signés par le label en tant que Wet Willie.
Quelle est l'origine du nom ?
On a changé notre nom en 1970 en Wet Willie parce qu'alors qu'on avait prévu d'enregistrer, on a découvert qu'il y avait une autre formation qui s'appelait déjà Fox. On devait donc changer. L'origine du nom est qu'on aimait les noms expressifs comme Rufus, Willie, etc. qui collaient bien à notre style. On a pensé que Wet Willie serait amusant et un nom original que personne n'aurait. En Angleterre, un "Wet Willie" est une farce qu'on fait fréquemment à quelqu'un. On mouille son doigt et on le lui plante dans l'oreille avant de prendre les jambes à son cou. [NDLR : Cf. la pochette du premier Wet Willie !]
Wet Willie - Premier album
Sur votre premier album (Capricorn, 1971), quatre des dix chansons sont crédités à F. Friedman. Qui est cette personne ?
Sur le premier album, Frank Friedman jouait de la guitare et a composé quatre chansons. Originaire de Birmingham, dans l'Alabama, Frank avait été un ami d'université de Rick Hirsch. Ce dernier nous suggéra qu'il nous rejoigne sur notre premier album et nous aide en participant à plusieurs nouveaux morceaux.
Comment l'écriture des morceaux se faisait-elle ? Vous êtes crédités comme co-auteur de "Dirty Leg" (mais J. Hall désignait peut-être votre frère Jack ?) et vous n'avez jamais écrit beaucoup de choses, en particulier sur les premiers disques. Vous n'aimez pas créer des chansons ?
Au début, sur les deux premiers albums, Rick Hirsch et Frank Friedman composaient la plupart des morceaux. Moi, j'étais novice dans l'écriture des morceaux et j'avais besoin d'avantage de temps et d'expérience pour développer mes idées et mon style. J'ai coécrit "Dirty Leg" avec John Anthony et ça a été ma première contribution au répertoire de Wet Willie. Ensuite est venu "Jailhouse Moan" [NDLR : titre publié sur "Dixie Rock"] et ça a ma amené au succès comme co-composition avec "Keep On Smilin'". J'aime écrire des chansons mais j'aime plutôt écrire à partir d'expériences vraies et parfois ça peut prendre du temps avant de terminer un morceau.
Wet Willie II
"Wet Willie II" (Capricorn, 1972) est le seul des LP Capricorn à avoir deux guitaristes lead. Qui est Wick Larsen ? Pourquoi a-t-il rejoint le groupe ? Combien de temps est-il resté avec Wet Willie et pourquoi est-il parti après un seul disque ?
Pour "Wet Willie II" en 1972, Wick Larsen rejoignit le groupe comme second guitariste. On se connaissait avec Wick de longue date ; on se connaissait de Mobile. Il s'avérait être un excellent guitariste et compositeur. Il a écrit "Shaggi's Song" sur le premier album [NDLR : ce titre figure en fait sur le "II"]. Il avait rejoint Wet Willie et remplacé Frank Friedman en tournée. Wick est resté avec le groupe un peu plus d'un an. Il l'a quitté pour des problèmes de santé (diabète compliqué par l'usage de l'alcool).
Avez-vous choisi d'avoir deux guitaristes pour sonner d'avantage comme les Allman Brothers ?
On aimait vraiment le son des duels de guitare des Allman mais on a rajouté une autre guitare pour une approche plus ample, riche et d'avantage énergique. Les Allman Brothers n'étaient pas les seuls à avoir deux guitares ; pas mal de groupes gonflaient leur son avec d'avantage de guitare et des amplis plus gros et plus sonores.
Le disque a été enregistré en partie aux studios Capricorn et en partie à Muscle Shoals. Était-ce très différent d'enregistrer dans chacun de ces endroits ?
"Wet Willie II" a été enregistrés dans des studios différents parce que Capricorn était alors en rénovation et modernisé. Muscle Shoals Sound était aussi un grand studio et beaucoup de musiciens fameux ont enregistré là. On aimait être dans le studio avec ce parfum d'histoire et de succès. On savait que leurs ingénieurs et producteurs étaient aussi équipés d'oreilles très sensibles !
