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Billy Crain
The Henry Paul Band
The Outlaws
Interview par Luc Brunot.
Traduction par Dominique Turgot et Luc Brunot.
Publié dans Bands Of Dixie n°78 (janvier - février 2011)
Bands Of Dixie n°78
Découvert par les amateurs de rock sudiste dans les seventies avec le Henry Paul Band, Billy Crain avait ensuite plus ou moins pour eux disparu. 2010 marque son retour en Force avec un album solo mais aussi avec le «  Demos  » des Outlaws, des enregistrements où il tient un rôle visiblement très important. Avec beaucoup de gentillesse, Billy Crain a bien voulu répondre aux questions de Bands Of Dixie.
Bonjour Billy,
Votre nom et celui de votre frère Tommy sont familiers pour les amateurs de rock sudiste depuis les seventies. Qui est l'ainé ?
Tommy est plus âgé de trois ans.
De quel coin êtes-vous originaires ?
Je suis né à Nashville, au Tennessee et j'y ai vécu la majeure partie de ma vie. J'ai déménagé à Tampa, en Floride, en 1978, pour jouer avec le Henry Paul Band et je suis revenu à Nashville en 1988 pour devenir songwriter. J'y suis resté depuis lors.
The Flat Creek Band 1973 : Billy Crain - Taylor Rhodes - Tommy Crain - Mark Hunt - Billy Anderson
Musicalement, quelle a été votre jeunesse avant que Tommy n'intègre de le Charlie Daniels Band et vous le Henry Paul Band ?
Tommy m'a appris comment jouer de la guitare quand j'avais sept ans et on était tous les deux de grands fans du Kingston Trio [NDLR : formation de folk et pop active de la fin des années cinquante à la fin des sixties] et de la musique folk. Ensuite il y a eu l'invasion britannique et ça a été le rock and roll. Durant notre adolescence, on a joué tous les deux dans plusieurs groupes. Au lycée, on a joint nos forces et créé notre propre groupe. Il s'appelait the Flat Creek Band et il a eu son succès dans le Sud Est des États-Unis. Le groupe a fini par disparaitre et Tommy a créé son groupe. Buckeye a été sur le point de signer un contrat avec un label puis il a reçu un appel de Charlie Daniels. Je l'ai remplacé dans Buckeye mais le groupe s'est finalement séparé. J'ai joué avec différents artistes et groupes jusqu'à rejoindre Bobby Whitlock (Derek And The Dominoes). De là j'ai rejoint le Henry Paul Band.
Comment se fait-il que Charlie Daniels ait appelé votre frère ?
Lorsque nous étions dans le Flat Creek Band, nous avons fait quelques concerts avec Charlie Daniels. Il commençait juste à percer. Flat Creek s'est séparé et toute l'équipe technique est allée travailler avec Charlie Daniels. Tommy avait commencé Buckeye. Quelques-uns des musiciens de Charlie l'ont quitté pour monter leur propre groupe. Charlie aimait le jeu de Tommy est l'a appelé pour qu'il vienne jouer avec eux.
Au sujet de Buckeye, est-ce le même groupe qui enregistra pour Polydor en 1979 ?
Non, je pense qu'il s'agit d'un groupe qui s'appelait Buckare... [NDLR : il y a bien un LP de Buckeye, non titré et référencé Polydor, PD-1-6213.]
Quels étaient les styles musicaux de The Flat Creek Band et de Buckeye ?
Flat Creek était dans un style très Allman Brothers Band et Buckeye plus dans une veine Marshall Tucker band. Quand j'ai rejoint Buckeye, on est devenu plus rock.
Est-ce que votre Buckeye ou le Flat Creek Band ont enregistré quelque chose ?
Oui, j'ai des enregistrements de Flat Creek et Buckeye mais ce n'est jamais sorti et ils sont d'assez faible qualité.
Billy Crain
Combien de temps avez-vous joué avec Bobby Whitlock ? Était-ce à l'époque où il était chez Capricorn ?
Non, il avait déjà quitté Capricorn Records quand je l'ai rejoint. J'ai joué avec lui environ un an.
Quels étaient vos héros ?
