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Bryan Cole
Mose Jones
Interview par Luc Brunot.
Traduction par Dominique Turgot et Luc Brunot.
Publié dans Bands Of Dixie n°48 (janvier - février 2006)
Mose Jones 1973
En trois petits albums, Mose Jones est entré dans l'histoire du rock sudiste. Les deux premiers ont été publiés sur le label Sound Of The South, créé par Al Kooper. Vous comprendrez bien qu'il n'en fallait pas beaucoup plus pour que tous les amateurs de Southern rock veuillent absolument savoir ce que valait un groupe qui partageait la même maison de disques que les rois Lynyrd Skynyrd. Pour vous, nous avons retrouvé Bryan Cole, batteur et chanteur de cette formation, qui se remémore son passé et nous parle de son présent de musicien.
Bonjour,
Quand êtes-vous né ?
Je suis né le 8 septembre 1951 à Montgomery, Alabama.
Quelle a été votre éducation musicale ?
Mon père était un merveilleux musicien qui m'a appris à aimer et respecter TOUS les types de musique. J'étais dans des "school bands" lorsque j'étais jeune mais j'ai commencé à jouer de la batterie à treize ans. Je suis un autodidacte à la batterie. J'ai récemment débuté à jouer de la guitare et de la mandoline.
J'ai lu que vous avez fait votre première session d'enregistrement à quinze ans. Que faisiez-vous avant Mose Jones ?
Oui, ma première session était pour Warner Brothers, un groupe qui s'appelait Mercy et qui avait un 45 tours triple disque de platine "Love Can Make You Happy". Je jouais de la batterie sur le LP qui a suivi. J'ai été le batteur de ce groupe et j'ai participé à l'écriture du 45 tours mais je les ai quitté pour rejoindre Randy Lewis (bassiste de Mose Jones) dans un groupe qui s'appelait The Souldiers. Ça a été le début de ma longue relation avec Randy qui a amené à Mose Jones.
Mose Jones à ses débuts à Atlanta
Quand Mose Jones s'est-il formé ?
1972
Comment en avez-vous choisi le nom ?
Mose vient de Mose Allison que nous aimions tous et Jones vient d'un chien que nous avions appelé Mister Jones, d'après la chanson de Bob Dylan.
Comment avez-vous rencontré les autres membres de la formation, Randy Lewis (basse), Jimmy O'Neill (guitares) et Steve McRay (claviers) ?
Randy et moi avons commencé à jouer ensemble en 1966 et nous avons rencontré Jimmy un an plus tard. Nous jouions ensemble dans ce que l'on appelles des "High School bands" et jusqu'au début de notre brève carrière universitaire. En 1970 nous sommes venu à Atlanta où nous avons rencontré Steve McRay au cours d'une jam session. J'ai été complètement sur le cul de voir comment ce type était funky et j'ai suggéré qu'on l'embauche dans le groupe avec Randy, Jimmy et moi-même. Malheureusement, nous avons dû attendre plusieurs années que ça arrive pendant que Steve était au Vietnam.
Brochure Discovery, Inc.
Quelle a été l'histoire du groupe avant de signer avec Al Kooper ?
Nous étions principalement un groupe de club. Nous jouions un mélange de nos propres morceaux et des reprises qui venaient du blues. Ça marchait pas mal pour nous, à jouer juste dans les clubs, parce qu'alors beaucoup de clubs faisaient de la musique live. C'était l'époque pré DJ. Pourtant, On avait toujours dans un coin de nos têtes le rêve d'un contrat discographique et de tourner.
Quel genre de musique jouiez-vous à l'époque ?
Nous jouions du "rocking blues" comme "Hootchie Cootchie Man" de Muddy Waters, nous jouions du jazz comme "Song For My Father" d'Horace Silver et nous tachions de faire quelques compositions personnelles. Quoique j'ai le sentiment que nos premières tentatives de composition étaient parfois maladroites (comme il y en a quelques unes sur "Get Right"), nous nous améliorions de ce point de vue là. À vrai dire, des années plus tard Jimmy et moi sommes devenus des compositeurs de studio ("staff songwriters"), pour ce qui est maintenant Sony/Tree, un éditeur énorme de Nashville.
