Lou Kaplan
Mad Jack - Savoy Brown - Kaplan/Shaw - Last Train Out - Lonesome Crow
Interview par Luc Brunot avec la complicité de Jacques Dersigny.
Traduction par Dominique Turgot et Luc Brunot.
Crédits photos : DR (Photographes inconnus en cas d'absence de mention.
Photographies fournies par Lou Kaplan).
Publié dans Bands Of Dixie n°107 (novembre décembre 2015)
« J'ai passé toute ma carrière à résister aux modes, préférant privilégier la musique sincère. Tant pis pour le business. Je préfère être un outlaw qu'un traître ! ». C'est à peu près ce que nous a dit Lou Kaplan, le chanteur de Lonesome Crow. Nous avons discuté avec cet outlaw dont un des premiers mentors fut Ronnie James Dio, cet outlaw qui fit partie de Savoy Brown, cet outlaw qui fut le leader de Mad Jack.
Bonjour Lou,
Vous êtes à Syracuse, dans l'État de New York. En êtes-vous originaire ?
Ma ville natale, c'est Cortland [NDLR : à 50 km de Syracuse]. C'est de là où sont aussi issus Ronnie James Dio et son groupe Elf. Mes amis et moi avons grandi avec ces gars-là comme idoles et quelques années plus tard, ils sont devenus nos amis et mentors.
Mad Jack a été créé en 1983. Comment le groupe est-il né ?
Je vivais à Los Angeles en 1982 / 1983. C'était l'époque où le « hair metal » commençait à se développer mais ce n'était pas mon truc. J'envisageais un groupe plutôt orienté roots dans le genre de Lynyrd Skynyrd, mais pour y arriver il a fallu que je revienne.
Était-ce votre premier groupe ?
je dirais que c'était le premier groupe qu'il importe de mentionner. Avant, quand j'étais au lycée, c'étaient des « garage bands ». C'est eux qui m'ont formé.
Quelles étaient les principales influences du groupe ?
Skynyrd, les Allman Brothers, ZZ Top, les Outlaws. Vraiment tous les groupes de rock sudiste mais on aimait beaucoup aussi Willie Nelson, Neil Young, les Eagles et une foule d'autres artistes de country rock.
Elf aussi ?
Absolument ! Réécoutez les trois albums d'Elf et vous verrez que c'était - par son approche - presque un groupe de rock sudiste [NDLR : le premier du groupe fut d'ailleurs enregistré au fameux Studio One de Rodney Mills]. D'un point de vue personnel, j'ai été profondément influencé par Craig Gruber, le bassiste et Gary Driscoll, le batteur. Ils furent pour moi de merveilleux amis et mentors.
« Straight Up » sortit l'année suivante (1984). Quels souvenirs gardez-vous des sessions d'enregistrement ?
« Straight Up » a été produit par Dave Porter, qui jouait sinon dans un groupe appelé 805. L'ingénieur, c'était Bill Scranton. Pour ce qui est de notre groupe, nous étions très jeunes et on faisait la fête comme s'il n'y aurait pas pour nous de lendemain. Nous buvions du Jack Daniel comme si c'était de l'eau. De ce fait, « Straight Up » est un album de rock 'n'roll fortement éméché, festif et où on s'est lâché. Il reste, encore de nos jours, très apprécié de beaucoup de gens.
Vous ne l'aimez pas trop ce disque ?
Oh que si ! C'est un grand témoignage de là où nous en étions à l'époque... faces contre terre dans le caniveau ! J'ajouterais que certains de mes groupes préférés (Neil Young and Crazy Horse, les Rolling Stones, Creedence Clearwater Revival, etc.) étaient plus préoccupés par l'atmosphère générale dégagée que par le côté compétence technique.
Pourriez-vous présenter les joueurs de ce line-up de Mad Jack ?