Au début des sixties, j'étais un grand fan du Dave Clark Five, des Beatles et des Stones. Quand Eric Clapton et Jimi Hendrix sont entrés en scène, j'ai changé et je me suis tourné vers ce son mais nos principales influences étaient Duane Allman et Dickie Betts de l'Allman Brothers Band. Avec Tommy, on allait les voir dès qu'on pouvait. On aimait tous les deux Lowell George de Little Feat. Quand j'ai muri, je suis devenu un grand fan de Mark Knoplfer, Andy Summers et The Edge.
Comment s'est monté le Henry Paul Band et comment y êtes-vous entré ?
Le chemin d'Henry Paul et le mien se sont croisés en 1972. Il était dans les Outlaws et j'étais dans The Flat Creek Band. On s'est vu de temps en temps les années qui ont suivi. En 1977, il a monté son propre groupe et il m'a demandé de venir avec lui. J'ai quitté Bobby Whitlock et je suis parti en Floride le rejoindre.
Connaissiez-vous les autres musiciens ? De quels groupes venaient-ils ?
Non, à l'époque, je ne les connaissais pas. Jim Fish jouait avec Henry Paul quand il était à New York dans un groupe qui s'appelait Sienna, Bill Hoffman et Wally Dentz étaient dans un groupe avec Dave Fiester. Il avait pour nom Thight Shoes. Barry Rapp avait joué avec Steve Gaines.
De quand date la création du groupe ? «  Grey Ghost  » a-t-il été enregistré rapidement après la création du groupe ?
Le groupe a commencé à enregistrer en janvier 1978. «  Grey Ghost  » a été écrit en mars et on a enregistré ça en septembre.
Pouvez-vous nous parler des sessions d'enregistrement ?
On a d'abord fait une démo à Tampa. On a enregistré la version finale à Miami en septembre. C'était aux studios Criteria avec Ron et Howard Albert (Derek & the Dominoes) à la production et Don Gehman (John Mellencamp) comme ingénieur. C'était vraiment une chanson magique. On l'avait vraiment bien rodée en live et la version studio était à peu près un enregistrement live.
The Henry Paul Band - Grey Ghost
Je présume que vous avez aussi fait des démos d'autres morceaux. Certains titres enregistrés n'ont-ils pas été publiés sur le LP ?
À peu près tout ce que nous avons fait en démo s'est retrouvé sur notre premier microsillon.
Vous-êtes crédité pour deux titres mais pas sur le morceau éponyme pourtant marqué par de très longs soli de guitare. Comment a été créé le morceau ?
Henry et Barry Rapp on écrit le morceau dans le salon d'Henry en Floride. Henry a eu une longue histoire avec Ronnie Van Zant et les gars de Skynyrd. Barry habitait à Jacksonville et était un bon ami de Steve gaines. Ils ont été profondément affectés par l'accident et ils ont voulu écrire un hommage en leur mémoire. On voulait aussi inclure un long final de guitare et on l'a composé tous ensemble.
Est-ce qu'un morceau comme «  Free Bird  » a été une source d'inspiration pour la construction de ce morceau ?
Oui, ainsi que «  Green Grass And High Tides  ».
Quelle est la part de Jim Fish et la votre au niveau des guitares sur ce morceau ?
Jim fait le premier solo de guitare de la partie instrumentale du milieu et le premier solo du final. Je fais le second dans les deux parties. Vous pouvez remarquer la différence de son et de style puisque Jim jouait sur une Fender Stratocatser alors que je jouais de la Gibson Les Paul.
The Henry Paul Band - Feel The Heat
L'album «  Feel The Heat  » est plus rock. Était-ce délibéré ?
Oui, ça l'était. Le label voulait nous pousser dans une direction plus hard. Le style country rock commençait à décliner et notre musique devenait plus énervée. Jim Fish a quitté le groupe, remplacé par Dave Fiester.
Jim Peterik a co-écrit les deux tiers des titres. Le groupe avait-il des difficultés à composer ?
Non, Jim avait eu tant de succès avec 38 Special et le label cherchant pour nous un hit radio, ils ont pensé que de prendre Peterik nous aiderait à avoir ce succès.