Comment avez-vous rencontré Al Kooper et comment vous a-t-il signé sur "Sounds of The South" ?
Al était venu dans un club où nous jouions et je me suis installé avec lui, son guitariste et son bassiste. Ensuite, il est resté pour écouter notre set et nous a parlé d'enregistrer. Il nous a quitté en disant qu'il était intéresser pour faire quelque chose avec nous. Nous avons commencé à pas mal jammer avec lui et ça a accroché. Ce furent des jours amusants, Kooper connaissait tout le monde et c'était très excitant. Plus tard, cette année là, nous sommes devenus le premier groupe que Al signa pour le label "Sounds of The South".
Jimmy O'Neil, Corky McMilan, Allen Collins, Bryan Cole & Gary Rossington
J'ai lu que Mose Jones recommanda à Al Kooper de prendre Lynyrd Skynyrd pour son label. Pourquoi avez-vous fait ça et quelles étaient vos relations avec Lynyrd Skynyrd ?
C'est vrai. Jimmy O'Neill et moi, nous avons dit à Al qu'il devrait auditionner ce groupe. Déjà à l'époque, ils étaient carrés, plein d'énergie et avaient l'allure de stars. Nous sommes restés amis avec ces gars à travers les années mais, comme tous les vieux amis, nous ne les voyons plus très souvent.
Comment les avez-vous rencontrés ?
Nous jouions tous deux dans un club qui s'appelle "Funochio's" à Atlanta et, très souvent, le dernier set était une jam avec les membres des deux groupes. En fait, Ronnie m'a demandé une fois de les rejoindre mais je pense qu'il en avait juste ras le bol de son batteur à ce moment là.
"Get Right" est sorti en 1973. Quand a-t-il été enregistré ?
Je crois que la plupart fut fait cette année là. Nous avons enregistré la plupart des fondements des morceaux avec notre clavier d'origine, Clay Watkins, et Al. Lorsque Steve est revenu de la guerre, il est venu tout de suite avec nous et il a fini l'enregistrement avec nous. Nous avons arrêté pour faire quelques concerts avant d'y revenir. Al a fait un ensemble d'overdubs sur l'enregistrement. Certaines des parties étaient bonnes mais d'autres (mellotrons, choeurs) ont été des choses dont nous pensons qu'elles ont fait que le disque sonnait mollement et plus pop que nous ne le voulions. En y repensant maintenant, nous étions à l'époque en train de définir notre son. Alors que Lynyrd Skynyrd avait son son et son image entièrement construits dès le départ, Al voulait changer notre style pour quelque chose de moins bluesy que nos prestations live. Dans son livre, il indique qu'il disait que « Mose Jones étaient mes Beatles et Skynyrd étaient mes Rolling Stones ». Ayant fait tant de travail de production depuis Mose Jones, j'ai une nouvelle appréciation de ce que Al tentait d'accomplir. Mose Jones mûrissait en public, devenait adulte.
Get Right
Je ne comprends pas bien si c'est maintenant ou en 1973 que vous étiez critique envers la production ?
Un petit peu les deux mais maintenant je comprends pourquoi Al fit certains choix de meilleur manière que je ne l'ai fait après.
Ça a été enregistré à Studio One, à Doraville. Aviez-vous des relations avec l'Atlanta Rhythm Section ?
Oui, la scène musicale d'Atlanta n'était guère importante à l'époque. Steve McRay et Randy Lewis ont co-écrit "Alien" qui a été un 45 tours pour ARS. Steve joue dessus.
Est-ce que les morceaux de "Get Right" ont été écrites pour le disque ou faisaient-elles partie avant de votre répertoire scénique ?
"Barroom Sweeper" et "Julia's Beautiful Friend" étaient à notre répertoire depuis un certain moment. Jimmy et Al ont écrit "What Kind Of Woman Would Do That" pour le disque et "Kiwi Stumble Boogie" est une des créations de Jimmy pour le disque. La plupart des reprises ont été, pour la plupart, amenées par Al.
