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George Hatcher
Interview par Luc Brunot.
Traduction par Dominique Turgot et Luc Brunot.
Publié dans Bands Of Dixie n°66 (janvier - février 2009)
Poster George Hatcher Band
Il y a pour les amateurs de rock sudiste certains disques mythiques et certains groupes qui demeurent mystérieux malgré toute l'information qu'Internet permet de diffuser. Parmi ceux-ci, le George Hatcher band et ses LPs occupent une position d'importance. Un américain qui était installé en Europe, des albums superbes aujourd'hui introuvables, voici les bases de l'aura de George Hatcher. Bands Of Dixie a eu la chance de pouvoir converser avec lui et a pu lui poser quelques questions permettant ainsi de mettre en lumière sa saga... Et bonne nouvelle, George Hatcher est sur le point de faire son retour !
Bonjour George,
Nous sommes très heureux d'avoir l'opportunité de vous interviewer. Tout d'abord parce que nous aimons vos disques et, ensuite, parce que nous connaissons très mal votre histoire. Pour dire la vérité, du fait que vous avez enregistré une grande partie de vos disques en Europe, j'ai longtemps cru que vous étiez Anglais. Mais vous êtes de Caroline du Nord, non ?
Je suis né à Bennettsville, en Caroline du Sud mais la Caroline du Nord et les États Sudistes ont été mon foyer.
Quand êtes vous nés ?
Le 8 mars 1947.
Quel a été votre environnement musical dans votre jeunesse ?
J'ai grandi en chantant à l'église que fréquentait notre famille. Ma mère mettait toujours de la musique à la maison et elle chantait tout le temps que je suis resté avec eux.
Qu'avez-vous fait avant de fonder le George Hatcher Band ?
Je suis parti sur la route à dix sept ans avec Vince Carmen and The Frantic Six quand ils étaient numéro deux des groupes aux Etats-Unis. Les autres types du groupe avaient tous la trentaine. Tourner dans tout le pays a été un événement qui m'a permis de m'ouvrir au monde. Mon premier groupe, ça a été les Frantics. On jouait dans les clubs pour adolescents et dans les parties privées.
Étiez-vous le chanteur ? Jouiez-vous d'un instrument ?
Je n'ai jamais joué d'un instrument sur scène mais je me débrouille au piano.
Dans les années soixante, j'ai formé un groupe à Asheville, en Caroline du Nord, qui s'appelait Flatrock. Trois de mes amis qui étaient membres du groupe sont partis à New York pour six mois. Le but était de mettre en place un contrat d'édition avec des icones de l'édition de l'époque comme Jerry Leiber et Mike Stoller. Le groupe a déménagé à Nashville, au Tennessee et a enregistré deux albums produits par Shadow Morton, qui était alors un assistant de Phil Spector. Mais les disques ne sont jamais sortis. Le groupe s'est séparé.
Quel était le style musical de Flatrock ?
On jouait nos propres morceaux mais pour pouvoir jouer dans les clubs et des concerts on devait faire des reprises. Subrepticement on glissait l'une ou l'autre de nos compositions si on le pouvait.
En 1974, je suis parti pour voir quelques amis, Doug Gray, Toy et Tommy Caldwell du Marshall Tucker Band avec lesquels j'avais joué plusieurs shows quand ils s'appelaient Toy Factory. Doug m'a demandé "Que vas-tu faire ?" J'ai réfléchi un moment et j'ai répondu "Je vais en Angleterre". Deux semaines plus tard, j'étais dans un 747 qui allait à Londres, avec 600 dollars en poche et pas la moindre idée de ce que serait fait le futur.
Je suis venu en Angleterre avec l'espoir de jammer avec quelques musiciens britanniques juste pour voir ce qui pourrait arriver. Deux de mes potes de mon premier groupe ont été le batteur Stuart Copeland, membre plus tard du fameux groupe Police et Darrell Way de Curved Air. Le nom de notre groupe était Stark Naked and The Car Thieves. On a joué quelques dates dans des clubs.
Est-ce que l'environnement musical était très différent entre les États du Sud et Londres ?
Les choses n'étaient pas très différentes du fait que la british invasion avait déjà eu lieu. Les gens que ce soit aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni cherchaient un son différent. C'est alors que les Allman Brothers sont arrivés avec leur blues rock sudiste au son tout à fait original. Ça m'a influencé comme beaucoup d'autres, qu'ils fussent au Nord ou au Sud des Etats-Unis. C'était la même chose en Europe.