Et vous les musiciens, comment réagissiez-vous à ces choix qui ne semblent pas avoir été les vôtres mais ceux du label ?
Il n'y avait pas grand-chose qu'on puisse faire. On n'avait pas eu un grand hit et on devait donc faire comme ils l'entendaient. Personnellement, je n'étais pas heureux de ces choix mais ce n'était pas mon groupe.
Avoir comme partenaire Jim Fish ou Dave Fiester changeait-il beaucoup de choses ?
Ça changeait totalement les choses. Jim était plus un guitariste de country rock adepte de B-Bender et Fiester était un rocker dans la lignée de Johnny Winter. Quand on a commencé «  Feel The Heat  », le style de Jim n'a pas semblé convenir et on a donc embauché Fiester.
The Henry Paul Band - Anytime
«  Anytime  » me semble sonner encore un peu différemment, plus FM. Vous tentiez de trouver la bonne formule ?
C'était beaucoup plus commercial que ce à quoi nous étions habitués. Nous avions quitté l'orientation rock sudiste et on travaillait avec Kevin Beamish qui venait d'avoir un énorme succès avec REO Speedwagon. Nous essayions désespérément d'avoir un succès à la radio et on essayait de coller au maximum aux sons de l'époque au lieu de nous en tenir à nos véritables racines musicales.
Pour «  Henry Paul  » en 1982, on n'entend presque plus les guitares. Que pensez-vous du disque ?
Il y avait toujours pas mal de guitares mais il y avait aussi pleins de synthétiseurs. On travaillait avec Pete Solley et les sonorités de claviers pop étaient à la mode. On en était de nouveau à suivre la tendance du marché. Le plus grand problème du Henry Paul Band a été que nous ne nous en sommes pas tenus à ce qui fonctionnait pour nous au début.
The Henry Paul Band - Henry Paul
Quand et comment le groupe s'est-il séparé ?
Le début de la fin a commencé après l'enregistrement de «  Anytime  ». On a quitté notre compagnie de management et on a perdu pas mal de soutien financier. En 1982, on a perdu notre contrat discographique et avec ça on ne pouvait programmer beaucoup de concerts pour le groupe. En 1982, Wally Dentz et moi avons eu une offre pour jouer avec les Bellamy Brothers et on a sauté tous les deux là-dessus. C'était l'occasion de se faire vraiment de l'argent.
Comment était l'ambiance au sein du groupe pendant toutes ces années à chercher désespérément le succès ?
Elle était vraiment bonne. On était simplement heureux d'être là en tournée. La dernière année a été dure parce que jusqu'alors on tournait en bus et que là on était dans une camionnette pour économiser des sous. Et ça, c'était dur pour nous tous. Nous nous entendions bien et on était juste une bande de Southern brothers.
Que retenez-vous de cette époque avec le Henry Paul Band ?
J'ai aimé cette époque avec le Henry Paul Band. C'était une époque excitante ; j'étais jeune et plein d'enthousiasme. On jouait la musique que j'aimais et j'en composais. Je ne pouvais pas moins être soucieux concernant l'argent. J'ai réellement progressé à cette époque comme songwriter. Et puis on a tourné avec tous les grands noms du rock. Je chéris ces souvenirs. J'ai appris de cette expérience. À l'époque, on faisait la fête et de la musique ; maintenant on ne fait plus que de la musique.
Quels furent vos souvenirs les plus marquants ?
J'ai pu être pas mal avec l'Allman Brothers Band. J'étais très proche de certains d'entre eux. Une nuit, à Philadelphie j'ai jammé avec Dickie Betts dans une chambre d'hôtel et nous avons joué ensemble «  In Memory of Elizabeth Reed  ». Greg et Dickie ont tous les deux joué lors d'une fête que je donnais à Nashville et j'ai jammé avec eux lors d'une fête d'anniversaire de Jaimoe, à New York. J'étais aussi très lié à Allen Collins et j'avais l'habitude de prendre le bus avec le Rossington Collins Band. Je venais pour le rappel presque à chaque concert et je jouais «  Freebird  » avec eux. J'ai été très triste quand Allen est décédé. Les concerts des Rolling Stones ont été vraiment très mémorables et Dan Ackroyd avait l'habitude de venir jouer de l'harmonica avec nous. J'ai beaucoup de bons souvenirs...
