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Donnie McCormick (1)
Eric Quincy Tate
Interview par Luc Brunot.
Publié dans Blues Again! n°14 (juillet - août - Septembre 2008) et Bands Of Dixie n°67 (mars - avril 2009)
Blues Again! n°14
S'il est un groupe dont les membres méritent l'appellation rageante de "héros oubliés", ceux du Eric Quincy Tate se posent un peu là. Au milieu des années 60 Donnie McCormick, Tommy Carlisle, David Cantonwine et Joseph Rogers révolutionnèrent discrètement le rock du Sud, jetant les fondations d'un style dans lequel s'illustreront, avec davantage de renommée, l'Allman Brothers Band, ZZ Top et Lynyrd Skynyrd. Pourquoi Eric Quincy Tate ? "Eric" pour Eric Burdon. "Quincy", port d'attache de l'USS Essex, porte-avions où le groupe s'est officieusement formé. "Tate", nom d'un camarade de pont particulièrement haut en couleurs.
Mudcat : Difficile, en Europe, de collecter des infos sur toi et sur Eric Quincy Tate, ton groupe légendaire. Ni d'ailleurs sur aucun des groupes dans lesquels tu as joué ! Bon, toi, qui es-tu ?
Donnie McCormick : Ben, je suis né en 1944 à Kingsville, Texas. Vers 1959 je jouais déjà de la batterie dans un groupe, et j'en joue maintenant depuis 45 ans ! En 1963 j'ai rencontré le guitariste Tommy Carlisle, qui rejoignait le groupe dans lequel je jouais alors, The Kings. Plus tard, Tommy et moi avons fait notre service militaire sur le même porte-avions. Coup de bol. Bon, on s'est arrangé un peu avec les numéros de série de nos immatriculations militaires pour en arriver là. Deux autres membres des Kings faisaient partie de l'équipage. On a monté un orchestre à bord et joué partout en Europe. C'est plus ou moins sur ce bateau qu'est né le projet du Eric Quincy Tate. C'était simplement logique.
Donnie McCormick
Vous jouiez partout en Europe...
On sillonnait l'Europe, et on jouait très souvent. On jouait sur le bateau mais aussi à l'extérieur. On a fait un tabac en Norvège. Notre renommée a rapidement dépassé le cadre du navire. Ils nous aimaient vraiment. Ça n'a pas pris longtemps avant que l'info se répande à travers l'Europe. Tout est si proche, là-bas. On a joué à Malte, en France, en Norvège, en Angleterre... Ce fut l'une des rares occasions pour "EQT" de déborder ses frontières. Il y avait un autre groupe à bord, celui de l'amiral. Il disposait d'un bus de tournée bien sympa. Nous quatre avions également le droit de l'utiliser. On nous débarquait, on jouait, ils nous récupéraient sur le quai.
Est-ce que vous jouiez du rock'n'roll ?
Du rock'n'roll et du rhythm'n'blues. Parfois on devait bricoler un sèche-cheveux, en faire une espèce de transformateur pour que les amplis fonctionnent !
Pourquoi "Eric Quincy Tate" ?
Ça sonnait 'British invasion', je trouvais ce nom british, on l'a gardé.
Avant l'album chez Cotillion (1969), tu as enregistré un single : 'Blowing The Clouds Away'...
Personne ne connaît ce titre ! Ça devait être vers 64... ou 66. En fait, on a enregistré pas mal des singles live, on a fait la connaissance d'un DJ, il nous a immédiatement programmés à la radio. Le disque était à peine sorti, qu'on entrait déjà dans les charts. On a également enregistré un 45-tours en 65 : LCB. Liquor Control Board. On a décroché un hit au Texas avec ça, et un hit national. Ça nous a permis de figurer à l'affiche de shows importants.
