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Henry Paul
Outlaws - Henry Paul Band
Blackhawk - Brothers Of The Southland
Interview préparée par Didier Demeslay et Luc Brunot.
Interview réalisée par Luc Brunot.
Traduction par Dominique Turgot et Luc Brunot.
Publié dans Bands Of Dixie n°88 (septembre - octobre 2012)
Bands Of Dixie n°88
Tandis que beaucoup s'interrogent sur la légitimité de nombre de formations historiques encore en activité ou s'attristent de la qualité musicale actuelle que ceux-ci proposent, il est un groupe qui force le respect. Et ce groupe, c'est les Outlaws. Alors même qu'Hughie Thomasson nous a quitté - laissant inachevé sa tentative de reformation - voici que le groupe reprend son envol avec une fraicheur digne des premiers jours et un nouveau disque du niveau de ses premiers microsillons... ceux auxquels participait Henry Paul, un Henry Paul qui a maintenant repris en main les commandes des Outlaws...
Bonjour Henry,
Du temps de Billy Jones et Hughie Thomasson, le chant était partagé entre vous trois. Maintenant qu'ils ne sont plus là, on aurait pourrait pu s'attendre çà ce que tu chantes tout au sein des Outlaws, mais non... Pourquoi ?
Eh bien, pour plusieurs raisons. Tout d'abord, il y a beaucoup de bons chanteurs dans le groupe. Deuxièmement, ils veulent chanter. En outre, historiquement, la personnalité du groupe se reflète dans plus d'une seule voix. Il était donc logique de persévérer dans cette attitude. Je pense qu'avoir une variété de chanteurs rend la personnalité musicale d'un groupe plus intéressante.
Ta voix est très différente de celle de Hughie. As-tu rencontré des difficultés pour reprendre certains titres qu'il chantait avant ?
Eh bien, pour les quatre chansons de lui que je chante en concert, je n'ai pas eu de difficultés. Son registre vocal (bien que légèrement plus élevé) et le mien sont similaires. J'ai écouté ces chansons au fil des ans et j'ai essayé de rester fidèle à son phrasé.
Après quelques mois de la reformation du groupe en 2005, tu as quitté les Outlaws pour revenir aux affaires après le décès de Hughie Thomasson. Peux-tu nous éclairer sur les événements qui ont motivé ce départ et ce retour ?
Je suis parti en 2005 en raison de conflits de calendrier de tournée entre mes deux groupes. Blackhawk avait un nouveau disque prêt à être publié et nous avons estimé qu'il n'était pas juste pour les deux groupes que j'essaye de mener les deux projets de front. Après le décès de Hughie, je sentais que si le groupe devait continuer, je pourrais être en mesure d'aider à faire que cela se produise. De plus, le calendrier de tournée de Blackhawk n'était plus aussi exigeant et il devenait plus facile de donner le temps et l'énergie nécessaire aux Outlaws.
Henry Paul
En 2010, lors de notre habituel référendum de fin d'année, Les Outlaws ont été élus groupe de l'année, le disque « Demos », disque de l'année, toi, chanteur de l'année, Chris Anderson, guitariste de l'année et Monte Yoho, batteur de l'année. Ces résultats montrent quelle affection le public français fan de rock sudiste porte aux Outlaws. Pourtant le groupe n'a joué en France qu'une seule fois en 1983. Y a-t-il une chance de vous voir dans les mois qui viennent vous produire chez nous ? Les fans attendent ça avec impatience.
Nous serions ravis de venir en France et de jouer pour nos fans français. L'occasion ne s'est pas encore présentée mais si elle le fait, nous serons ravis de venir jouer. Nous avons été honorés par les récompenses de votre magazine. Je me souviens du moment où je les ai apprises et d'avoir alors ressenti un sentiment sincère de joie !!