The Henry Paul Band : Henry Paul - Bill Hoffman - Jim Fish - Wally Dentz - Barry Rapp - Billy Crain
Y a-t-il eu des tentatives pour reformer le Henry Paul Band ?
Non, il n'y a jamais eu de marché pour ça. C'est presque la même chose maintenant depuis que j'ai rejoint les Outlaws. On joue en concert quelques morceaux du Henry Paul Band.
Pas de marché non plus pour éditer un concert de l'époque ou un disque avec des morceaux non sortis, s'il y en a ?
Il y a une tonne de bootlegs qui circulent.
J'ai un CD bootleg avec un concert (Cocoa Beach, Fla, Summertime, 1981) par un groupe de blues du nom des Buttrockers et qui n'est autre que le Henry Paul Band sans Henry Paul. Pouvez-vous nous parler un peu de cette formation ?
Le groupe était composé de Dave Fiester, Bill Hoffman, Wally Dentz et moi-même. C'était un groupe de blues qui jouait les weekends quand on ne tournait pas avec le Henry Paul Band.
Qu'avez-vous fait après l'aventure du Henry Paul Band ?
J'ai tourné avec les Bellamy Brothers pendant cinq ans puis je suis retourné à Nashville en 1988 où j'ai développé avec pas mal de succès une carrière de songwriter.
Avez-vous enregistré avec les Bellamy Brothers ?
Oui, j'ai joué sur quelques-uns de leurs disques.
Quels sont les morceaux les plus connus que vous avez écrits lors de votre carrière de songwriter ?
Mon plus grand hit, c'est une chanson qui s'appelle «  Call It Love  ». Ça a été un succès international pour Poco en 1989. J'ai eu d'autres hits avec les Bellamy Brothers, Martina McBride, les Dixie Chicks et d'autres. J'ai aussi joué sur quelques albums de Shania Twain, etc.
Comment avez-vous été amené à rejoindre les Outlaws et quand étais-ce ?
Henry et Hughie m'ont demandé de faire la tournée de réunion des Outlaws en 2005 mais je ne pouvais pas à cause d'obligations contractuelles. Après le décès d'Hughie, Henry et Monte m'ont demandé si je pouvais prendre sa succession et perpétuer la légende du groupe. J'ai pris la décision d'y aller et je suis très heureux. Nos premiers concerts datent de l'hiver 2008.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le «  Demos  » qui vient de paraitre. Tout d'abord, quand et où cela a-t-il été enregistré ?
Les «  Demos  » sont des morceaux qu'Henry et moi-même avons écrits pour un nouveau disque des Outlaws. On l'a enregistré chez moi et ça a été fait en 2009 et 2010.
The Outlaws - Demos
Sur la pochette, pas de crédits mais un texte indiquant que la musique ne reflète pas un travail du groupe entier mais correspond à des démos de songwriter. Cela veut-il dire que certains membres des Outlaws n'étaient pas présents ? D'autres musiciens ont-ils joué ?
Certains des gars du groupe ont joué dessus mais c'était surtout pour voir ce qui marcherait ou ne marcherait pas pour un disque des Outlaws. Randy et Chris Anderson ont joué dessus ainsi que Henry et moi-même. On ne devait pas le faire paraitre mais on a eu tellement de demandes pour de nouveaux morceaux qu'on a décidé de sortir un pressage limité. Nous ne voulions pas utiliser l'appellation Outlaws sur la couverture car ça n'a pas été fait par le groupe au complet et on ne voulait pas tromper les gens.
Qui joue de la batterie si Monte Yoho n'étais pas là ? Vous ? Il me semble aussi qu'il y a un tout petit peu de claviers, non ? Est-ce vous qui les faites ?
Au début, je jouais de la batterie et de la basse puis Randy Threet est venu et il a pris le poste de bassiste. Un bon ami à moi, du nom de Wayne Killius, a pris la place de batteur. Jon Coleman qui jouait à l'époque avec les Outlaws était au clavier.
Avez-vous écrit certaines des chansons ?