Tony Joe White est de la même ville que moi. En 69, il travaillait dans un bar, moi dans un autre. Tony a contacté Phil Walden, manager d'Otis Redding et fondateur de Capricorn Records. Tony s'est arrangé avec lui et m'a proposé le deal. On est entré en studio, on écrivait deux titres par jour, et... on avait de très bons musiciens pour cet album. La photo de la pochette, avec Tommy Carlisle, David Cantowine et Joseph Rogers, a été prise dans la maison de Tony Joe à Memphis. Tony lui-même joue sur l'album.
Eric Quincy Tate - Premier LP
Qui étaient les Dixie Flyers, présents sur le disque ?
Le groupe de Kris Kristofferson. De super musiciens de studio, eux aussi. Mike Eliot tenait le clavier, Samy Kresson la batterie, on avait le bassiste d'Elvis Presley et le guitariste, Charlie Freedman, jouait aussi avec Elvis. Et tous ceux des Memphis Horns. Nous avions rencontré David Cantowine et Joseph Rogers avant notre service militaire, dans un night-club, le Muddy Turtle. Cette fois encore, ils sont passés par hasard, pile au moment où nous décrochions ce contrat d'enregistrement. On devait prendre la route, mais mon bassiste était réticent à cause de son gosse. On a donc recruté David et Joe. Ils avaient 17 ans à l'époque, j'en avais 25. Après la tournée, nous sommes restés ensemble.
Comment définirais-tu le style musical de cet album ?
Pour moi, c'est du rhythm'n'blues. Beaucoup de personnages importants ont produit cet album, Jerry Wexler ou Tom Dowd. Dans ce sens, ça a été encore plus balèze que je ne pouvais l'imaginer. Une info circule sur Internet, selon laquelle Tony Joe aurait ruiné le groupe. Mais non ! Et j'insiste : c'était un cadeau de travailler avec quelqu'un comme lui. Grâce à lui, on a eu la chance de rencontrer l'un des plus grands : Jerry Wexler. Le rêve devenait réalité. C'était mon premier contrat professionnel, et avec Atlantic Records de surcroît. Encore aujourd'hui, je trouve que ça reste un bon album, même s'il s'est mal vendu. Le groupe ne sonnait pas vraiment ainsi sur scène, mais c'était quand même notre musique. On tournait pas mal, et je suis à peu près sûr qu'on n'a jamais joué un titre de l'album sur scène ! On les écrivait à l'hôtel, on les enregistrait, on les oubliait, on jouait autre chose ! Aujourd'hui, j'en reprends quelques uns parfois.
Eric Quincy Tate
Le groupe a déménagé à Atlanta vers 70...
On a quitté le Texas en 1969. On s'est d'abord installés un an à Memphis avant de débarquer à Atlanta. Nous n'étions pas des têtes d'affiche, mais nous jouions les premières parties de Freddie King. À Atlanta, on gagnait en une soirée ce qu'on mettait une semaine à gagner à Memphis, alors on a fait nos valises. Au début, on vivait tous dans la même piaule. Neuf, on était neuf ! Affamés à mort ! Ça se passait sur Greenwood avenue, dans le quartier de Highland, du côté du Blind Willie's, ce fameux petit club de blues.
Votre deuxième album, "Drinking Man's Friend" (1972), s'est vendu à 150 000 exemplaires par contre...
Notre premier gros succès. J'ai eu un moment l'impression que Phil Walden, le fondateur de Capricorn, cherchait à nous torpiller. On commençait à collectionner les passages radio. Phil a ouvert Capricorn, on a été produits par Paul Hornsby. Nous, on ne savait trop comment nous y prendre avec la production. Paul a fait du bon boulot. Aujourd'hui, je me dis qu'ils voulaient nous emmener dans le sillage des Allman Brothers, mais leur album n'était pas encore sorti quand on a enregistré "Drinking Man's Friend". La première fois que j'ai entendu les Allman Brothers, j'étais sidéré. Mec, c'était vraiment bon ! Dire que nous jouions ce style depuis des années ! Tommy et moi avions fondé The Kings dix ans plus tôt, et nous jouions déjà ce type de musique ! On a enregistré un paquet de 45-tours qui le prouvent.