Beaucoup de groupes légendaires ont perdu leur âme et leur musique en même temps que leurs membres originaux. Pour beaucoup, seuls l'Allman Brothers Band et les Outlaws ont gardé intactes leurs qualités ou en ont acquis d'autres, mais en tout cas n'ont pas baissé le niveau de leur musique. Es-tu d'accord avec ça et pourrais-tu l'expliquer ?
Je pense que l'écriture dans notre groupe est au centre de notre résurgence. Billy Crain et moi-même avons développé une collaboration très fructueuse au niveau de l'écriture avec l'aide de Chris, Dave et Randy. En ce qui concerne l'âme du groupe, il nous reste encore de l'énergie pour réaliser des performances de haut niveau. C'est un cadeau génétique de la part de Dieu.
Les deux guitaristes, Billy Jones et surtout Hughie Thomasson, étaient prépondérant dans le son des Outlaws. On pouvait penser qu'ils étaient irremplaçables. Pourtant l'alchimie entre Chris Anderson et Billy Crain est aussi exceptionnelle. Comment as-tu pensé à former ce duo... Ils n'avaient jamais joués ensemble, non ?
Non, ils n'avaient jamais joué ensemble avant d'être dans ce groupe. J'ai invité Chris dans le groupe en 1986 en raison de son style intense et passionné. C'était un type prêt à s'investir, qui ne jouait pas pour le pognon. Billy était un musicien d'exception dans le Henry Paul Band et il a une très forte réputation. Il est considéré comme un musicien de classe mondiale. Le moment était bien choisi pour cette collaboration. Ils comprennent le genre de musique que nous faisons et ils excellent dans ce style.
Outlaws - It's About Pride
J'ai toujours vu les Outlaws comme une sorte de croisement entre le Southern rock à guitares à la Lynyrd Skynyrd et le country rock à harmonies vocales à la Eagles / Poco. Duquel courant musical te sens-tu le plus proche ?
Des deux. J'ai une affection profonde pour les deux aspects - le chant et le jeu de guitare - qui entrent dans la définition de notre personnalité musicale. J'aime la nature musicale agressive du groupe et la beauté des arrangements vocaux.
Quel groupe pratiquant les harmonies vocales t'impressionne le plus dans ce domaine ?
Les Eagles sont tout à fait particuliers en cette matière. Crosby, Stills and Nash nous ont extrêmement influencé dans ce domaine et - avant eux - les Beatles, les Byrds et Buffalo Springfield furent de très importants stylistes.
Peux-tu nous parler des sessions d'enregistrement de « It's About Pride » ?
Nous avons essayé de rester fidèle à la personnalité musicale du groupe et de rester loin de tout autre élément, de conserver le style que nous avons en « live ». Vous remarquerez qu'il n'y a pas de fondus sur l'album. Nous avons travaillé les fins de morceaux comme lors de l'exécution de ces chansons en live. C'est un reflet très fidèle de l'âme musicale du groupe et notre coproducteur Michael Bush a travaillé très dur pour sortir ces enregistrements.
Une bonne partie des morceaux de « Demos » se retrouvent sur « It's About Pride ». Quels sont les changements que vous avez effectués en réenregistrant ces chansons ?
Les démos étaient exactement cela. Des conducteurs pour les arrangements des morceaux, etc. Elles ont été enregistrées dans un petit studio dans la maison de Billy et elles ne possèdent pas toutes les qualités sonores d'un album enregistré correctement. Si vous écoutez les deux, vous pouvez entendre la différence.
Certains morceaux figuraient déjà sur « Demos », j'ai remarqué que d'autres étaient déjà présentes sur vos set-lists il y a quelques années. Vous n'avez finalement pas eu besoin de créer grand-chose ?
Eh bien, tous les morceaux ont été écrits dans le contexte de la reformation du groupe. À cet égard, ce sont tous des nouvelles compositions écrites exclusivement pour cet album. Simplement, certains morceaux ont été inclus dans la set list plus tôt que d'autres. Jusqu'à ce que nous ayons terminé l'album, on les a toutes travaillées en concert. Ça a contribué à ce qu'on dispose du temps nécessaire pour écrire ce disque.