George Hatcher Band - 1976
Quand le George Hatcher Band a-t-il été formé ?
À l'automne 1975.
Comment avez-vous rencontré et recruté les musiciens ? Pourriez-vous nous les présenter ? Quelles étaient leur culture, leurs idoles ?
J'ai d'abord rencontré le batteur Terry Slade, qui était précédemment avec Renaissance. Phillip Swan était un ami personnel et j'ai rencontré John Thomas dans un club de Birmingham. Les autres musiciens ont été recrutés à travers les clubs, grâce à des amis et par le bouche à oreille.
Est-ce que "Dry Run" était votre premier enregistrement ?
Oui, ça a été le premier des trois albums prévus au contrat avec United Artists.
Comment avez-vous obtenu un contrat avec United Artists ?
On jouait au Dingwals, à Camden Lock dans Londres où on avait invité vingt compagnies discographiques pour présenter le groupe. Autant que je me souvienne, on n'a vu aucune des personnes de l'industrie du disque qu'on avait conviées si ce n'est un des talents scouts d'United Artists. Son nom était Andrew Laugher et il est venu en coulisses pour nous rencontrer. Je me souviens de lui disant "De quel endroit des enfers venez-vous donc les gars ?". On a eu une super conversation sur ce qu'il voulait accomplir dans le business musical et discographique et, cette nuit là, on a signé un contrat pour trois albums avec United Artists sur une serviette, dans la loge.
Qu'avez-vous joué cette nuit là ? Les morceaux qui furent enregistrés ensuite sur "Dry Run" ? Des reprises ?
La plupart des morceaux joués ce jour là ont été enregistrés sur "Dry Run".
Le disque a été enregistré à Wessex en septembre 1976. C'est à Londres, non ?
Oui c'est ça. Ce disque, "Dry Run", a été notre premier album pour United Artists, Pendant ces sessions, j'ai eu la surprise et le plaisir de rencontrer Freddy Mercury de Queen. Il prenait une tasse de thé dans la cuisine du studio. Il était là en train de mixer des pistes pour un projet à venir. Après avoir écouté quelques uns de nos morceaux, il a dit "J'ai bien l'impression que je vais entendre parler de votre groupe dans le futur". Ça a eu de quoi booster grandement notre moral.
Était-ce votre choix d'avoir Tom Allom comme producteur ?
Andrew de United Artists m'a présenté à Tom et m'a dit que Tom était intéressé par le projet. Après une rencontre avec Tom, je me suis senti très à l'aise avec ses idées et j'ai su qu'il était le producteur idéal pour le projet. Tous les membres du groupe ont été d'accord.
Comment c'était de travailler avec lui ?
Ça a été un plaisir. Tom était très patient et un vrai professionnel. Il a une grande oreille. On avait aussi un super ingénieur pour enregistrer : Gary Edwards.
Comment furent les sessions ?
On allait tous chaque jour avec beaucoup d'envie aux sessions d'enregistrement et chacun de nous était enthousiasmé par le projet. On commençait vers vingt et une heures et on enregistrait jusqu'au lever du soleil à moins que les effets de l'alcool et des fêtes ne nous mettent KO avant. Le niveau d'énergie dans le studio était incroyable. J'aimerais compter le nombre de morceaux que le groupe et moi avons enregistré live. Les solos de guitare et le chant étaient en général enregistrés en une prise. On se conduisait en studio de la même façon que lors de nos concerts.
Pourquoi enregistrer la nuit et pas le jour ? Vous viviez seulement la nuit ?
Le pic d'énergie pour moi et le groupe, c'était pendant les heures nocturnes. De toute manière, si on n'enregistrait pas, on jouait un concert ou on était dans un club.
Vous avez composé huit des neuf morceaux. Les avez-vous écrits pour le disque ou les chantiez vous depuis longtemps ?
On a répété chaque jour pendant environ huit semaines avant d'entrer en studio. On avait aussi joué le répertoire lors de concerts dans les clubs où on passait. On a écrit et préparé les morceaux tous les jours en faisant des changements ici et là. C'est pourquoi nous avons eu l'opportunité d'enregistrer les morceaux avec le même feeling qu'en live quand nous avons mis en boite tout ça.