Drinking Man's Friend
Tommy Carlisle s'en va...
Il avait ses raisons. Des raisons personnelles. Mariage. Ce genre de problèmes. Après Eric Quincy Tate, il a ouvert un salon de coiffure à Marietta (Géorgie). Un salon vraiment bien ! Maintenant qu'il a 61 ans, il a l'air de vouloir revenir. Il a vendu son affaire, il est de retour dans la musique, je crois qu'il est prêt. Il produit, il écrit, il enregistre, il tourne toujours. Mais lui et moi, avons continué à écrire des chansons après "EQT". Un partenariat dans l'écriture. En 1980, il a créé le label Southern Style Records, et une société d'édition : Whiteflat Music. Il a également accompagné quelques artistes en tournée.
Comment avez-vous recruté son remplaçant, Wayne Bear Sauls ?
J'avais écouté pas mal de guitaristes. Bear s'est pointé dans la maison où on organisait les auditions. Il a commencé un morceau. À peine avais-je entendu Bear, qu'il a fait partie du groupe. Tu es engagé ! Là, il vient d'avoir de graves ennuis de santé, il est sorti du coma, il revient doucement.
Ta santé n'est pas excellente non plus, à ce qu'on dit...
On a tous beaucoup de chance d'être encore en vie, tu sais...
Eric Quincy Tate
Troisième album : "EQT" (1975). Sur la couve, on voit votre logo sculpté dans du bois, qui remplit toute la pièce d'un appartement. Vous l'aviez vraiment taillé aux dimensions de la pièce ?
C'est Ruby Mazur qui a eu cette idée. Il travaillait avec GRC Records, au service artistique. La pièce était son living room. Il a réalisé la sculpture... mais lui a donné ces dimensions grâce à une astuce photographique.
Tout le monde dit que c'est toi qui tu l'as sculpté, ce logo...
Je sais, mais non. La sculpture a été taillée dans de l'orme brésilien, à Buckhead, et d'un seul tenant. On la transportait partout où on était programmés, on l'installait sur scène chaque fois qu'on jouait.
Toujours à propos de cet album, pourquoi une face studio et une face live ?
Je ne sais pas pourquoi. Qui sait ce que les responsables des labels ont dans le crâne ? Je ne peux pas croire que cet enregistrement live rende si bien. Probablement la meilleure chose qu'on n'ait jamais sortie. C'était pourtant un tel bordel, ces concerts ! Je ne me souviens même pas avoir joué certaines chansons...
Quatrième album, un live : "Can't Keep A Good Band Down".
On l'a réalisé nous-mêmes... avec un petit coup de main de Bill Lowery.
EQT
La set-list était proche de ce que vous jouiez ordinairement ?
On ne faisait jamais deux concerts identiques. Les morceaux allaient et venaient selon nos envies. Cet album compile les meilleurs moments de trois concerts, trois nuits dans un club d'Augusta. On n'a pas eu notre mot à dire sur le choix des morceaux, c'est le producteur qui nous l'a imposé. Moi, je n'ai rien entendu. J'ai toujours sous le coude des bobines et des bobines (un ancien type de bandes) de musique live témoignant de ces trois nuits. Figure-toi que je ne les ai jamais écoutées ! Ce genre de bandes, il faudrait les restaurer, le carbone les bousille. Ça coûte très cher mais j'aimerais le faire.
Je possède une copie de ce live sur CDR, mais les musiciens n'y sont pas crédités. Était-ce Sauls, Cantowine, Rogers et toi ?
Exactement.
Et puis "Six Pack", un EP avec six pistes live enregistrées vers 1979 au Capri Theater d'Atlanta. Pourquoi un EP ?