Une chose surprenante est que les quatre musiciens étaient des chanteurs. Une autre chose inhabituelle sur ce disque c'est que, le plus souvent, ce n'est pas l'auteur d'une chanson qui la chante. Pourquoi ?
Randy Lewis était notre principal chanteur et quand Steve nous rejoignit nous avons eu deux chanteurs (lead) avec Jimmy et moi faisant principalement des harmonies. Ensuite, Jimmy est devenu meilleur au chant et nous avons eu trois chanteurs. Nous essayions d'assigner la chanson au chanteur sans regarder qui l'avait écrite. Simplement mettre en adéquation le chanteur et la chanson.
Bryan Cole en compagnie de Leon Wilkeson
Le morceau que vous chantez, "Ode To Drugan" est très beau. D'où provient cette chanson et pourquoi avez-vous choisi de la reprendre ?
Cela vient d'un duo folk anglais dont le nom m'échappe. Al pensait que je devais la chanter et la proposa. Honnêtement, la chanson est belle mais totalement hors sujet pour un groupe sudiste. On ne l'a jamais fait en live.
Si je ne m'abuse, c'est le seul morceau que vous chantez sur disque, pourquoi ?
Nous avions trois vocalistes supérieurs et j'étais très content d'être batteur et de pousser quelques harmonies.
En chantiez-vous d'autres sur scène ?
Non.
Lowell George joue de la slide sur "Ole Man Trouble". Comment est-il arrivé qu'il joue sur votre LP ?
Nous avons rencontré Lowell au Richard's, un légendaire club rock d'Atlanta. Al et Lowell jouaient "Happy Birthday" pour moi à l'occasion de mon vingt et unième anniversaire dans la loge des artistes. Nous étions en train d'enregistrer "Get Right" et Al demanda à Lowell de venir et de mettre une partie de slide, ce qu'il a gentiment accepté, créant ainsi, pour moi, un des sommets de cet enregistrement et de ma vie musicale.
Est-ce que le disque s'est bien vendu ?
Ça a commencé pas mal partout où on tournait mais nous avons été complètement éclipsés par le succès de Skynyrd et nous avons rapidement perdu le soutien au niveau de la maison de disque.
Mose Knows!
Et "Mose Knows!" ? (NDLR : le deuxième LP du groupe.)
Mose Knows était un bon disque. Je pense qu'il avait de meilleures chansons et nous avions joué à un niveau national, gagnant en confiance et ça se voit sur ce disque.
Pourriez-vous nous dire quelques mots à propos de ce second LP ?
L'album "Mose Knows! " a été commencé avec Al à la production mais après quelques sessions il a amené Charles Callelo (qui avait travaillé avec Laura Nyro et d'autres) pour qu'il travaille avec nous. Je pense que nous pensions tous qu'un changement serait bon pour nous. Charlie était comme un prof. Il a défini les paramètres mais il nous encourageait à mettre nos idées en pratique. Al était plus comme un copain. Cet enregistrement a aussi vu Rodney Mills venir derrière la console comme ingénieur. Ensuite, Rodney est parti produire 38 Special, les Doobie Brothers et beaucoup d'autres. On demeure de proches amis. On n'a pas tourné jusqu'à ce que l'enregistrement ne soit terminé ce qui nous a aidés à nous concentrer sur ce projet. Je pense que sur celui-ci nous étions bien partis pour développer notre son. Je m'en souviens avec tendresse.
Un instrumental comme "Mose Knows" a quelques saveurs Allman Brothers. Est-ce que ce groupe était une influence pour vous ?
Vous ne pouviez pas grandir dans le Sud dans les seventies sans être influencés par les Allman Brothers. À leur apogée, ils étaient ce que nous essayions d'être, précis mais avec la capacité, tout comme dans le jazz, de se barrer dans de longues improvisations quand ils choppaient le bon groove. C'était un groupe incroyable à voir et écouter en live à cette époque.
Quelles étaient les principales influences du groupe ?