Wet Willie - Drippin' Wet
Je suppose que le "Drippin' Wet Live" (Capricorn, 1973) reflète correctement votre son rugueux et les set-lists de vos concerts, avec un mélange de compositions originales et de reprises d'artistes comme Otis Redding, Arthur Crudup ou Leon Russell ?
L'album "Drippin' Wet Live" reflète nos concerts de l'époque. Il capture l'énergie et le son brut du groupe. Il illustre toujours parfaitement l'essence de notre style blues rock.
Comment pourriez-vous définir le style de Wet Willie ? Rhythm 'n' blues ? Rock sudiste ? Rock ? Boogie ? Country-rock-soul fusion ? Funk ? (J'ai lu ces différentes descriptions.)
Le style de Wet Willie pourrait se définir comme étant du rock'n'soul or blue'n'roll, un mélange de rock, soul, blues et funk avec une touche de country rock.
Avec quels artistes, groupes, tourniez-vous à l'époque ?
Parmi les artistes avec lesquels on a tourné entre 1970 à 1973, il y avait les Allman Brothers (avec ou sans Duane) Marshall Tucker, Alice Cooper, Dr. John, Elvin Bishop, ZZ Top, Taj Mahal, Rory Gallagher, Jeff Beck, Delaney & Bonnie et bien d'autres.
Les pochettes des LPs comme le premier album ou ce live sont très originales. Qui a choisi ces réalisations artistiques ?
La couverture de notre premier album fut faite par Flournoy Holmes et Athens Art Coop. C'est toujours admiré de nos jours comme étant une pièce étonnante et originale parmi les pochettes psychédéliques du début des seventies. On partageait toujours nos idées avec l'équipe du département "art and design" pour les assister dans le la création du visuel de nos pochettes.
Wet Willie - Keep On Smilin'
Les LPs "Keep On Smilin'" et "Dixie Rock" (Capricorn 1975) furent produits par le légendaire Tom Dowd. Comment cette collaboration est-elle intervenue ? Est-ce que ça a changé beaucoup de choses pour le groupe de travailler avec lui ?
Comme Capricorn était une filiale d'Atlantic et que Tom Dowd travaillait pour Atlantic, on a eu la bonne fortune d'avoir la possibilité de travailler avec lui. Je peux dire honnêtement que ça a été une expérience qui m'a changé la vie. On a d'avantage appris de lui durant cette période ("Keep On Smilin'" et "Dixie Rock") que pendant tout le reste de notre carrière. Il nous a enseigné comment écrire des morceaux, les arrangements, comment interpréter nos chansons avec de l'émotion. Des leçons sans prix d'un impact considérable et qu'on utilise toujours aujourd'hui. C'était une légende de l'industrie musicale.
Wet Willie - Dixie Rock
Pouvez-vous nous raconter un peu les sessions d'enregistrement de ces disques ?
Tom amenait son talentueux ingénieur assistant, Alby Galuten ; c'était son bras droit dans le studio. Tom avait l'habitude de se tenir au milieu du studio, écoutant chaque instrument. Il étudiait avec intensité le son avec ses yeux fermés et identifiait précisément la manière dont il voulait que l'instrumentation et les arrangements des chansons soient... Comme je le disais plus tôt, c'était un génie de la musique.
"Keep On Smilin'" a été votre meilleur succès. Etiez-vous conscient quand vous l'avez composé que ce serait un hit ?
"Keep On Smilin'" a été écrit surtout par Rick Hirsch et moi-même. Le reste du groupe y a contribué par quelques idées d'arrangements. Les paroles et la mélodie sont miennes et Hirsch et venu avec l'accroche entraînante de style reggae à la guitare. Ça a juste pris quelques jours pour terminer le morceau mais on a senti que c'était un bon morceau avec du potentiel pour être diffusé à la radio et que c'était un hit potentiel. Tom Dowd et Phil Walden, notre manager, ont dit tous les deux qu'ils savaient que c'était un hit.
Wet Willie - The Wetter the Better
"The Wetter Better" (Capricorn, 1976) marque l'arrive de Mike Duke dans le groupe. Pourquoi vouliez-vous avoir deux claviers ?