The Outlaxs
Pourquoi avoir choisi de reprendre « So Long » que vous aviez créé pour le Henry Paul Band ?
J'ai toujours aimé cette chanson et je voulais le cachet musical de ce groupe avec Billy et moi. Je pensais que c'était une chanson qui ferait un bon complément pour cet album.
Pourquoi un complément ? Il vous manquait un morceau ? Pourquoi ne pas avoir repris un autre morceau présent sur « Demos » ?
Non, il ne nous manquait pas de morceau. J'avais prévu de réenregistrer cette chanson depuis un certain temps. Je pense que ça s'est avéré formidable.
« Grey Ghost » est un autre grand morceau du Henry Paul Band - plus fameux encore - qu'il arrive aux Outlaws de reprendre. Pourquoi ne pas l'avoir choisi ?
« Grey Ghost »est une chanson qui a plus une connotation historique alors que « So Long » n'était pas aussi liée à l'histoire.
Si vous deviez remonter aujourd'hui le Henry Paul Band, serait-il différent des Outlaws actuels ?
Eh bien, tous les membres originaux du Henry Paul Band sont encore en vie et musicalement actifs. Je pense que ce serait amusant de les réunir.
Barry Rapp du Henry Paul Band et Steve Grisham que vous avez côtoyé dans les Outlaws font partie de Ghost Riders qui sort un nouveau disque. Êtes-vous en contact avec eux ?
Oui, je suis toujours en contact avec Barry et Steve. Nous avons parlé de nous réunir et de composer très bientôt.
Avez-vous aussi des projets en parallèle avec Blackhawk ?
J'ai quelques chansons dont le style se situe entre les Outlaws et Blackhawk et que je voudrais enregistrer pour un album solo mais les deux groupes m'occupent passablement.
Henry Paul
Votre nouvel album est distribué uniquement sur votre site. Cela risque d'en limiter un peu la distribution. Avez-vous l'intention de passer ensuite par le circuit traditionnel de distribution pour qu'il se retrouve dans les magasins ?
Nous sortons internationalement l'album le 25 septembre chez les disquaires et les plateformes de téléchargement numérique. Rocket Science et Sony Red vont le rendre disponible partout.
L'album « Brothers Of The Southland » a été également un grand succès plébiscité pour nos lecteurs (album / groupe de l'année et toi chanteur en 2008). Comment est né ce projet et comment vous-être vous retrouvés impliqués dedans ?
Il s'agissait d'un projet conçu par notre producteur S. Scott Miller. On a pris beaucoup de plaisir à l'enregistrer avec plusieurs de mes vieux amis. Il ne semble pas y avoir l'organisation et la poussée de l'industrie nécessaires pour qu'il ait pu vraiment décoller.
Sur ce disque, vous repreniez le superbe « Dixie Highway », écrit je crois en 2004 pour l'album « Bring It On » du groupe Iron Horse. Vous aviez aussi composé l'excellent titre album, « Brothers Of The Southland ». Les jouez-vous avec les Outlaws et pensez-vous les enregistrer avec eux un jour ?
« Dixie Highway » est une chanson que j'ai écrite au milieu des années quatre-vingt pour un album des Outlaws. Je l'ai écrite avec Duane Evans et Chuck verre. Je l'ai offerte pour le projet « Brothers » et je pense que nous avons enregistré une version pas mal du tout. Le disque d'Iron Horse a été fait plus tôt. Ils ont aimé le morceau et ont aussi gravé une bonne version. J'aimerais bien l'enregistrer de nouveau un jour.
Vous l'aviez écrit pour « Soldiers Of Fortune » ? Pourquoi ce grand morceau n'a-t-il pas était finalement retenu pour le disque?
Je ne me souviens pas s'il avait été écrit avant que nous ayons enregistré « Soldiers Of Fortune ». Je tiens à le réenregistrer, ça c'est sûr.
Penses-tu qu'une suite sera donnée à ce disque ?