Il faudrait que je cite tous les grands groupes des sixties (Beatles, Stones) ainsi que les chanteurs de soul de l'époque, de Motown à Stax et du jazz encore que cela devint plus important ultérieurement dans notre carrière. Nous aimions tous toutes sortes de musiques, ce qui était un de nos problèmes puisqu'on essayait de se limiter à un style tant il était dur pour les labels de nous mettre sur le marché.
Avec ces disques chez MCA, avez-vous eu l'occasion de tourner intensément ?
Oui, aux Etats-Unis. Nous sommes restés sur la route la première partie des seventies jusqu'à ce que nous décidions d'arrêter aux alentours de 1976.
Blackbird
Que c'est-il passé après ce LP ? Le troisième LP, "Blackbird" (RCA), est sorti en 1978 mais vous et Jim O'Neill n'étiez plus là. Pourquoi ?
Le groupe a décidé de se séparer en 1976. Jimmy O'Neill est parti jouer avec Vassar Clements, Steve McRay est parti au Royaume-Uni pour jouer avec If, le groupe de jazz rock, j'ai fait des sessions aux studios Criteria et dans d'autres studios jusqu'à la fin de 1977 quand Steve, Randy et moi avons commencé à faire un trio. Le guitariste Marvin Taylor a été ajouté et le groupe a décidé d'adopter le nom de Mose Jones puisqu'il y avait les trois-quart du groupe. À cette époque, Jimmy m'a contacté et je suis parti pour Nashville pour voir si ça pouvait marcher pour moi de jouer avec Vassar Clements. Ça l'a fait et j'ai quitté Mose Jones après qu'ils aient trouvé un remplaçant potable. Cette version du groupe a sorti le disque "Blackbird" et a enregistré un autre splendide disque qui est encore dans les cartons.
Pourquoi est-ce resté dans les cartons ?
Parce que RCA avait décidé de ne pas le sortir. C'est vraiment dommage parce que ça balance.
Pourquoi le groupe s'est-il séparé en 1976 ?
Nous savions que nous n'aurions plus d'aide de MCA (et je ne les en blâme pas). Et puis nous étions fatigués de tourner dans de petites salles avec aucun disque qui nous aide.
Est-ce que le groupe a enregistré d'autres albums ?
Juste le disque non sorti enregistré après "Blackbird".
Est-ce qu'il y a quelque part des morceaux inédits ?
Je regarderais. Je suis sûr qu'il y en a qu'on pourrait trouver. Cependant, je n'ai pas d'indication de qui détient les masters.
Il me semble que les disques ne sont pas sortis en CD. Est-ce prévu ?
En fait, une compagnie nous a contacté en vue d'une réédition. Ça vient juste de se produire et je vous indiquerais comment les choses avancent.
Serait-il possible de voir un album live pour savoir comment était le groupe sur scène ?
Le disque que je vous envoie a deux morceaux live de Mose Jones, "Stood Up" de "Mose Knows" et "The City", une longue jam basée sur un titre de Mose Allison. Ils sont très représentatifs de notre son live. Ils ont tous les deux été enregistrés au sus mentionné Richard's, en 1975. Je continue à fouiller dans toutes les bandes que j'ai. Peut-être mettrais-je un disque live sur le site www.wednesdaymusicgroup.com au début de l'an prochain. Cette version du groupe comprend Davis Causey qui a joué avec Sea Level et Gregg Allman entre autres.
Merci pour le disque, est-ce que c'est un disque officiel ?
On peut trouver le disque de Randall Bramblett sur son site web (il y a un morceau sur ce que je vous envoie), le disque de Donna Hopkins est disponible sur www.hittinthenote.com (il y a deux morceaux sur le disque). On peut trouver le disque de Java Monkey sur www.java-monkey.com (un morceau sur le CD). Le morceau de Francine Reed n'est plus disponible et le live de Mose Jones provient de vieilles bandes que j'ai. Elles ne sont pas sorties mais je les mettrais peut-être sur mon site quand il sera actif.