Dry Run
"Good Friend" est de Jim Messina. Pourquoi avoir choisi de faire cette reprise ?
C'était une de mes chansons favorites de Jim Messina, de Loggins and Messina et on l'avait joué à l'époque où j'étais avec Flatrock.
Avez-vous enregistré d'autres choses qui n'ont pas été mises sur l'album ?
Non.
La partie centrale de l'intérieur de la pochette contient six photos de vous avec le guitariste 'Big' John Thomas. Étais-ce parce qu'il était le guitariste soliste ?
John et moi, on travaillait bien ensemble sur scène et en dehors. Les photos ont été prises lors d'un concert à l'Hammersmith Theater de Londres. Le management a utilisé les photos et le photographe, Trevor Rogers, a pris celles qu'il préférait pour faire l'intérieur de la pochette. Dick Ward, un ami personnel à moi et membre du groupe a pris les photos qui figurent sur la pochette.
Trevor Rogers était membre de votre groupe ? C'était un musicien ?
Trevor est devenu un ami du groupe mais il était un photographe professionnel avant qu'on ne le connaisse.
Vous dites qu'il a photographié l'extérieur de la pochette mais ça semble dessiné, non ?
Je ne faisais pas trop attention aux photos. J'étais plus concerné par la musique et donc c'est le management qu
i a pris la décision pour la pochette. J'ai beaucoup apprécié leur décision. Est-ce que Phillip Swann jouait juste la guitare rythmique ?
Non, Phil alternait avec John les guitares rythmiques et lead. Philip a aussi joué de la guitare plus tard sur "Coming Home".
Quelles étaient les influences musicales de John et Phil ?
Le blues et la musique américaine.
Quelles étaient leurs guitaristes idoles ?
Eric Clapton, Jimi Hendrix, Jeff Beck, Toy Caldwell, Joe Walsh, Duane Allman, BB King, Dickie Betts, Billy Gibbons pour n'en nommer que quelques uns.
Comment ont été les ventes ?
Il n'y a pas de quoi s'en vanter mais ça a fait augmenter le nombre de nos fans mieux que nous ne l'avions espéré.
Est-ce que le disque était destiné plutôt à une distribution européenne ou américaine ?
On avait juste un contrat pour une distribution en Angleterre, en Europe et au Japon.
Have Band Will Travel
Vous avez gravé en décembre 1976 un EP live devant un public invité. Pourquoi ce choix de ne proposer que quatre morceaux ?
On était en train de répéter dans le studio des Who dans le sud de Londres pour le prochain album quand on a décidé d'inviter quelques amis. La date, c'était le 12 décembre 1976. À quatre heures, deux cent cinquante personnes se sont pointées. Et on a décidé d'enregistrer quelques morceaux avec une ambiance live. "Drinkin' Man" a été écrit et enregistré sur scène, c'était la première fois qu'on le jouait. Le groupe avait une telle alchimie qu'on savait que le feeling était là et ça a été enregistré à la première prise. Ça a été le dernier maxi 45 tours à avoir été enregistré en Angleterre. Après la soirée, on a été invité par Keith Moon qui a voulu continuer la session d'enregistrement par une fête chez lui. Je me souviens de Keith disant après deux jours de fête : "Vous, les gars, vous êtes de sacré buveurs !". Voilà comment c'était à l'époque.
Pourquoi un EP et pas un LP live entier?
À l'origine, on était en répétition quand on a décidé d'inviter quelques amis à venir en studio. On a jammé environ deux heures juste pour le fun. Les enregistrements sont tombés du ciel ! Et ça a été notre troisième enregistrement pour United Artists.
Je pensais que le EP était sorti entre les 2 LP. En fait, il a été réalisé après "Talkin' Turkey" ?
Les deux sont sortis à peu près en même temps mais "Have Band Will Travel" est sorti après "Talkin' Turkey".
Est-ce que ce disque (le EP) était inclus dans le contrat de trois disques avec United Artists ?
Oui.
Est-ce que vous jammiez parfois avec les Who ?
Je me souviens entrant au Marque Club de Londres. J'entends quelqu'un jouer de la batterie pendant notre balance mais Terry Slade, notre batteur, est avec moi. On va en coulisses et on voit Keith Moon faisant un raffut d'enfer sur la batterie. Il a souri, nous a regardé et nous a dit que la batterie était réglée.