J'ai écrit ou co-écrit tous les morceaux excepté un.
Vous parliez plus-tôt de l'importance pour vous de Mark Knopfler or j'avais remarqué dans ma chronique du «  Demos  » pour bands Of dixie que sur "Can't Break Me", le chant d'Henry Paul me rappelait justement Mark Knopfler. Faut-il y voir un rapport de cause à effet ?
Oui, Henry a aussi pas mal d'influences venant de Bob Dylan. On aimait donc avoir ce style Dylan au niveau du phrasé et de la mélodie.
Est-ce Chris Anderson qui chante les deux morceaux quand ce n'est pas Henry Paul ?
Chris chante «  Train  » et Randy Threet chante «  Alex's Song  ».
Il est aussi indiqué sur la pochette qu'un album sera bientôt enregistré : où en est le projet ?
Si tout se passe bien, il y aura en 2011 un nouveau disque. Il y a des batailles juridiques en cours sur le nom du groupe et lorsque cela sera réglé, je pense que nous pourrons aller de l'avant.
Billy Crain
À ce propos, la femme d'Hughie Thomasson avait porté plainte pour cette utilisation par vous de l'appellation Outlaws. Les choses ont-elles une chance de s'arranger ?
Au moment où nous parlons, c'est devant le tribunal. J'espère que ça se réglera vite.
Quels sont les autres plans des Outlaws ?
On a planifié des dates pour l'année 2011 et on a prévu d'enregistrer un nouvel album. On espère aussi venir en Europe.
En 2005, votre frère avait sorti «  Give It To Ya'  » sur lequel vous avez co-écrit un morceau. A-t-il l'intention d'en sortir un autre ?
Je pense qu'ils ont bossé sur un autre disque.
On peut encore l'acheter quelque part ?
Je pense qu'on peut toujours l'acheter sur leur site Internet.
Venons-en à votre disque. «  Skeletons In The Closet  » est-il votre premier album ?
Oui !!!
Pourquoi ce disque sort-il maintenant et pourquoi n'avez-vous rien enregistré plus tôt ?
Je n'avais jamais vraiment pris le temps de le faire. J'ai décidé qu'il était temps de sortir quelques-uns de ces morceaux et j'ai beaucoup aimé faire ça. J'aime composer par moi-même ou avec ma femme Sandy. J'aime le processus d'enregistrement et c'est donc tout naturel pour moi.
Pourquoi avoir choisi de tout faire tout seul ?
Je suis assez polyvalent en studio et j'ai un studio ici à la maison. Au départ, je ne voulais enregistrer les morceaux que pour moi mais j'ai eu des demandes de tant de fans que j'ai décidé de faire un album. De plus, je pouvais prendre mon temps pour enregistrer et modifier des parties de morceaux si plus tard je ne les aimais plus. J'ai déjà commencé à enregistrer un nouvel album !
Sur quelle période avez-vous enregistré les morceaux ?
Principalement durant le printemps, l'été et l'automne 2010.
Billy Crain - Skeletons In The Closet
Avez-vous enregistré chez-vous ?
Oui, dans mes propres studios Barnyard. [NDLR : littéralement studios de basse-cour]
Pouvez-vous nous parler de votre manière de composer et d'enregistrer ?
Je ne prête guère attention au style commercial qu'on entend à la radio et j'aime écrire sur ce qui est pour moi important. Il y a dans ma musique la présence de thèmes spirituels assez profonds. J'écris pas mal par moi-même et avec ma femme Sandy, qui est aussi une très bonne compositrice. D'habitude, je vais en studio et j'enregistre un clic sur une piste, pour me donner le tempo, et une autre piste pour la guitare acoustique. Je construis alors le morceau autour de ça. Si je n'aime pas quelque chose, j'y reviens et je le remplace. J'ai aimé jouer de la batterie là-dessus. Et, en fait, j'étais le second batteur à l'époque du Flat Creek Band.
De quoi parlent vos morceaux ?
Henry se moque de moi et dit que je suis l'artiste reporter social de 2010 !!! Comme vous avez pu le noter, je n'écris pas tellement de ballades ou de chansons d'amour. J'écris sur les questions qui ont une réalité pour moi et sur l'actualité. J'ai un grand amour pour Jésus Christ et j'aime glisser le message d'espoir dans mes chansons.
