Bad Mules est une formation comme vous aurez peu de chances d'en voir sur scène de nos jours. Première singularité, un groupe qui se passe d'une guitare basse dont le rôle est confié à l'organiste et qui intègre de plus un saxophoniste. Deuxième élément inhabituel : un batteur chanteur. Il y aussi ce style rétro peu commun fait de rhythm and blues et de swing au parfum de la Nouvelle-Orléans... Mais Bad Mules, c'est aussi un groupe réputé pour ses prestations scéniques intenses !
Parcours
Bad Mules nait en 2003 et sort son premier album, « In Your Stall » l'année suivante. Si Denis Agenet est déjà derrière les fûts, le chant est à l'époque féminin. Le guitariste Julien Broissand rejoint le groupe en 2005. Ils enregistrent « Who Drank My Beer? » (sorti en 2007) avec Karl W. Davis au chant.
Bad Mules donne de nombreux concerts avec cet américain et d'autres comme Josh Miller ou Jim McKaba ce qui les amène à jouer outre-Atlantique, notamment à l'International Blues Challenge de Memphis. Ils y seront de nouveau en 2016.
Lorsqu'en 2011 les Bad Mules sortent leur troisième album, « Back In Town » le saxophoniste Freddy Pohardy Riteau a alors intégré la formation nantaise.
Le dernier à la rejoindre est l'organiste Philippe Gautier. C'était en 2012. « Keep Rolling » en 2014 est leur quatrième galette. Elle est particulièrement goûteuse ! C'est un live à New York qui devrait lui succéder dans leur discographie.
Bad Mules, c'est plus de 800 concerts en France, en Europe et aux États-Unis.
Julien Broissand est guitariste de la scène blues nantaise depuis 1998. Il débute avec Scratch My Back, groupe avec lequel il joue huit ans, en France, au Luxembourg ainsi qu'aux États-Unis et qui se taillera une solide réputation.
De nombreux séjours en Floride et en Géorgie lui permettent de travailler auprès d'artistes influents comme Little Mike, Steve Miller, Karl Davis, Josh Miller, Jim McKabba ou Jonathan Buck.
C'est à la fin de l'aventure Scratch My Back (2006) que Julien intègre Bad Mules.
Depuis trois ans maintenant, Julien Broissand fait également partie d'un groupe de soul nantais composé de huit musiciens : Juke.
Denis Agenet, à la fondation du groupe, a plus de vingt ans de métier derrière lui. Batteur mais aussi chanteur, guitariste et auteur-compositeur, il a joué avec de nombreux artistes français et étrangers. Il était ainsi présent l'année dernière au carrefour du blues en compagnie de Mr. Bo Weavil. Il joue aussi actuellement avec CW Ayon, Dave Gross ou encore le texan Jonn Del Toro Richardson (tournée de trois semaines à l'autome dernier ainsi que trois concerts à Memphis) et accompagnera fin 2016 Mc Arnold pour sa dernière tournée européenne. Outre Bad Mules, Denis Agenet a un autre projet : Nolapsters (rock n roll swing New Orleans).
Saxophoniste éclectique, Freddy Pohardy Riteau évolue dans le milieu musical depuis 2000. Il fait partie jusqu'en 2007 du groupe angevin Cheese, collectif de dix musiciens aux influences funk/groove.
Freddy s'enrichit ensuite avec des groupes comme Candela mi son, Mundi color's et le Mambo social club (musique latino-américaine). Il conjugue alors sax solo, jeu en section de cuivres et flûte traversière.
Il intègre ensuite les Bad Mules et s'imprègne de musiques afro-américaines, comme le blues, le swing, le rock'n roll.
Aujourd'hui, Freddy multiplie les collaborations avec Gizzelle, Roy Thompson and the Mellow Kings, Josh Miller, et, parallèlement, développe des projets de rue avec la Fanfare Rue 440 et le Quartet Saxez l'air.
Les expériences musicales de Philippe Gautier remontent pour certaines à la fin des années quatre-vingt.
On l'a vu au théâtre accompagnant au piano un spectacle de chansons du début du XXe siècle ou sur des scènes plus improbables tenter d'enflammer le dancefloor avec des sons électroniques.
Mais, depuis presque toujours, son terrain préféré reste celui des musiques afro-américaines avec comme arme de prédilection son orgue Hammond qu'il a fait rugir dans de nombreux groupes. On se rappelle de Bunny Ray
qui a promené ses sonorités vintage aux quatre coins de l'hexagone au début des années quatre-vingt-dix ou de Heat Wave le groupe de soul le plus funky de toute la Bretagne.
Ils en parlent
« Un batteur-chanteur, c'est rare et mérite donc d'être relevé, d'autant que si Denis se montre bon vocaliste, ce n'est pas au détriment de son drumming, tout en finesse et efficacité.
Les Bad Mules privilégient un style ancré dans les jump blues et le R&B des fifties, avec des références explicites (Jimmy Liggins, Bullmoose Jackson, un zeste de New Orleans et même Fats Waller) qui se retrouvent aussi dans leurs compos originales ; ils ne sont pas pour autant captifs d'une époque et savent se faire funky en reprenant, par exemple, Willie Walker. De telles références imposent une maîtrise orchestrale et instrumentale qu'ils possèdent. Le groupe fait corps, cimenté par l'orgue et la batterie, et les solos sont souvent enthousiasmants.
À la guitare, Julien Broissand fait preuve de fluidité et de feeling. Aux saxes, ténor et baryton, Freddy Pohardy-Riteau possède une belle sonorité charnue au swing contagieux.
Autant dire qu'une heure en leur compagnie passe trop vite." » Jacques Périn Soul Bag (25 mai 2013)
« Lauréats du 2ème Challenge Blues Français à Cahors en juillet dernier, les Bad Mules ont ce soir encore mis les petits plats dans les grands et c'est un set époustouflant de réalisme qu'ils nous proposent, sans la moindre set list établie à l'avance mais en avançant au contraire comme bon leur semble et en suivant très intelligemment les réactions du public. Il faut dire que ce dernier ne se fait pas prier et qu'il réagit à l'unisson face à ce groupe où la basse est absente mais où les structures rythmiques sont assurées par un orgue Hammond et par un saxophone, et avec beaucoup d'humour en plus. » Fred Delforge ZicaZic.com (Août 2015)
 
« La première partie assurée avec brio par Bad Mules était un pur moment de bonheur. Pour une fois, des français peuvent chanter un répertoire exclusivement en anglais sans que je me dise qu'ils devraient prendre des cours d'anglais. La musique n'étant pas en reste, nous avons passé une excellente petite heure à savourer les reprises et les originaux de ce groupe nantais, à la fois swing, blues, jump. J'ai pensé plus d'une fois à Duke Robillard pendant leur set, c'est dire si c'était bon.
La formation est assez originale pour moi qui suis habitué au classique guitare basse batterie, puisque la basse était aux abonnés absents, remplacé avantageusement par un organiste. L'ajout d'un saxophone ajoute encore du corps à la formation. Tous les instrumentistes étaient de très bon niveau, mention spéciale au leader du groupe, qui officiait aux fûts et au chant avec bonheur sur la moitié des titres (les autres étant chantés par le guitariste, qui n'était pas manchot non plus dans les deux domaines). ». Agatzeblues Mitchoblog (11 juin 2013)