Reprendre "Statesboro' Blues", c'était pour rendre hommage à l'Allman Brothers Band ?
C'était un de mes morceaux favoris et on le jouait en concert. On le voyait comme un hommage qui se devait au rock sudiste et au compositeur Blind Willie McTell. La superbe interprétation de Greg Allman et de l'Allman Brothers Band a fait découvrir ce morceau à un nombre incalculable de fans de blues, d'ailleurs comme beaucoup de ce qu'ils ont enregistré.
"Talkin' Turkey" a été enregistré en mai 1977. Trois disques en neuf mois ! Ce n'est pas habituel. Pourquoi ?
Ça roulait pour nous à ce moment là et la musique coulait toute seule. On était tout le temps en tournée à jouer et à écrire de nouvelles choses. On se retrouvait ensemble dans le bus à chercher de nouvelles idées musicales et à répéter pendant les balances. Ça devenait un projet permanent.
Seulement neuf mois, le même groupe, le même producteur, le même studio mais pourtant le style est assez différent, moins lourd et plus remuant. Pouvez-vous nous parler de ça ?
Le groupe évoluait à travers des changements musicaux et on avait l'occasion d'accueillir d'autres artistes comme des musiciens du London Symphony. D'où cette nouvelle direction.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet ? Est-ce au sujet des cuivres et cordes crédités sur le disque ou avez-vous joué des concerts avec le London Symphony Orchestra ?
En ayant accès à l'Orchestre Symphonique avec l'aide d'United Artists et de Tom Allom, ça m'a donné une nouvelle direction dans laquelle je n'étais jamais allé avant. Non, on n'a jamais joué en concert avec l'Orchestre Symphonique mais mon clavier, Steve Wrenn, faisait du bon boulot en copiant le son pendant les concerts.
Talkin' Turkey
Vous avez écrit là tous les morceaux. Pouvez-vous nous parler de votre manière de composer ?
Les idées de chansons me viennent des situations de la vie de tous les jours. J'ai toujours composé comme ça. J'ai eu la chance dans ma carrière musicale d'avoir été entouré de musiciens extrêmement talentueux capables de sentir et de jouer ce que je tentais d'exprimer.
Est-ce que certaines de vos chansons ont été reprises par d'autres artistes ?
Non, pas à cette époque à ma connaissance mais, maintenant, il y a des groupes comme le groupe Bronkx-UK au Pays de Galles qui jouent et enregistrent live quelques uns de mes morceaux.
Comme sur le premier disque, les morceaux sont crédités George Hatcher/GHB. Quelle était le rôle des musiciens dans la création des chansons ?
C'était un effort collectif où chacun des membres du groupe avait l'opportunité de contribuer à la musique avec ses idées.
Comment est venue l'idée de mettre du violon sur "Louisiana Sheriff" ?
Tom Allom et moi-même avions été invités à aller voir un groupe du nom de Clover. Là, nous avons rencontré Huey Lewis et John McFee qui jouaient dans un petit club de Londres. On a discuté et on les a invités à nous rejoindre en studio pour l'enregistrement du disque. John a joué du violon sur "Louisiana Sheriff" et de la guitare steel sur deux autres titres de "Talkin' Turkey". John est un musicien très talentueux et c'est apparu très clairement quand, plus tard, il s'est joint aux Doobie Brothers, qu'il a enregistré et a tourné avec eux.
Comment est-il arrivé que Huey Lewis joue de l'harmonica sur le disque et pourquoi est-il crédité sous le nom de Huey Harp ?
Et bien, c'était l'époque d'avant Huey Lewis and the News. Huey a joué de l'harmo sur "Talkin' Turkey". Quel super travail il a fait ! Je me souviens encore être en train de chanter le morceau en me tenant au milieu du studio avec Huey et seize cuivres du London Symphony m'entourant et cassant la baraque! C'était une sacrée expérience. Huey the Harp, c'était un surnom que lui avait donné le groupe et qui le faisait membre du George Hatcher Band. Il l'aimait.
Parlons des concerts. Quelle était la vie du George Hatcher Band vu sous cet aspect ?