Nick Nicholas chantait et jouait des claviers, Paul Mendillo jouait de la batterie, Dan Austin était à la guitare lead, Mark Young à la basse et moi, je chantais et jouais aussi de la guitare lead.
Vous disiez que vous avez eu à revenir de Los Angeles pour mettre en place Mad Jack. Est-ce à dire que tous ces gars-là étaient de la région de Syracuse / Cortland ?
Oui, c'étaient des ouvriers dans une petite ville par opposition aux types du show biz que je rencontrais à L.A. Je voulais que Mad Jack soit l'antithèse de ce truc de glam metal.
Pourquoi Nick Nicholas, Dan Austin et Mark Young ont-ils quitté le groupe ? Certains de ces gars ont-ils continué ensuite à être actif dans le domaine du rock ?
Ce que je peux vous dire, c'est que lorsque vous voyagez beaucoup et travaillez dur comme nous l'avons fait, vous vous cramez naturellement. Je pense que si nous avions obtenu un important contrat discographique et que si l'argent avait été là, la formation initiale aurait pu perdurer. Je suis heureux de pouvoir vous dire que nous sommes restés amis malgré les années. Malheureusement, Nick nous a quitté il y a quelques temps. Dan gère une entreprise prospère d'outillage-ajustage et a enregistré un grand CD avec Rick Schell de Pure Prairie League. Mark est devenu avocat et joue dans des groupes de bar dans la région de Philadelphie.
« Down The Road » en 1986 contenait cinq titres. Pourquoi enregistrer un EP et non pas un album entier ?
Une question de sous. Tous les enregistrements de Jack Mad ont été autofinancés parce qu'on n'a jamais eu le son et le look que les maisons de disques cherchaient dans les années quatre-vingt.
Vous avez tourné sur la côte Est, ouvrant pour Blackfoot, le Marshall Tucker Band, les Outlaws, Molly Hatchet, etc., Pourriez-vous nous en parler ?
Eh bien, ce fut un honneur de partager la scène avec nos héros question musique. Et en plus c'étaient des gens formidables. Ils étaient très amicaux et puis ils apportaient beaucoup de soutien à un groupe en devenir comme le nôtre !
En 1989, vous avez été embauchés par Savoy Brown ainsi que le batteur Pete Mendillo et le claviériste Rick Jewett. Rick était-il également membre de Mad Jack à cette époque-là ?
Oui, on jouait avec Rick depuis 1987.
Comment Kim Simmonds vous a-t-il embauché ?
J'ai obtenu une audition par mon ami Andrew « Duck » MacDonald, qui était membre de Blue Cheer et qui avait joué dans le groupe de Kim Simmonds quelques années plus tôt.
Outre « Live And Kickin' », avez-vous enregistré un autre album avec Savoy Brown ?
Non, je suis parti parce que j'étais frustré. J'étais un auteur-compositeur dans un groupe où mes chansons n'étaient pas nécessaires. Ceci n'est en aucun cas une critique de Kim. Il avait autant besoin de mon aide qu'un cerf a besoin des conseils d'un chapelier !
Avec Savoy Brown, vous étiez à la basse alors que vous étiez crédités comme guitariste pour les disques de Mad Jack. Pourquoi ce changement ?
À l'origine, j'étais bassiste. J'ai dû jouer de la guitare pour mettre Mad Jack sur pied. C'était un groupe roots à une époque où tout guitariste essayait de jouer dans le style « tapping » d'Eddie Van Halen.
Mendillo est resté avec le groupe jusqu'à 1991 et Jewett jusqu'en 1992 mais vous, vous êtes-vous parti dès 1990. Pourquoi ne pas être resté plus longtemps avec Savoy Brown et quels souvenirs gardez-vous de cette époque avec ce groupe ?