Comment définiriez-vous votre musique actuelle ?
J'avais un bon ami qui appelait ça de la musique moderne classique. Il y a beaucoup d'influences de Tom Petty et Neil Young au niveau du style. J'y ai ajouté la signature guitaristique Billy Crain pour ne pas simplement me faire plaisir mais pour contenter aussi les fans.
Quelle est votre définition du rock sudiste ?
Le rock sudiste est ce style rock de base qui a évolué avec le mélange de la country et du blues. C'est emmené par les guitares et ça a son propre son et son propre feeling.
Êtes-vous satisfait du résultat artistique de ce disque ?
Je suis plus que satisfait. J'en suis très fier et la manière dont il a été reçu est fantastique.
Comment le vendez-vous ?
Je le vends sur mon site billycrain.com et vous pouvez aussi le commander par CDBaby, iTunes, DigiStation et quelques autres sites.
Billy Crain, Riverbend Festival 13 juin 2009
En 2009, Ghost Riders, qui compte en son sein d'anciens musiciens du Henry Paul Band et des Outlaws, faisait paraitre «  Too Many Skeletons In Your Closet  » et vous, vous sortez «  Skeletons In The Closet  ». Est-ce une coïncidence cette ressemblance des titres ?
C'est une coïncidence totale. Je venais juste d'arriver par le bus avec une pleine boite alors que le CD venait de sortir et notre technicien son, Donnie Smith, a dit «  As-tu vu le nom du nouveau CD de Ghost Riders ?». J'ai été sidéré. Quelqu'un m'a fait remarquer que le Grateful Dead a aussi un disque avec ce titre. Oh mon Dieu...
Oh, votre ingénieur, c'est Donnie Smith ? Je l'avais interviewé il y a deux ans. Donnez-lui s'il vous plait le bonjour de ma part.
Je dirais à Donnie Dawg que vous lui passez le bonjour. Il m'avait dit il y a quelques temps qu'il avait fait une interview avec vous.
Avez-vous un groupe pour jouer vos morceaux sur scène ?
Non, en ce moment, j'essaye de me concentrer sur les Outlaws mais je pense mettre un groupe sur pied et jouer quelques concerts. J'espère que les ventes de CD vont décoller en France et que je pourrais venir !
En jouez-vous certains avec les Outlaws ?
Non, pas en ce moment. "Last Ghost Town" devait être sur mon disque mais Henry l'aimait tant qu'il a terminé sur le CD démo des Outlaws.
Avez-vous après ce CD d'autres projets musicaux en solo ?
Oui, je bosse en ce moment sur un nouvel enregistrement. J'ai déjà trois morceaux enregistrés et deux autres à enregistrer. J'en ai encore d'autres à écrire. Je vais à Haïti en janvier pour une mission et je devrais donc après ça avoir des perspectives très intéressantes pour de nouvelles chansons.
Est-ce une mission musicale ? Religieuse ? Ou avez-vous un autre job ?
Non, c'est une mission religieuse. J'ai toujours eu un faible pour le peuple haïtien et j'ai versé au fil des ans de l'argent afin de les aider. La question de ce voyage a été soulevée au sein de notre église et j'ai sauté sur l'occasion d'y aller.
Quels sont vos albums favoris de rock sudiste ?
1.Live At The Fillmore East - Allman Brothers Band
2.Idlewild South - Allman Brothers Band
3.Eat A Peach - Allman Brothers Band
4.Brothers & Sisters - Allman Brothers Band
5. & 6. Les deux premiers albums du Marshall Tucker Band
7. Street Survivors - Lynyrd Skynyrd
8. The Rossington Collins Band
Merci Billy.
Merci à vous Luc !!!

Autres interviews de Billy Crain : Bands Of Dixie n°90, Bands Of Dixie n°102 et Bands Of Dixie n°108.
The Henry Paul Band : Jim Fish - Henry Paul - Bill Hoffman - Billy Crain - Wally Dentz
Radio Blues Intense Sweet Home RBA All Blues Dixie Rock