Mose Jones au Back Door à Winter Park, en Floride
Considérez-vous que Mose Jones jouait du rock sudiste ?
Live, oui. Mais nos enregistrements étaient une tentative, par de jeunes auteurs compositeurs, de développer un son et un style bien précis et certains trucs marchaient très bien, d'autres... pas tant que ça.
Aujourd'hui, en pensant à ces enregistrements, regrettez-vous de les avoir enregistrés dans ce style qui n'était pas votre style live ou pensez-vous toujours que c'était la bonne idée de faire cette tentative ?
Oui, je le regrette. Je pense que nous aurions dû y mettre notre son "plus dur" mais le passé est le passé et je suis reconnaissant à AL et MCA pour les opportunités qu'ils nous ont données.
Êtes-vous intéressé par ce style musical ?
C'est une partie de ma vie et il m'intéresse beaucoup. Je suis ému que quelqu'un comme vous ai pris le temps de me poser ces questions. Ça aide un artiste de savoir que quelqu'un l'écoute. J'ai le sentiment que nous avons aidé à faire progresser la cause du rock sudiste et je suis fier du succès que la plupart des groupes ont eu. Mes goûts en matière de musique sont toujours très variés.
Avec votre expérience importante et variée en tant que musicien et producteur, il serait très intéressant de savoir comment vous pourriez définir le rock sudiste, avec sa variété dans les groupes, du blues des Allman Bros. au hard de Molly Hatchet ou le country rock de Charlie Daniels (par exemples).
La chose dont il faut se souvenir est que toutes les racines américaines musicales viennent du Sud. De ce fait, je ne trouve pas bizarre de voir des groupes sudistes jouer dans différents styles et de tous l'appeler du "rock sudiste". Il me semble vraiment que des groupes comme Molly Hatchet ont juste piqué le style de Skynyrd tandis que les Allman et Charlie ont été de vrais innovateurs. Pour utiliser un vieux "cliché" (NDLR : en français dans le texte), la musique sudiste est un ragoût ou un gumbo qui inclut toutes les différentes "saveurs" dont disposent les musiciens. C'est pourquoi ça en fait un des styles musicaux les plus variés.
Jimmy O'Neill
Que sont devenus les autres membres ? Êtes vous toujours en relation ? Jouez-vous parfois ensemble ?
Malheureusement, Jimmy et Randy sont décédés tous les deux en 2001 (comme Leon Wilkeson de Skynyrd) mais Steve McRay et moi jouons toujours à l'occasion, et Marvin et moi écrivons et jouons ensemble. Nous avons un projet appelé Wednesday Music Group avec Jeff Hilyer et Phil Fontana.
Est-ce que aujourd'hui encore Mose Jones a laissé des souvenirs ?
Oui, je suis assez surpris que tant de gens se souviennent de nous.
Qu'avez-vous fait après Mose Jones ?
J'ai produit ou joué sur bien deux cents disque dont des morceaux avec Willie Nelson, Lyle Lovett, Delbert McClinton Al Kooper. The Muscle Shoals Horns, Randall Bramblett, Jerry Ragovoy, Howard Tate (le dernier disque où figure Elvis Costello). Une discographie est complète sur a www.allmusicguide.com.
Randy Lewis
"Rediscovered", le disque d'Howard Tate est un grand disque. Je l'ai vu en 2004, un très bon concert. Quel chanteur !
Il est incroyable. Travailler avec lui et être devenu ami avec Jerry Ragovoy a été un temps fort pour moi.
J'ai vu des crédits de vous et le premier est "Ugly Man" de Little Johnny Taylor en 1989. Que faisiez-vous avant ?
Ça a été mon premier travail de production pour Ichiban. Avant, je faisais de la production free-lance et du boulot de batteur studio.
Travaillez-vous toujours avec Ichiban ?
Ichiban a disparu du marché américain en 1999.
Justement, il me semblait qu'Ichiban n'était plus présent sur le marché mais j'ai vu que pour certains albums comme "American Roots" de Chick Willis en 2002, le label est Ichiban/Ryko...