J'ai aimé jouer tous ces classiques de Savoy Brown et j'ai particulièrement aimé être ensemble dans un groupe avec Dave Walker. C'est probablement la personne la plus drôle et le plus talentueuse que je connaisse. Nous avons beaucoup voyagé et on a joué avec d'innombrables légendes du Classic rock et du blues. Je suis reconnaissant d'avoir vécu cette expérience. Je suis juste parti afin de pouvoir être libre de participer davantage sur le plan créatif.
Dave Walker : quel chanteur ! Kim Simmonds et Savoy Brown viennent de sortir « The Devil To Pay » et je vois que le disque a été enregistré à Syracuse. Êtes-vous toujours en contact avec lui ?
Je n'ai eu après que des contacts limités avec Kim mais je cause avec Dave assez régulièrement.
Mad Jack s'est reformé en 1992 et un nouveau CD a vu le jour en 1994, « On The Run ». Le groupe était alors formé par vous, Rick Jewett, le batteur Frank Neubert et le guitariste Mike « Smokey » Brown. Quelques mots sur ce CD ?
« On the Run » est probablement mon album de Mad Jack favori. Superbe atmosphère. C'était à l'origine une démo mais un fan nous a donné de l'argent pour presser le CD alors on l'a fait. Je dois aussi dire que les années passées à travailler avec Kim Simmonds m'avaient permis à l'époque de considérablement améliorer la qualité de mes compositions.
Le dernier album de Mad Jack date de 2005 et il est homonyme. À la batterie, on trouve un autre ancien de Savoy Brown en la présence d'Al Macomber tandis que vous, Jewett et également Brown étiez toujours présents. Pourriez-vous présenter Mike « Smokey » Brown ?
Nous avions rencontré Mike en 1984. Il avait l'habitude de venir aux concerts de Mad Jack et de me dire : « Tu as besoin de moi dans ton groupe. » Je pensais qu'il était sacrément gonflé jusqu'à ce que je l'entende jouer et réalise qu'il avait raison ! Un mec gentil et un musicien de première.
2005 est aussi l'année de la séparation définitive du groupe si je ne me trompe pas. Qu'est-il arrivé ? Et pourriez-vous nous raconter l'histoire de ces années 1992-2005 ?
Pour être honnête, ce fut une période difficile. Certains des membres du groupe s'étaient départis de leurs mauvais penchants ou les avaient modérés tandis que d'autres étaient encore totalement dans l'autodestruction. Ça a été boiteux comme ça pendant des années avant qu'on ne prenne la décision de mettre un point final à cette histoire.
Mad Jack pourrait-il faire un retour dans le futur ?
Il ne faut jamais dire jamais ! S'il y a une conjonction favorable des astres et si tout le monde est sur la même longueur d'onde d'un point de vue musical, tout est possible !
Après, pour vous, ce fut un groupe nommé Kaplan-Shaw avec le guitariste Mike Shaw. J'ai lu qu'il a eu l'occasion de jouer avec - entre autres artistes - les Outlaws, l'Atlanta Rhythm Section, le Marshall Tucker Band et Grinderswitch. Pourriez-vous nous parler de lui et de ces années où vous avez joué avec Kaplan-Shaw ?
Mike Shaw est un vieil ami et c'est un musicien brillant. On a monté Kaplan-Shaw avec Al Macomber à la batterie. C'était un groupe de blues acoustique qui a été plus ou moins inspiré par le disque d'Eric Clapton, « Unplugged ». Nous avons fait deux CD, « No Stranger To The Blues » et « Mojo Cafe ».
Un autre de vos projets fut Last Train Out avec un premier album en 1992. C'était un trio avec, de nouveau, Al McComber. Le groupe est-il toujours actif ?
Last Train Out, c'était moi était à la basse et au chant, Bob Bachta à la guitare et Al Macomber à la batterie. On pensait que le groupe était super mais même si on a sorti un CD de qualité, on a eu du mal à trouver un marché. Ça a duré environ trois ans avant qu'on décide d'un commun accord de mettre le groupe entre parenthèses.
tous les albums de Mad Jack, ceux de Kaplan-Shaw et de Last Train Out sont-ils disponibles ? Et comment les trouver ?