Sur l'album "The Wetter Better", Mike Duke a rejoint le groupe pour deux raisons. Tout d'abord c'était un super auteur-compositeur et un chanteur puissant dont la voix complétait la mienne. Ensuite, Paul Hornsby produisait ce projet et il avait déjà une relation de travail avec Mike. Deux claviers, ça ajoutait simplement du fun et du spectacle.
Comment l'avez-vous rencontré ?
Mike Duke nous a rencontré d'abord à Tuscaloosa, dans l'Alabama quand il vivait là. Il est venu à un concert qu'on était venu jouer là et il nous a présenté quelques morceaux à enregistrer. C'était au début des années soixante dix.
Wet Willie - Left Coast Live
En 1977, vous avez sorti un second album live ("Left Coast Live" chez Capricorn) avec les mêmes musiciens et "Manorisms" (Epic) avec de nouveaux musiciens pour la moitié du groupe. Qu'est-il arrivé entre les deux ?
À la fin de 1976, Rick Hirsch décida de quitter le groupe pour déménager à Los Angeles, pour travailler dans le groupe de Gregg Allman. On a alors pratiquement décidé de se séparer mais on a pris un court congé sabbatique et on s'est reformé en 1977 avec un nouveau label et un nouveau line up.
Comment avez-vous recruté Theophilus Lively, Marshall Smith et Larry Berwald ?
Les nouveaux membres ont été recrutés après avoir auditionné plusieurs musiciens qu'on avait dans nos relations. Marshall Smith et T.K. Lively étaient des musiciens qu'on connaissait de Mobile, Alabama, d'où on vient. Larry Berwald est venu jusqu'à nous par des amis de Floride. On aimait spécialement son jeu de guitare slide.
Wet Willie - Manorisms
Pourquoi avoir enregistré en Angleterre ?
La décision d'enregistrer en Angleterre fut faite par le label (Epic) et le département A&R [NDLR : le département prospection. Littéralement "artistes et répertoire"]. Ils ont décidé de nous envoyer enregistrer aux studios Manor que possédait Virgin Records. Il était situé à Shipston on Cherwell près d'Oxford. La décision de travailler avec Gary Lyons a également été suggérée par Epic car il avait travaillé avec Queen et Aerosmith et le label pensait qu'on avait besoin d'avoir un son rock d'avantage commercial.
Quels changements sur la musique de Wet Willie ont produits ces modifications du line-up ? Est-ce que les influences et les projets étaient les mêmes qu'au début du groupe ?
Les changements musicaux produits par le nouveau line up se traduisaient par plus d'intensité dans les harmonies vocales (pour lesquelles on était déjà connus) et du sang neuf au niveau de l'écriture des morceaux. Marshall Smith a contribué à des morceaux ainsi que Larry Berwald.
Wet Willie - Which One's Willie?
"Which One's Willie" (CBS, 1979) fut le dernier album. Pourquoi le groupe s'est-il séparé ?
On a enregistré "Which One's Willie" en 1979, qui contenait le 45 tours "Weekend", qui a atteint le top 30. Le groupe a décidé de se séparer lorsqu'on n'a a plus eu assez de morceaux pour un nouveau projet après "Which One's Willie". Le label disait que les morceaux n'étaient pas assez forts et qu'il fallait attendre avant d'enregistrer de nouveau. Dans le même temps, en tant qu'artiste solo, j'ai été invité à enregistrer un projet solo pour Epic. Le groupe s'est séparé et chacun est parti de son côté pour d'autres aventures musicales.
À part "Keep On Smilin'", quels ont été les succès de Wet Willie ?
Les plus importants hits pour Wet Willie furent (en plus de "Keep On Smilin'") "Street Corner Serenade", top 30 au Billboard et "Weekend", top 30 au Billboard.
Quels sont les LPs qui se sont le mieux vendus ?
Les albums qui se sont le mieux vendus furent "Keep On Smilin'", "Dixie Rock", "Drippin' Wet" et "Manorisms". "The Wetter The Better" a également été populaire.
Wet Willie
Est-ce que tous les disques sont en CD ?
À un moment ou un autre, tous les albums ont été disponibles en CD, mais certains sont plus durs à trouver actuellement.
Et artistiquement, quels albums préférez-vous ?
Artistiquement, les albums que je préfère sont "Drippin' Wet Live", "The Wetter, The Better" et "Manorisms".