J'ai des projets pour enregistrer de nouveaux disques avec les Outlaws, Blackhawk et aussi en solo.
En posant la question, je pensais à un nouvel album de Brothers Of The Southland.
Je ne sais pas si ce groupe se réunira jamais de nouveau pour enregistrer. C'était plus une idée ponctuelle.
As-tu trouvé une recette miracle pour transformer en or tous les projets auxquels tu participe ?
Pas vraiment. Simplement, j'aborde chaque projet avec soin et j'essaye d'investir beaucoup de moi-même en chacun d'eux. Je pense que c'est l'attention aux détails qui est le plus important. Ça permet également d'avoir le temps d'écrire un grand album.
Beaucoup des fans des Outlaws attendent quand même la publication de « Once An Outlaw », le dernier album enregistré par Hughie Thomasson. Sais-tu ce qu'il va advenir de ce CD ?
Je ne sais vraiment pas. Je n'étais nullement impliqué là-dedans mais comme les autres fans des Outlaws, j'espère qu'on aura une chance de le voir et de l'écouter.
S'il venait à être publié, verrais-tu-tu ça d'un bon oeil alors que tu n'y as pas participé ? Aurais-tu peur que ce CD fasse de la concurrence à celui que vous venez d'enregistrer ?
Je pense que toute la musique des Outlaws devrait être disponible... surtout la dernière oeuvre d'Hughie. Je ne vois pas du tout ça comme une compétition. Je vois cela comme un tout.
The Outlaxs
On a aussi entendu parler du fait que la famille de Hughie (sa femme je crois) avait l'intention de donner l'autorisation à Chris Hicks de jouer sous le nom d'Outlaws ? D'après ce qu'on a su, elle a été déboutée par la justice. Peux-tu nous en dire plus sur cette affaire ?
Je ne sais vraiment rien de tout cela. Tout ce que j'en sais, c'est que le dossier a été jugé.
Une autre sortie concerne les Outlaws, c'est le coffret en quatre CDs « Anthology (Live & Rare) 1975-1981 » avec de rares enregistrements live et des prises inédites en studio. As-tu été appelé à travailler là-dessus ?
J'ai vu des pubs précoces pour sa sortie. Ça devrait être un excellent ajout à la collection de tout fan des Outlaws.
Si tu regardes le passé, quels sont les disques et les chansons que tu as faits auxquels tu es le plus attaché ?
Je pense que les trois premiers albums des Outlaws sont hors concours ainsi que le premier disque du Henry Pau Band et le premier enregistrement de Blackhawk. Ce sont les enregistrements dont je suis le plus fier.
Existe-t-il des bandes filmées qui pourrait permettre un jour la sortie d'un DVD sur les Outlaws des années soixante-dix ou le Henry Paul Band ?
Je n'ai pas vu grand chose de vraiment bon pour les deux groupes. Ils sont antérieurs à l'époque où on a commencé à faire beaucoup de documentation filmée.
Tu étais revenu en 1986 avec les Outlaws pour « Soldiers Of Fortune », un disque qui sonne assez différemment du reste de la production des Outlaws. Quelle était l'idée ? Jouez-vous parfois ou aimerais-tu jouer certaines chansons du disque ?
C'était plutôt un album inhabituel. Je pense que nous avions essayé de nous intégrer à la scène musicale de l'époque. Les chansons supportables de cet album sont « The Night Cries », « Cold Harbor », et le morceau éponyme, « Soldiers Of Fortune ».
Votre nom de famille, Paul, sonne comme un nom français. Avez-vous des ancêtres originaires de France ?
Pas que je sache...
Comment définissez-vous le rock sudiste ?
Je pense que le Southern rock était pour moi plus une question d'époque et d'amitié avec un ensemble de groupes très uni musicalement et avec des vues similaires. Les Allman Brothers, le Charlie Daniels Band, le Marshall Tucker Band, Et Lynyrd Skynyrd.

Autre interview d'Henry Paul : Bands Of Dixie n°108.
Outlaws
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