« The Best Of Mad Jack » (1985-2005) et « Last Train Out » sont disponibles chez CD Baby, iTunes, Amazon, etc. J'envisage de proposer de même les morceaux des deux CD de Kaplan-Shaw.
Votre nouveau groupe, c'est Lonesome Crow. J'écris nouveau, mais je lis « Lonesome Crown depuis 2008 ». Comment le groupe est-il né et qu'avez-vous fait de 2008 à 2015 ?
C'est Rick Jewett qui a fondé Lonesome Crow. Ils avaient un excellent chanteur du nom de Keith Ford. Il a décidé de quitter le groupe juste au moment où Last Train Out a tiré sa révérence. Rick m'a demandé de venir chanter, composer et faire la rythmique... et voilà.
Rick ne voulait pas être le chanteur principal ? J'aime beaucoup sa voix sur les deux plages où il chante.
Il faudrait demander à Rick ! Je pense qu'il voulait avoir plusieurs vocalistes qui pourraient aussi chanter les harmonies.
Pour ce projet, vous êtes passé à la guitare rythmique (et comme avec Mad Jack, vous êtes le principal chanteur). Pourquoi ?
Lonesome Crow avait déjà un super bassiste en la personne de George Lamb.
Rick Jewett excelle au piano sur le CD. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur votre partenaire de longue date ?
Rick est incroyable. Il brûle tout simplement les ivoires chaque soir. En plus, c'est un sacré motard ; il conduit une Harley. Nous avons tellement vécu de choses ensemble depuis près de trente ans que nous sommes plus comme des frères que comme des collègues de groupe.
Qui sont George Lamb (basse), Barry Westfall (batterie) et Slaus Brown-Paul ?
George a la réputation d'avoir joué avec les Mac Brothers, qui était un groupe régional d'outlaw country / rock sudiste. Barry jouait avant avec J.P. Shaggy, et Slaus a joué avec Fully Loaded. Trois autres sacrés manieurs de Harley !
Tous ces groupes et artistes ont-ils enregistré ?
Les Mac Brothers ont sorti quelques disques mais je ne pense pas qu'ils soient encore disponibles commercialement. J.P. Shaggy a un excellent nouveau CD sous son vrai nom, Jason Krueger. Je ne pense pas que Fully Loaded ait encore enregistré un album mais ils pourraient bien le faire à l'avenir.
Ce groupe est d'avantage country rock que vos projets passés. Vos goûts ont-ils évolués ?
Comme je le disais, Lonesome Crow, existait avant que je ne rejoigne le groupe et son style était déjà plus ou moins défini. Mes penchants country ont tendance à être plus du style outlaw country : Willie, Waylon, Haggard, etc. Je suis aussi très influencé par le country rock des seventies : les Eagles, Poco, Jackson Brown, Neil Young, etc. Mais, bien sûr, les racines rock sudiste sont toujours présentes !
Le parfum de « Take My Drunk Ass Home » me rappelle « The Ballad Of Curtis Loew ». Aviez-vous cette chanson à l'esprit quand vous avez écrit le vôtre ?
En fait, Rick a écrit la musique alors que j'ai contribué aux paroles. S'il y a une similitude avec « Curtis Loew », je ne pense pas que cela était intentionnel. C'est probablement juste un bon exemple de nos influences qui remontent à la surface !
Pourquoi avoir inclut deux chansons que vous aviez précédemment enregistrées avec Mad Jack ?
Je ne me suis pas soucié de la version originale de ces chansons et elles cadraient avec le nouveau répertoire que nous écrivions.
Quelques mots sur les sessions ? Comment c'était ?
Nous avons enregistré au studio The Ghetto de Conan Fioramonti, à Syracuse. Je sentais que Conan comprenait l'esprit du projet et avoir avec lui quelqu'un de sympa aux manettes était un gros plus.