Pourquoi ?
Ces albums présentent tous la diversité de Wet Willie et, concernant "Drippin' Wet", capturent le meilleur de nos performances live.
Pouvons-nous espérer voir un jour sortir certains morceaux inédits de Wet Willie ?
Il y a une possibilité de sortir quelques morceaux inédits de Wet Willie. Il y a quelques chansons qui n'ont pas été mises sur certains albums qui pourraient être viables.
Que sont devenus les différents musiciens de Wet Willie après le split ?
Après que le groupe ait splitté en 1980, Marshall Smith a monté son propre groupe et a tourné dans le Sud. Il est décédé en 2006 suite à un problème cardiaque. Mike Duke a écrit quelques hits pour Huey Lewis and the News : "Doin' It All For My Baby" et "I Hope You Love Me Like You Say You Do". Il vit maintenant en Californie, composant toujours et faisant ce qu'il préfère : cuisiner des plats délicieux pour des groupes de gens. T.K. a travaillé avec plusieurs groupes dont l'un avec des membres de 38 Special et qui s'appelait Rib Joint. Jack Hall et Larry Berwald ont travaillé quelque peu sur mon CD solo "Touch You". Jack a aussi tourné avec différents musiciens, comme l'artiste country Terri Gibb, et il joue maintenant avec différents groupes dans la région d'Atlanta.
Que reste-t-il aujourd'hui de Wet Willie pour les gens ? Le groupe est-il toujours vivant dans les mémoires ?
Occasionnellement, on se réunit pour des concerts qu'on sélectionne. Je suis occupé avec d'autres projets musicaux, le Wet Willie Band joue donc sans moi. Ils ont un bon chanteur et guitariste pour me remplacer. Certaines personnes se souviennent du groupe mais il n'est pas familier à la nouvelle génération. Mais celle-ci aime le son du Sud et qu'on retrouve les années soixante-dix et quatre-vingt.
Est-ce que certains shows des années soixante-dix ont été filmés et si oui, est-ce qu'un DVD de Wet Willie est prévu ?
Pensez au CD de la Volunteer Jam avec Charlie Daniels, au Kirshner`s Saturday Night Special et on trouve sur Internet des CDs bootleg de Wet Willie.
Jimmy Hall - Touch You
Pourquoi avoir choisi en 1980 de faire un LP ("Touch You", Epic) sous le nom de Jimmy Hall, avec votre frère Jack et Larry Berwald, plutôt que d'utiliser le nom Wet Willie ?
Comme je l'expliquais, en 1980, comme Wet Willie n'était pas prêt à l'époque pour réaliser un autre projet, Epic suggéra que j'enregistre un projet solo. J'ai décidé de prendre Jack et Larry car on travaillait bien musicalement ensemble et en tant que partenaires pour la composition des morceaux. Les producteurs ont aussi utilisé d'autres musiciens de studio de Nashville pour avoir ainsi un son différent.
Jimmy Hall - Cadillac Tracks
Les musiciens sur ce LP étaient-ils là uniquement pour le disque ou tourniez-vous avec eux ?
Larry Berwald a joué de la guitare avec mon groupe solo pendant une courte période. On a auditionné d'autres musiciens pour tourner car les musiciens de studio ne pouvaient tourner du fait de leurs engagements professionnels à Nashville.
Après un second LP, "Cadillac Tracks" (Epic, 1982), votre premier disque, autant que je sache, a été "Rendezvous With The Blues" (Capricorn) en 1996. Avez-vous enregistré d'autres disques entre temps ?
BHLT
Entre "Cadillac Tracks" et "Rendezvous With The Blues", j'ai été impliqué dans d'autres projets. Le premier était une situation de tournée appelée B.H.L.T. qui signifiait Betts, Hall, Leavell & Trucks. Je me suis joint à des membres de l'Allman Brothers Band quand ils ne tournaient pas sous ce nom. La composition était Dickey Betts à la guitare et au chant, Chuck Leavell au piano et au chant, Butch Trucks à la batterie et il y avait aussi Danny Parks au violon électrique et à la guitare. On a tourné en jouant dans les meilleurs endroits du pays et on a même fait un concert pour une télé de Virginie. On n'a jamais enregistré d'album mais on a enregistré quelques démos dans le but d'essayer d'obtenir un accord avec un label. Mais je pense que notre orientation était trop variée pour le goût de certaines personnes.