Nos performances live d'alors étaient honnêtes et sincères parce que nous tirions notre énergie de nos fans. Ils faisaient qu'on voulait rocker pour eux et cette énergie existe encore à ce jour. C'était et ça continue à être un super feeling quand quelqu'un vient à moi et affirme qu'une chanson signifie vraiment quelque chose pour lui. Nous avons eu le plaisir de travailler et tourner avec beaucoup de grands groupes : AC/DC, Ted Nugent, Areosmith, Little River Band, The Kinks, Molly Hatchet, REO Speedwagon, 38 Special, Motörhead et mes amis personnels de Dr Feelgood. Tout ça parmi beaucoup d'autres.
À part "Statesboro Blues", jouiez-vous d'autres reprises ?
Pas d'autres reprises à l'époque.
Où jouiez-vous ? Seulement en Angleterre ? En Europe ? Aux États-Unis ?
Le George Hatcher Band tournait en Angleterre, en Europe et aux Etats-Unis. Des clubs aux stades en plein air
Avez-vous joué en France? Combien de fois et où ?
Oui, on a joué au Pavillon à Paris avec nos bons copains de Dr Feelgood. On a joué dans pas mal de clubs en France mais à cause de ces merveilleux rafraichissements de toutes sortes, j'ai peur que tous les noms de ces lieux ne m'échappent !
Quels ont été les plus grands concerts que vous ayez joués ?
Dans des salles : L'Hammersmith à Londres, The Round House à Londres avec Jeff Beck, le Corn Exchange à Cambridge, l'Apollo Theater en Ecosse. Le festival de Reading en Angleterre. 180 000 personnes avec Aerosmith. Beaucoup de stades en Europe et aux Etats-Unis avec Ted Nugent, Molly Hatchet, Pat Travers, Leon Russell et ZZ Top. On a joué devant plus de 80 000 personnes avec 38 Special à Charlotte, en Caroline du Nord, Lors du Speed Street 2002. Ça été très émouvant : on jouait chez nous devant nos amis et la famille.
Rich Girl
Après "Talkin' Turkey", vous avez enregistré un an plus tard sur un label allemand (Shark records), en Allemagne, avec un groupe totalement différent. Que s'est-il passé ? Pourquoi avoir changé de label, de pays, de groupe ?
J'ai eu cette offre de ce label allemand que je ne pouvais refuser.
Ne pouviez-vous pas enregistrer avec les musiciens qui étaient avec vous en Angleterre ? Est-ce que le George Hatcher Band anglais avait splitté ?
On été parti dans des directions différentes dans nos vies personnelles et professionnelles. Les femmes, les enfants, les chiens et les chats... tout changeait.
Qui étaient les nouveaux musiciens ?
Marc Poole, batteur avec Crazy Horse ; Geraint Watkins, un clavier qui a joué avec Elvis Costello ; Pete Gosling ainsi que des amis musiciens qui voulaient enregistrer un album avec moi et qui voulaient visiter l'Allemagne.
Est-ce que les musiciens étaient avec vous juste pour enregistrer ou aussi pour tourner ?
On a enregistré et tourné ensemble tant que j'ai été en Angleterre.
Le disque est fait sous le nom de George Hatcher et non du George Hatcher Band. Était-ce une décision causée par le changement de label et de problèmes pour l'utilisation de l'appellation George Hatcher Band ou est-ce que ça signifiait autre chose ?
C'était une nouvelle appellation avec une nouvelle direction et l'opportunité d'explorer des styles musicaux différents et de travailler ensemble avec de nouveaux partenaires.
Vous avez produit le disque. Quelle était la différence de produire soi même ?
C'était un challenge de prendre en charge de nouvelles responsabilités mais ça m'a fait respecter d'avantage le boulot que d'autres font en produisant et en assemblant un album.
Il y a trois reprises cette fois. Pourquoi plus que sur les LPs précédents ?
C'étaient des morceaux que je voulais enregistrer. J'ai toujours apprécié le travail de Bobby Womack d'où "It's All Over Now". J'ai discuté avec Troy Sills sur le fait d'enregistrer "Black Rose" et il était pour.
Certains morceaux rockent autant que sur "Talkin' Turkey" mais il y a aussi des morceaux moins rock et aussi des ballades fantastiques ("Rich Girl", "The Price I Pay"). Pourquoi ?
Les paroles me sont venues une nuit. Je les ai chantées à mes camarades et le jour suivant, on a ajouté la musique. J'ai invité quelques amis à écouter et ils ont dit "il faut que vous enregistriez ces morceaux et que vous le mettiez sur l'album". Le reste, c'est de l'histoire. Les gens aiment parfois que ça change.