La qualité sonore est excellente avec un subtil équilibre entre les instruments et c'est notamment un grand plaisir d'entendre le clavier si présent et si clair dans le son.
Le crédit en revient à Conan Fioramonti en tant qu'ingénieur, à Bill Aldrich, Rick Jewett, et Slaus Brown Paul qui ont fait le mixage et à Scott Patnode, responsable de la masterisation. Du beau boulot, les gars !
Comment le disque est-il accueilli ?
Très bien. Il commence à passer à la radio régionalement et reçoit de très bonnes critiques dans la presse. Un grand merci à Dave Frisina sur 105,9 the Rebel de Syracuse, NY, Greg Jackson de NYS Music, Kathy Patterson de Kat Pat Radio et Luc Brunot de Bands of Dixie !
Vendez-vous principalement dans la région de Syracuse ou avez-vous aussi pas mal d'acheteurs à travers tous les Etats-Unis et dans le monde entier ?
On en vend aux concerts et sur CD Baby. Les téléchargements numériques sont également disponibles sur Amazon, iTunes, etc.
Quels sont maintenant vos projets ?
Mes projets d'avenir sont de continuer à écrire des chansons et à améliorer mes compétences.
Les saveurs country rock de Lonesome Crow, étaient également présents sur un autre album en provenance de Syracuse, « On The Rise ». Il fut publié en 1982 par le groupe Kentucky Moon. Connaissiez-vous les membres de ce groupe ?
Je me souviens du groupe mais, non, je ne les ai pas connus personnellement.
Jouez/jouiez-vous parfois avec des groupes comme l'Ozone Rangers Band de Buffalo [NDLR : à 240 km de Syracuse] qui a fait « Long Way To Rock And Roll » (1983) et est principalement maintenant un cover Band de ZZ Top ? Ou, d'Utica [NDLR : 90 km], le Justice McBride Band ? Ou encore Fountainhead (dans le Connecticut voisin) ?
Non. Généralement, on était tête d'affiche de nos spectacles à moins que nous n'ouvrions pour des groupes comme les Outlaws, Marshall Tucker, Blackfoot ou Molly Hatchet.
Le rock, le rock sudiste, le processus d'enregistrement, les façons dont les gens écoutent la musique et beaucoup d'autres choses ont changé depuis les seventies. Quel est votre sentiment à propos de ces changements ? Êtes-vous nostalgiques du bon vieux temps ? Ou pensez-vous que c'est mieux aujourd'hui ?
Là, vous êtes en train de me poser une question complexe ! Pour moi, le meilleur du rock 'n' roll - à quelques rares exceptions - a été fait dans les années soixante et soixante-dix. Je pense que les groupes pouvaient exprimer pleinement leur personnalité, leur essence, être eux-mêmes et je pense que leur musique et leurs paroles étaient sincères sans avoir besoin d'essayer de se conformer à des règles marketing. Pour le meilleur ou pour le pire, j'ai passé toute ma carrière à résister aux modes en essayant de garder vivant le coeur et l'âme de la musique. Si ça a dû limiter mes possibilités en termes de business, tant pis. Je préfère être un outlaw qu'un traître !
Merci, Lou.
Merci, Luc !
La discographie de Lou Kaplan :
Mad Jack - Straight Up (1985)
Mad Jack - Down the Road (1986)
Savoy Brown -Live and Kickin' (1990)
Savoy Brown - the Savoy Brown Collection (1993)
Mad Jack - On the Run (1994)
Mad Jack - Mad Jack (2005)
Kaplan/Shaw - No Stranger to the Blues (2007)
Kaplan/Shaw - Mojo Cafe (2008)
Last Train Out - Last Train Out (2012)
Mad Jack - The Best of Mad Jack (2013)
Lonesome Crow - Lonesome Crow (2015).