Un autre projet auquel j'ai pris part durant cette période a été l'enregistrement de l'album "Flash" de Jeff Beck pour Epic. Les sessions auxquelles j'ai participé débutèrent en juin de 1984 et se terminèrent en décembre de cette même année. Nile Rogers et Arthur Baker produisirent ensemble l'album. Je suis aussi sur la vidéo musicale pour le single "Ambition", qui était à l'époque beaucoup diffusé sur MTV. J'ai travaillé sur cet album et j'ai été nominé pour un Grammy comme chanteur masculin dans la catégorie rock pour la chanson "It Gets Us All In The End".
Une tournée en résulta en 1986 avec moi au chant, Jeff Beck à la guitare, Jan Hammer aux claviers, Simon Phillips à la batterie, Doug Wimbish à la basse. On a tourné au Japon pendant deux semaines et une vidéo pirate d'un des concerts circule toujours. Le travail le plus récent que j'ai fait avec Jeff Beck est une autre tournée au Japon (avec Vinnie Caluita à la batterie, Pino Palladino à la basse et Jason Ribello aux claviers) lors de l'été 2005. Pendant cette période, j'ai aussi fait une apparition comme invité sur l'album "Brothers Of The Road" des Allman Brothers.
The Mighty Jeremiahs on réalisé leur premier disque en 2006 avec Greg Martin à la guitare [NDLR : avec Jimmy Hall bien sûr. Chant, harmonica et sax]. Plus récemment, j'ai enregistré "Build Your Own Fire", sorti en avril 2007.
Vous avez rejoint les Nighthawks, ensemble avec Jimmy Nalls, après le départ de Jimmy Thackery. Avez-vous enregistré avec eux ?
Hank Williams, Jr. - The Almeria Club Recordings
Avec les Nighthawks, j'ai tourné de manière très conséquente de 1987 à 1989, faisant 100 à 150 dates par an avec eux. On a enregistré plusieurs démos dans l'espoir d'enregistrer un album mais le label Alligator, pour l'une d'elles, n'était pas intéressé et nous a dit qu'on était trop rock, pas assez bluesy.
Vous avez aussi tourné avec Hank Williams Jr. Pouvez-vous nous parler de cette expérience ?
J'ai été avec Hank Williams Jr. pendant quatorze ans comme chef d'orchestre et saxophoniste-harmoniciste. On tourne environ sur trente dates annuelles et ça a été une expérience excitante. On joue devant des publics nombreux dans des grands stades et la réponse est électrique. On a des fans de tous âges qui soutiennent l'héritage et les traditions musicales de Hank. Il représente le "rebel" de la culture sudiste et sa musique vient de tous les genres : country, rock et blues. J'ai joué de l'harmonica sur plusieurs albums de Hank.
Tommy Castro/Jimmy Hall/Lloyd Jones - Triple Trouble
Vous avez enregistré un disque avec Tommy Castro et Lloyd Jones en 2003. Pourquoi ce trio ?
En 2003, Tommy Castro, Lloyd Jones et moi avons enregistré un projet titré "Triple Trouble". Tommy et moi nous étions rencontrés pendant qu'on jouait sur une croisière musicale l'année précédente. Lloyd était aussi avec nous à cette croisière. On avait tous pas mal en commun d'un point de vue musical et quand Tommy Castro a été approché par le producteur Randy Labbe, il a accepté d'aider à coordonner l'enregistrement du CD. On a enregistré les pistes dans un studio à Unity, dans le Maine, où Randy vit. On a eu la section rythmique de Stevie Ray Vaughan, Tommy Shannon à la basse et Chris Layton à la batterie, pour nous aider sur ce projet. Tous les trois, on a amené une valise pleine de morceaux sur lesquels travailler. Le résultat, c'est qu'on s'est amusé mais c'est aussi une collection de morceaux musicaux digne d'intérêt.
Vous étiez avec eux au Bay Car Festival en France, il y a deux ans. Étais-ce la première fois que vous veniez en France ?