Ils peuvent avoir mis au point une distribution avec les nouveaux propriétaires des masters. Je suis content de voir que ces disques sont toujours disponibles.
Pouvez-vous nous parler de cette collaboration avec Ichiban ?
Mon ami Buzz Amato, qui a été le joueur de clavier de Curtis Mayfield, m'a présenté pour le travail de directeur de la publication intérieure et pour donner un coup de main à l'équipe de production. J'ai eu à travailler avec plein d'artistes merveilleux comme Jerry McCain, Jimmy Dawkins et j'ai aidé à développer la carrière de Francine Reed.
Quel est votre travail en tant que producteur ? Est-ce le même avec tous les artistes ?
C'est très différent d'un artiste à l'autre. Dans la plupart des cas, je suis impliqué dans tout, d'aider à sélectionner les chansons à embaucher des musiciens et travailler avec des coproducteurs/ingénieurs très compétents comme Jimmy O'Neill (qui travaillait aussi à Ichiban) et Edd Miller à développer le son d'ensemble du disque. La nature de l'âme de l'artiste te dit ce que ton travail doit être. Tu dois te rappeler que c'est son disque, pas le tien. Une fois que j'ai appris ça, mon travail s'est nettement amélioré.
Quels sont vos meilleurs souvenirs ?
C'est dur à dire. Je devrais dire (dans le désordre) d'avoir joué avec Lowell George, avoir produit un morceau avec Willie Nelson (un duo avec Francine Reed), avoir fait la même chose avec Lyle Lovette (aussi avec Ms. Reed). Avoir joué au festival de Jazz de Montreux en Suisse avec William Bell, avoir sorti Randall Bramblett de sa retraite, avoir joué et tourné avec Vassar Clements et d'avoir été béni d'avoir eu une carrière où j'ai fait ce que j'aime durant toutes ces années, avoir vu Paris, Rome et Tokyo. Tant de bons souvenirs et le sentiment que, dans la musique, pendant un instant, nous sommes tous un seul esprit et un seul coeur.
Randall Bramblett
Pourquoi Randall s'était-il retiré ? Comment avez-vous fait pour le ramener à la musique ?
Il jouait toujours mais il n'avait enregistré aucune de ses chansons depuis environ 20 ans. Je l'ai convaincu qu'il était temps de faire un disque.
Pourquoi êtes-vous si heureux d'avoir joué avec Lowell George ?
Pace que je suis un immense fan de Lowell et de Little Feat.
Quels artistes vous ont le plus impressionné ?
Chacun de ceux avec qui j'ai travaillé a quelque chose qu'il les rend grands. Francine possède le public. Elle les fait se sentir comme s'ils étaient dans sa salle de séjour. Jimmy Dawkins a une telle passion de la musique et Randall Bramblett est de la classe d'auteurs comme Dylan, Lennon, Costello. Je pourrais continuer avec la plupart des gens avec qui j'ai eu le plaisir de travailler.
Jimmy Dawkins a une forte personnalité. Est-ce qu'il a été facile de travailler avec lui ?
Oui. Jimmy sait ce qu'il veut et ça aide. Moi et lui avons une super relation et les disques que nous avons faits ont été très bien accueillis.
Mose Jones, 1979
Qu'avez-vous fait après Ichiban ?
J'ai eu brièvement une compagnie avec Ed Miller et Jimmy O'Neill qui s'appelait CMO qui n'a pas bien marché et, depuis, j'ai commencé à écrire avec détermination et je continue de produire de temps en temps.
Vous êtes également un auteur compositeur. Pouvez-vous nous dire quelque chose là-dessus ?
J'ai toujours écrit des chansons et, comme je le disais plus tôt, j'ai été auteur compositeur de l'équipe Spny/Tree pendant quelques années. J'ai arrêté quand je produisais pour e focaliser sur le répertoire de l'artiste. Ces quelques dernières années, j'ai commencé à écrire comme un fou et ça a amené le Wednesday Group qui est un groupe d'auteurs compositeurs qui travaillent ensemble pour enregistrer et jouer un répertoire qui leur est propre. J'ai quelques chansons qui ont été reprises mais encore aucun hit. Vous pouvez entendre quelques unes des chansons de Nashville sur www.wednesdaymusicgroup.com. Elles ont été écrites pour des artistes country contemporains.
