Concert à Champs sur Tarentaine, dimanche 20 mai 2018 - Week-end de la Pentecôte
Photo Erik Luyten
Il n'aura pas fallu dix ans de carrière pour que Tiny legs Tim (Tim De Graeve de son nom officiel) soit considéré comme l'un des bluesmen les plus passionnants au sein d'une scène belge pourtant riche en talents. La légende du blues belge, Roland Van Campenhout, dit de lui : « lorsque le Blues sortait des eaux troubles du sud des Etats-Unis, les hommes qui le propageaient avaient des noms spéciaux, comme Blind Lemon, Sleepy John, Leadbelly et bien d’autres. En Belgique, nous avons maintenant un jeune homme ci-dénommé Tiny legs Tim qui, avec une guitare héritée de son grand-père, un stompbox et un bottleneck, à l’intention de ramener l’esprit de Bukka White et Robert Johnson. »
Tiny Legs Tim est tout à la fois un virtuose du finger picking et un talentueux guitariste slide. Quant à sa voix, c’est une véritable signature. Parolier et auteur-compositeur inspiré, il dispose d’un répertoire étoffé dont l’authenticité n’est pas étrangère aux nombreuses années qu'il a passé à l'hôpital de lutter pour sa vie. Le blues, il sait ce que c’est, tout comme le savaient les grands anciens du blues acoustique des années 20 à 50, ceux qui l’inspirent particulièrement. Inspiration oui, rabachage, non. Tiny Legs Tim n'est pas homme à se contenter de reprendre fidèlement - ou pas - les standards il préfère s'appuyer sur ses propres créations.
La carrière de Tiny Legs Tim débute en 2008 alors qu’il est âgé de trente ans et qu’il est hospitalisé depuis six ans déjà. Il publie un premier EP en 2010 et poursuit, armé de sa voix, de sa guitare et d’un harmonica avec un premier album en solo l'année suivante (« One Man Blues ») et un EP instrumental. Tiny Legs Tim se fait rapidement une belle réputation. Il aurait pu continuer en bluesman solitaire mais le superbe « TLT » en 2013 le montre tout autant passionnant en trio. Pour « Stepping Up » en 2015, sa formation s’étoffe de la présence de l’harmoniciste Steven Troch. Si c'est dans une configuration analogue que son dernier disque parait (« Live At Sint-Jacobs »), Tiny Legs Tim a entre temps réalisé « Melodium Rag » où il s'explore une autre facette du blues, le duo guitare / harmonica, toujours avec la complicité de Steven Troch. Côté concerts, Tiny Legs Tim tourne dans toute l'Europe. Il a ouvert pour des artistes comme Peter Doherty, John Mayall et Ian Siegal.
Photo Lieven Verhoye
Il jouera, à Champs, accompagné de l'harmoniciste Steven Troch. Né en 1974, ce dernier découvre le blues en 1992 à l'occasion d'une apparition de Sonny Terry et de son harmonica dans le film « Crossroasds ». C'est pour lui une révélation et il se lance dans l'harmonica trouvant ses maitres chez Little Walter, Sonny Boy Williamson II, Gary Primich et William Clarke. Tout comme celui de Tiny Legs Tim, son répertoire est principalement original. Il associe à la tradition du Chicago et du West Coast des années 50 des couleurs plus contemporaines. Steven a beaucoup tourné, que ce soit en Belgique, en Hollande, en France, en Allemagne ou aux États-Unis. Il a enregistré quatre disques au sein du groupe Fried Bourbon ; il a secondé - sur leurs albums - Guy Verlinde (« Rooted In The Blues ») et tiny Legs Tim. En 2016, Il est allé enregistrer sous son nom « Nice 'N' Greasy' » dans le studio californien du très recherché producteur Kid Andersen, secondé par de sacrés pointures comme Rusty Zinn. Il a créé depuis le Steven Troch Band, lequel sort en mars 2018 « Rhymes For Mellow Minds ».
Les musiciens
Tiny Legs Time : chant et guitare
Steven Troch : harmonica
Ce qu'on en dit
Paperblog.fr (JPRock, 2013) « Les amateurs de blues s'étaient donnés rendez-vous ce mercredi soir à Vilvorde pour applaudir Tiny Legs Tim (...) Avec son deuxième album "TLT" sorti il y a quelques mois dans les bacs, Tim De Graeve se taille une réputation de plus en plus solide auprès des aficionados du genre. Armé de sa vieille guitare Marpa de fabrication belge, qui appartenait jadis à son grand-père, Tim se pose en jeune shaman évoquant les esprits des grands du blues comme "Robert Johnson", "Leadbelly" ou "Bukka White". Sa voix chargée d'émotions, de douleur, d'espoir, et du poids des épreuves traversées (Tim a vaincu la maladie contre laquelle il s'est battu durant six longues années), nous transporte avec magie là où le blues est né.
Photo Martijn Soenen
Alternant classiques et compos personnelles très réussies comme "Can't win them all", "Can't let go", "Standin on the Sideline", " When I Fall" ou l'excellent "Backbone Blues", l'homme et son band ravissent l'assistance présente ce soir tout au long de deux sets "roots" et énergiques, convaincant de bout en bout. Depuis quelques années déjà, Tim balade son blues et son talent à travers l'Europe où il a pu entre autres jouer en première partie de pointures du rock et du blues comme Pete Doherty, Ian Siegal ou John Mayall. Du très beau monde assurément ! Il y a bien longtemps que la Belgique n'avait plus enfanté un tel talent imprégné d'une culture blues parfaitement maîtrisée et sincère. Même Roland Van Campenhout est fan ! »