Oui. J'ai aimé cette visite et j'aimerais revenir vite.
Avez-vous tourné avec Wet Willie ou seul en dehors des États-Unis, notamment en Europe ?
Ma seule tournée en Europe, ça a été avec les Nighthawks, à la fin des années quatre vingt. On a joué en Norvège, en Belgique, en Allemagne et en Finlande. J'ai aussi visité d'autres parties de l'Europe mais l'Angleterre est le seul autre pays où j'ai tourné. Comme je le disais plus haut, j'ai tourné avec Jeff Beck et Hank en Europe et au Japon. Je pense à une tournée en Europe pour promouvoir le nouveau disque.
Jimmy Hall - Rendezvous With the Blues
Qu'est ce qui a amené votre retour discographique en 1996 avec "Rendezvous With The Blues" ?
J'ai décidé d'enregistrer "Rendezvous With The Blues" en 1996 sur l'insistante recommandation de mon producteur, Johnny Sandlin. Johnny avait d'ailleurs produit "Eat A Peach" des Allman Brothers [NDLR : en fait, Johnny Sandlin a produit "Brothers And Sisters" et "Win, Lose Or Draw" mais pas "Eat A Peach"] ainsi que certains projets de Wet Willie [NDLR : "Drippin' Wet Live"]. Johnny a beaucoup insisté auprès de moi pour que je grave un disque de blues vrai et roots. On n'a pas passé beaucoup de temps à y réfléchir. J'ai juste pensé à quelques uns des mes titres favoris de blues et de rhythm & blues, à ceux que j'aimerais enregistrer. Johnny en a suggéré aussi quelques uns. Le morceau qui a donné son titre à l'album "Rendezvous With The Blues" a aussi été enregistré par Gregg Allman en 1996 pour son album "Searching For Simplicity". "Rendezvous With The Blues" est ressorti cette année avec trois morceaux additionnels en provenance des mixages d'origine. C'est sur le label Camel Records et c'est vendu par correspondance par le magazine "Hittin' The Note" basé à Atlanta. Vous pouvez le trouver par l'adresse internet.
J'ai vu que le disque est ressorti chez Rockin' Camel Music avec trois titres bonus. Pouvez-vous nous parler de cette nouvelle édition ?
Depuis la dissolution de Capricorn, le CD original "Rendezvous With The Blues" était épuisé. Les gens l'achetaient sur Ebay pour 50 dollars ou plus. Johnny Sandlin et moi-même avons décidé de le ressortir sur Rockin' Camel, qui est un label lancé par Johnny et un partenaire. Il a été remixé et remastérisé pour un meilleur son et il comprend trois morceaux qu'on avait en boîte des sessions d'origine. On y trouve une super version du "The Night Time Is The Right Time" de Ray Charles. C'est un hommage à cette regrettée grande légende du rhythm & blues.
Est-ce vous qui avez choisi Jack Pearson et les autres musiciens pour jouer dessus ?
J'ai choisi Jack Pearson pour jouer de la guitare sur mon CD car c'est le meilleur guitariste avec lequel j'ai jamais travaillé, en dehors de Jeff Beck peut-être. Il avait joué avec les Allman Brothers, avec des départs et des retours, pendant environ un an. C'est aussi un bon compositeur. Les autres musiciens furent suggérés par Johnny Sandlin. Clayton Ivey aux claviers, David Hood à la basse, Bill Stewart à la batterie. Tous de grands musiciens de studio de l'Alabama.
Jimmy Hall - Build Your Own Fire
Pourquoi aucun nouveau disque depuis 1996 ? [NDLR : la question fut posée juste avant la sortie de "Build Your Own Fire"]
J'ai un projet qui doit sortie au printemps 2007, qui s'appelle "Build Your Own Fire" par Jimmy Hall & The Muscle Shoals Rhythm Collective. C'est un hommage au regretté Eddie Hinton, la légende soul de l'Alabama. J'ai enregistré tout le répertoire d'Eddie Hinton et quelques-uns des mêmes musiciens m'accompagnent, sauf aux guitares où j'ai Larry Byrom et Greg Martin des Kentucky Headhunters.
Comment se projet est-il né et pourquoi Eddie Hinton ?