C'était l'anniversaire de nos dix ans, dans ce qui est maintenant le Roxy. A l'époque, l'endroit s'appelait Alex Capri Ballroom. Un groupe du nom de Mother's Finest ouvrait pour nous. On jouait à guichets fermés. Le concert était diffusé sur 96 radios rock !
Pourquoi Eric Quincy Tate s'est-il séparé ?
Mais on ne s'est jamais séparés... Et on ne va pas se séparer maintenant !
Eric Quincy Tate
Avez-vous décroché un hit en radio ?
On a eu pas mal de passages, mais pas vraiment ce qu'on appelle un hit. En tout cas, je n'ai jamais touché un chèque.
Étiez-vous membre de l'Ascap ou quelque chose d'équivalent ? (NDR : American Society of Composers, Authors and Publishers.)
Ils ne doivent même pas avoir mon adresse...
L'an passé, ils m'ont versé un chèque de 1,99 dollar ! Peux-tu nous parler du projet Remember The Alamo, pour Chicken Scratch Records ? Tommy Carlisle et Larry Bowie y étaient impliqués, non ? Quel était le nom du groupe ?
Il n'y avait pas réellement de groupe. Je voulais raconter la véritable histoire de Fort Alamo. Je suis du Texas, ça me touche. On a fait beaucoup de recherches, on a écrit tous les titres et on a enregistré le disque. On était juste un groupe d'amis, on se connaissait depuis toujours. Je pensais que c'était un bon concept, mais les concept-albums ne se vendent pas. C'était comme faire un film, on cherchait des chanteurs et des compositeurs qui auraient aimé jouer les rôles du générique. C'est un album bien fait, dans un style... rhythm'n'blues de 1989 ! Joe Souls est dessus, et Billy Joe Royal aussi... La véritable histoire de Fort Alamo n'est pas exactement conforme à la version officielle. On savait de quoi on parlait quand on a écrit ces chansons. Je pensais que les écoles achèteraient le disque. On a investi dans ce projet... Je connais un gars qui en avait plein son garage.
Avez-vous joué ensemble entre 1979 (les dix ans d'"EQT") et 1989 (les vingt ans) ?
Je ne m'en souviens pas.
1989, le vingtième anniversaire d'Eric Quincy Tate, donc. Vous vous êtes réunis avec Wayne Bear Sauls et Tommy Carlisle. Les deux en même temps. Ça ne t'a pas fait bizarre d'être au milieu ?
Wayne jouait dans son propre groupe, il ouvrait le show. Quand donc avons-nous splitté avec Wayne ? Si on a splitté, ça ne pouvait être que pour une raison économique. On était toujours sur la route et on ne gagnait plus un flèche. On devait absolument trouver autre chose à faire ! J'ai continué à utiliser l'appellation '"EQT"', c'est sous ce nom que les gens me connaissaient. Pour eux, je m'appelle Eric Quincy Tate. Une fois, revenant d'Europe, j'ai reçu une liasse de chèques au nom d'Eric Quincy... et je n'ai pas pu les encaisser !
Rock And Roll Transfusion
"Vintage Vinyl Volume 1" (1994) contient dix morceaux. Les six premiers figurent sur les LP officiels mais pas les quatre autres. Quand ont-ils été enregistrés ?
Je n'en sais rien...
Y a-t-il un volume 2 ?
Va voir en haut, dans le grenier. Il y a toutes ces bandes que j'ai conservées !
Existe-t-il des albums d'"EQT" sur CD ?
Aucun.
Comment peut-on se procurer tes albums quand on vit en Europe ?
Ben... téléphonez-moi, ma pub est ici !
Tu as joué sur trois disques de Reddog, le groupe de Jeff Higgins...