Que s'est-il passé après l'enregistrement de "Rich Girl" ?
Je suis retourné en Angleterre pour tourner et promouvoir le nouvel album. À l'époque, je faisais des allers retours aux Etats-Unis en essayant de mettre au clair ce que je voulais faire : rester en Angleterre ou revenir dans les Carolines.
Coming Home
Le dernier album qui semble connu en Europe est "Coming Home", réalisé en 1982. Quand et où a-t-il été réalisé ?
En retournant aux États-Unis pour rendre visite à Maman et Papa et pour aller voir quelques vieux amis, je regardais par la fenêtre de l'avion et les paroles de "Coming Home" me sont venues. Je les ai notées sur une serviette de l'avion. C'est ainsi que beaucoup de chansons ont pris naissance tout au long de mon histoire.
Pouvez-vous nous parler des musiciens ?
Une nuit, je suis allé dans un club en Caroline du Nord afin d'écouter uns chanteuse du nom de Patty Loveless et j'ai fini par lui piquer son groupe. J'avais un oeil sur le groupe, je savais que le guitariste et le bassiste étaient juste ce qu'il me fallait. Je les ai rencontrés après le concert et je leurs ai dit : "Vous ne devez pas me connaître mais vous allez venir en Allemagne et enregistrer un album avec moi". Ils ont répondu "Quoi ?". J'ai appelé le guitariste Curt Stines et je lui ai demandé s'il connaissait un batteur. Danny Howe est alors rentré sur la photo. Tad Hough nous a rejoints aux claviers et Mike Parnell a joué de la basse. On a répété huit semaines, on a embarqué dans un avion et nous sommes revenus en Allemagne pour enregistrer "Coming Home".
Dans quel studio a été enregistré le disque ?
L'album "Coming Home" a été enregistré en Allemagne dans le même studio que "Rich Girl" sauf que cette fois c'était avec mon groupe américain.
Pourquoi n'avez-vous pas enregistré aux États-Unis cet album fait avec des musiciens américains ?
J'étais toujours sous contrat pour enregistrer un autre album avec Shark Records. J'ai donc emmené mes gars en Allemagne pour remplir mon contrat d'enregistrement qui s'est transformé en une grande expérience pour tous ceux qui y furent impliqués. Il faut aussi mentionner la magnifique hospitalité allemande que nous avons reçue de la part de tout le monde.
Ma copie de "Coming Home" est sur Good records; Est-il aussi sorti chez Shark?
Mon management aux Etats-Unis avait négocié un contrat séparé quand je suis retourné aux Etats-Unis On a racheté à Shark les droits de "Coming Home". Ça a été un arrangement amical avec mes partenaires Allemands.
Phillip Swann des années United Artists figure sur trois morceaux. Est-ce le seul type avec qui vous ayez gardé contact ?
Phillip est un ami qui m'est cher depuis trente cinq ans et on reste en contact. Il en va de même de mon ami et frère John Thomas de Budgie.
Hindsight
Je vous remercie George et votre manager David de m'avoir envoyé "Hindsight", un disque que je cherchais depuis des années et dont bien des gens ignorent l'existence en Europe. Quand et où a-t-il été enregistré ?
"Hindsight" a été enregistré à Charlotte, en Caroline du Nord, par le groupe qui avait enregistré "Coming Home" en Allemagne. Il a été enregistré en 1985 aux studios de la légende musicale qu'est Arthur Smith et qui a écrit "Dueling Banjos", rendu fameux par le film "Délivrance".
Viviez-vous toujours en Europe ?
Non.
Quand êtes-vous retourné vivre aux Etats-Unis ?
1980.
Quelques-uns des musiciens étaient sur votre disque précédent mais il y a quelques nouveaux membres avec, pour la première fois, un saxophoniste, Joey Dunlevy. Pourquoi avoir ajouté un sax ?
Mais pourquoi donc n'ai-je pas utilisé des cuivres dans le passé !
Qui est qui, s'il vous plait, sur la photo à l'arrière de la pochette ?
Danny Howe à la batterie, Curt Stines à la guitare (les deux ont aussi participé à l'enregistrement de "Coming Home"), Joe Nims à la basse, Ace Philbeck à la guitare, Ricky Kirby aux claviers et Joey Dunlevy au sax.