Est-ce que vous les jouez en concert ?
Je suis toujours un peu reclus dans mon studio mais on a prévu quelques shows.
Après Mose Jones, avez-vous joué en tant qu'artiste solo ou avec un groupe (si ce n'est comme musicien de session) ?
Je continue de jouer avec un groupe qui s'appelle Java Monkey, monté par Steve McRay, Marvin Taylor et Michael Bastedo, John Holder et moi-même. On joue quelques dates par mois. J'ai été dans les studios pendant tant d'années que je suis vacciné des grands shows. Je fais donc juste des dates dans des petits clubs et quelques jams. Ces temps ci, je suis principalement occupé à écrire et faire des démos de chansons dans mon studio maison. J'ai été amusé par l'idée de sortir un EP solo. Je vous tiendrais au courant.
Java Monkey
Quel style pratique Java Monkey ?
De la soul blanche ("Blue-eyed Soul").
Est-ce que l'évolution musicale actuelle vous semble bonne ?
Pour toute la merde qui sort, il y a trois bons groupes dont personne n'entendra jamais parler. J'espère que grâce à internet, les gens vont pouvoir trouver et encourager de nouveaux groupes. Pour répondre à votre question, oui je suis satisfait de l'évolution et chaque génération prend ce qu'elle aime de l'ancienne et l'amène plus loin et réalise certains enregistrements excitants. Il faut toujours fouiller pour trouver les perles quand arrivent de nouveaux artistes parce que les majors ne veulent pas financer quelque chose dont elles pensent que ça ne pourra tourner au méga platine. Je suis très heureux de voir des gens redécouvrir la Soul aux Etats-Unis. Ici il y a un style qui a émergé et qu'on nomme Americana, qui combine beaucoup de formes musicales indigènes : blues, country, jazz, rock, roots, soul cajun et autres dans une communauté d'artistes. Malgré toutes les imbécillités pop qu'on nous balance, la bonne musique survivra et fleurira.
Vous avez frayé avec beaucoup d'artistes dans beaucoup de styles, je suppose que vous avez écouté des quantités d'albums. Quels sont vos enregistrements préférés, tous styles confondus ?
J'aime Miles Davis "Kind Of Blue" et "Birth of the Cool", "Bitches Brew". J'aime diablement Wilco. "Yankee Hotel Foxtrot" est superbe. Buddy et Julie Miller font de la merveilleuse "new country". J'aime toujours Steely Dan, les Stones et bien sûr les Beatles. En blues, c'est difficile d'en sortir un ou deux. Mais je suis fou de Muddy Waters, B.B. King et de beaucoup de gens avec qui j'ai travaillé comme Dawkins, Jerry McCain. Parmi des artistes plus actuels que j'aime, il y a Fiona Apple. Ses paroles sont incroyables. Il y a Radiohead, U2, les nouveaux disques soul de Mavis Staples et Solomon Burke. Il y en a plein d'autres, il y a beaucoup de grands musiciens.
Et puisque notre magazine est spécialisé dans le rock sudiste, quels sont vos albums favoris de rock sudiste ?
Le premier enregistrement des Allman Brothers et le live "At Fillmore East". Le 45 tours de "Sweet Home Alabama" et "Pronounced Leh-Nerd Skin-Nerd" de Skynyrd. Ce sont absolument les meilleurs que le rock sudiste nous ait offerts.
Donna Hopkins - Free To Go
Et concernant les disques auxquels vous avez participé, lesquels nous recommanderiez-vous le plus ?
Tout de Francine Reed, Jimmy Dawkins ou Jerry McCain ainsi que "See Through Me" de Randall Bramblett sur Capricorn et "Free To Go" de Donna Hopkins, une autoproduction.
Merci beaucoup Bryan.
Merci beaucoup à vos auditeurs et lecteurs. Paix.




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