Je suis resté cinq ans avec Jeff. Un sacré bon musicien. Les répertoires à la Stevie Ray Vaughan... c'est pas vraiment mon goût, mais c'est sûr qu'avec lui j'ai appris à jouer le shuffle ! Et c'est comme ça qu'il faut le jouer. On perçait, mais je commençais à m'ennuyer. Chris Long faisait partie du groupe. On s'est bien marré avec lui, pendant ces cinq ans. Aujourd'hui il a pris sa retraite, il vit en en Floride, je ne pense pas qu'il ait fait quelque chose depuis son CD de 1994.
Eric Quincy Tate
Tu as sorti "Hell Of A Note" chez LB Productions (2002). Est-ce ton seul album solo ?
Non, il y a en a un autre qui s'appelle Howe, avec pas mal de musique faite en numérique. Le bassiste historique d'"EQT" ne pouvait pas nous rejoindre en studio, il venait d'avoir un bébé. Il a enregistré des morceaux sur son matériel informatique, et me les a envoyés. Je les ai passés en analogique, mon guitariste a placé des parties, j'ai mis du chant et je les lui ai renvoyés. Quand on voit comment ça s'est goupillé, je trouve le résultat plutôt bon. On ne s'est même pas rencontrés ! As-tu connu Sean ? Sean Costello en a fait des reprises.
Mais tu l'as publié, ce disque ?
Oui, j'ai ma propre compagnie d'édition. Maintenant, comment te procurer l'album... Ça ne va pas être simple, et tu vas sans doute perdre beaucoup de temps pour rien. Peut être par Tommy Carlisle. Il a un site Web. Essaye toujours.
On te retrouve sur un morceau de Kickin' Chicken (2003)... Tu sais ? Le CD d'un certain Mudcat !
Oui, je joue parfois avec ce mec... A Atlanta, je jamme avec de super groupes et musiciens, Mudcat, Sean Costello, Fat City Wild Cats, Chicken Coop, Lola Gulley, Charlie Wooten, Breeze Kings...
Vintage Vinyl, Volume 1
Discographie d'Eric Quincy Tate
1969 - Eric Quincy Tate (Cotillion - CD Cotillion/Rhino, 2006)
1972 - Drinking Man's Friend (Capricorn)
1975 - EQT (GRC)
1977 - Can't Keep A Good Band Down (Live. SLI)
1979 - Six Pack (Live. SLI)
1989 - Rock And Roll Transfusion (Live. Chicken Scratch)
1994 - Vintage Vinyl, Volume 1 (Compilation avec 3 excellents titres live inédits, ainsi qu'un inédit studio. GRC)
2007 - Thirty-Seven (Live. Emphasis) complété par Donnie McCormick First Set (Live. Emphasis)


(1) Questions préparées par Luc Brunot et posées par Mudcat en 2005 . Transcription/traduction : Dominique Turgot et Katerina Böhmova. Mise en forme : Christian Casoni.
Mudcat a déjà signé une dizaine d'albums, tous meilleurs les uns que les autres. Country, blues, rock, jazz, cajun, latino, sa muse papillonnante dit assez combien le public est tendre vis-à-vis des doctrines du côté d'Atlanta. En 1966, Daniel Dudeck voit le jour à St. Paul (Minnesota), dans une famille modeste dont les racines s'irisent de Pologne en Arménie, avec quelques crochets par l'Irlande et la France. Avec ses parents ou de ses propres ailes, Dudeck se pose à la Nouvelle-Orléans, San Antonio, Savannah, New York et Atlanta. Il se dégrossit d'abord par le théâtre et attaque la musique sous le surnom de Mudcat, en souvenir d'un poisson-chat coincé dans la gorge d'un pneu qu'il libéra, lequel lui céda en retour le privilège de porter son nom. Guitariste électro-acoustique fin et puissant, chanteur très convaincant, cet entertainer volcanique, qui prêche un hédonisme partageur avec un optimisme subversif, est la cheville swinguante de la Music Maker Relief Foundation, label et ONG d'Hillsboro.
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