C'est à l'initiative du producteur [NDLR : Tallan Ware]. Il voulait que j'interprète les chansons d'un point de vue stylistique et que je fasse revivre l'histoire sentimentale de ce talentueux auteur-compositeur et chanteur.
Est-ce que, maintenant, il y a la même atmosphère à Muscle Shoals que dans les seventies ? Et le travail est-il similaire ?
Le studio est toujours là est il est empli par l'histoire et les images de tous les artistes qui y ont enregistré. Ils essayent de garder la musique connectée avec déférence avec le passé.
Volunteer Jam
Ainsi qu'on peut le voir sur le DVD "Volunteer Jam" qui vient de sortir, vous jouiez du sax avec Wet Willie mais vous ne le faites pas sur ce (nouveau) disque et pas, non plus, sur "RendezVous With The Blues". Pourquoi plus de sax ?
Je suis d'abord un chanteur et parfois il arrive que je fasse autre chose. Je joue de tous les sax (alto, ténor, baryton) que je possède avec Hank, Jr.
Est-ce que les LPs "Touch You" et "Cadillac Tracks" sont réédités ? Si ce n'est pas le cas, est-ce prévu ?
Non, pas actuellement.
Vous êtes maintenant avec Deep South en compagnie de légendaires musiciens du rock sudiste (Dean Daughtry et Robert Nix de l'Atlanta Rhythm Section, Artimus Pyle de Lynyrd Skynyrd, Hal McCormack de Black Oak Arkansas, Chris Hicks des Outlaws ou du Marshall Tucker Band). Je suppose que ce n'est pas un projet à plein temps ?
Ce n'est pas un projet à plein temps du fait que nous avons d'autres groupes, d'autres situations dans lesquelles nous sommes impliqués. Les membres ont déjà changé et le projet est déjà par terre. Il y a beaucoup de talents mais il y a eu pas mal de problèmes empêchant le lancement de ce groupe.
Comment et quand s'est formé ce super groupe ?
Le groupe a été formé en 2005 quand Robert Nix de l'Atlanta Rhythm Section m'a appelé. Il avait en vue un super groupe de Southern rock comprenant ceux qui avaient écrits les morceaux.
Que fait Deep South ? Tournez-vous ? Avez-vous un répertoire original ou seulement de vieux trucs de Wet Willie, Lynyrd Skynyrd, ARS, etc. ? Pouvons-nous rêver à un enregistrement ?
On ne tourne pas mais on voudrait enregistrer, chanter ce qu'on a écrit ensemble. On veut écrire quelques "nouveaux" hits classiques sudistes !
Jimmy Hall
Vous avez travaillé dans différents styles comme le blues, la musique country, en particulier avec Hank Williams Jr., le rock sudiste. Pourriez-vous définir le rock sudiste et quelles sont les principales différences avec le blues et la musique country, s'il y en a ?
Le rock sudiste est un mélange de country, de blues, de rhythm & blues, de rock'n'roll. Musicalement, l'accent est habituellement mis sur le travail de la guitare et le chant. La différence entre le blues et la musique country vient de l'instrumentation. Dans le blues, vous avez de la guitare, de l'harmonica, etc. alors que dans la country, on introduit le violon, la guitare steel, le dobro, etc. Il y a aussi des similitudes, spécialement dans la forme des chansons qui est habituellement de façon basique dans le style "couplet - refrain - couplet - pont - couplet". Le type de sujet peut aussi être très ressemblant : le whisky, le manque d'argent, les femmes qui trompent, les relations personnelles qui se sont détériorées.
Quels sont vos albums préférés de rock sudiste ?
Mes albums favoris de rock sudiste sont le premier album des Allman Brothers et leur "Live At The Fillmore", "Laid Back" et "Playin' Up A Storm" de Gregg Allman, "Brothers & Sisters" des Allman Brothers, le premier album du Marshall Tucker Band, le LP "Pronounced", "Nuthin' Fancy" et "Street Survivors" de Lynyrd Skynyrd, "Second Wind" de Delbert McClinton, le "Green Grass & High Tides" des Outlaws, "Struttin' My Stuff" d' Elvin Bishop chez Capricorn, etc.
Merci beaucoup.
Merci mon ami.
Mes respects à tous.
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