Pouvez-vous nous présenter ce disque ?
En ce moment, il est seulement disponible en LP.
Quelle a été votre histoire après "Hindsight"?
Il était temps de faire un break et d'aller faire du camping dans les montagnes de Caroline, de profiter de mes amis et de la vie.
Avez-vous joué des concerts avec le groupe ?
J'ai tourné jusqu'en 2005.
Indsight (photo arrière)
Vraiment ? Et de 1985 à 2005, vous n'avez rien enregistré ? Vous tourniez seulement ? Pas d'autres événements dans votre vie musicale ?
On tournait car quelques personnes avaient entendu ici aux États-Unis nos disques européens. Ma musique était donc neuve et bien reçue. Maintenant avec MySpace, on reçoit de partout des demandes pour notre musique. C'est pourquoi on va sortir de nouveau tout ce qu'on a enregistré. Maintenant que j'ai terminé l'école, je travaille à de nouveaux morceaux et à d'autres projets.
Vous n'avez plus fait de musique jusqu'à aujourd'hui ?
Je n'ai plus joué depuis 2005. Maintenant, j'ai terminé mes études et les plans pour le rock and roll redeviennent d'actualité.
Considérez-vous que vous jouiez du rock sudiste ?
Mes racines sont en Caroline du Nord, dans le Sud des Etats-Unis mais ma musique venait du coeur et de l'âme de chacun des musiciens. J'ai toujours travaillé avec qui que soit, quel que soit sa provenance, que ce soit en Europe, au Royaume-Uni ou dans les Carolines.
Votre manager m'a envoyé aussi une version CD de "Coming Home". Est-ce disponible quelque part ?
Ce sera bientôt disponible sur www.GeorgeHatcherband.com [NDLR : le site n'est actuellement pas en ligne]
Est-ce le seul album en CD ?
Je vais réaliser un coffret du George Hatcher Band dans un futur proche, disponible sur notre site web.
Est-ce que le coffret contiendra tous les LPs et le EP ?
On envisage de sortir dans le futur tout ce qui a été enregistré.
Et des morceaux inédits ?
On discute de futurs projets studio.
Je pensais à des inédits enregistrés dans les années soixante-dix et quatre-vingt. Est-ce que le coffret inclut des inédits de la période européenne ?
Non, on a prévu de publier simplement ce qui est sorti. Et rien de neuf n'a encore été enregistré
George Hatcher
Serait-il possible de voir sortir un jour en DVD un concert des années soixante-dix ou quatre-vingt ?
Je suis actuellement en train de travailler à une vidéo de certains de mes concerts. On a enregistré beaucoup de concerts pendant qu'on tournait aux Etats-Unis et on a aussi quelques vidéos pour la télé.
Quels sont vos meilleurs souvenirs de cette époque, vos morceaux et vos albums favoris ?
Les amis, les fans et les musiciens que j'ai eu le plaisir de rencontrer à traves les années ont fait de moi un individu fortuné. Je suis vraiment un Homme Chanceux. Pour la musique, ce sont Otis Redding, Joe Tex, les Beatles, les Pink Floyd, BB King, ELO, Stevie Ray Vaughan, ZZ Top et même Foo Fighters et bien sûr le George Hatcher Band.
Quels sont vos albums et chansons favorites du George Hatcher Band ?
Je ne peux choisir un morceau favori parce que je les aime toutes mais "Magic Thing" se détache quand même. On peut maintenant l'écouter sur www.myspace.com/georgehatcherband.
Votre manager, David, me disait que vous êtes "maintenant prêt à un possible retour sur scène". Allez-vous réellement remonter sur scène et peut-être enregistrer ?
On étudie ça. Je sens très bien les choses pour le futur. J'ai toujours la santé. J'ai commencé ma carrière universitaire à cinquante ans et j'ai maintenant une maîtrise en psychologie. Je pense donc qu'il est temps de se remettre en route. Je vous révèle que j'étais en train de penser à des enregistrements et à repartir sur la route. En ce moment, j'ai des appels de musiciens, jeunes et vieux.
Quels sont vos albums favoris de rock sudiste ?
En ce qui me concerne, il y a tellement de bons disques que c'est difficile de choisir.
Merci George.
Merci pour votre intérêt dans le George Hatcher Band. Ça a été un plaisir. Restez en contact.
George.
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